Plusieurs changements chez Obsidian en une année mais pas au niveau du moral qui remonte. A moins que, à en juger par la pochette et le triste événement qu’il rappelle, l’exorcisme soit simplement devenu plus violent ? Plausible. L’aspect punk rageur des vocaux plutôt discret sur le premier Ep est ici pleinement assumé et Missy Mortis n’hésite pas à hurler à s’en péter les cordes. Une nouvelle madame a été engagée au clavier; pour une bonne raison, Rachel Sterret assure aussi du chant en plus des touches et ça c’est une excellente idée parce que les morceaux où elles chantent sont super, c’est comme ça. Non pas qu’elle soit une vocaliste hors du commun mais elle sait communiquer une forme de désespoir un peu résigné proprement jouissive (le génial ‘Corpse feet’, ‘The Vultures will pick your bones’). Le groupe va axer le tir sur cette dualité entre influences horreur punk et chant masculin crié et le côté purement deathrock baigné d’un halo de tristesse boueuse torve. C’est bien écrit et les compositions assurent mais je dois bien confesser que mon petit coeur moisi frémit bien davantage sur ces fameuses chansons interprétées par Mme Sterret, le timbre gueulé de Mortis dégageant un léger truc agaçant. Rien de rebutant mais…Je laisserai flotter la suspicion. Ne nous méprenons pas, cette tribu augmentée permet une orchestration mélodique plus riche, une densité accrue et l’on sent que le coma se forge peu à peu une identité loin d’avoir définitivement ciselé ses contours. A suivre donc mais sans oublier de déguster ce délicieux ragoût cendré et âpre.