David Eugene Edwards / Alexander Hacke › Risha

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Shelleyan      lundi 28 septembre 2020 - 22:16

cd • 10 titres

  • 1Tryptich
  • 2All in the palm
  • 3The tell
  • 4Helios
  • 5Kiowa 5
  • 6Lily
  • 7Parish chief
  • 8Akhal
  • 9Teach us to pray
  • 10Breathtaker

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informations

line up

David Eugene Edwards (chant, musique), Alexander Hacke (musique)

chronique

  • chamanisme post-industriel

Quand deux géants se rencontrent pour travailler, ils accouchent d’une plume…Alexandre Hache et David Eugene Edwards, putain, en voilà une alliance ! ‘Risha’, la plume en arabe est, comme l’on pouvait s’y attendre, un disque hallucinant et halluciné, comme si une friche industrielle en ruines servait de campement d’automne à une tribu amérindienne. En réalité, le dernier a tellement surpris au travers des divers changements de style opérés avec son projet Woven Hand qu’on pourrait presque croire qu’il s’agit de la dernière livraison du projet, ne serait-ce ces quelques sonorités décidément trop expérimentales, ainsi le son du rond de téléphone qu’on tourne rythmant les nappes mystiques de ‘Tryptich’. Départ tranquille, spirituel, comme on en a presque l’habitude. C’est avec ‘All in the palm’ que le duo nous surprend sans crier gare: beats rapides style ‘Fütter my ego’, nappes synthétiques, loops furieuses, chant chamanique…Un début de transe furieuse qui stoppe tout net, du moins le croit-on pour faire place au calme ‘The tell’…Le sample néoclassique ouvrant trompe son monde car bonjour les guitares, les beats, les notes maladives en arrière-plan pour un morceau qui s’avèrera plein de détours et de recoins avec notamment un break splendide mélodiquement après plus de deux minutes avant que le thème principal ne redémarre de plus belle. C’est là qu’on sort les mouchoirs, ‘Helios’ renoue avec les modulations précatives si émouvantes dont Edwards est capable…Une pure merveille vocale construite sur des loops dans une desquelles je crois déceler une boucle de Sixteen Horsepower ralentie et de l'orientalisme à profusion. Heureusement le titre suivant nous permet de digérer l’émotion tant il évoque une danse chamanisme moderne autour d’un feu…Pas en plein air; un écho trop urbain s’en dégage d’où mon image de friche industrielle peuplée d’Amérindiens. Impression confirmée par les sonorités des nappes de ‘Lily’, le seul à dépasser les cinq minutes, assez digne du Neubauten dernière époque dans ses faux pièges mélodiques entrecoupés de bruissements étranges avant de conclure dans une quasi saturation tranquille. ‘Parish chief’ permet à Edwards et Hacke de prendre la place du chaman, l’un remplaçant les tam-tams traditionnelles par des toms modernes et un thème de clavier simple mais prenant, l’autre laissant sa voix si charismatique faire le travail et s’élever. Mais que nous réserve cet étrange ‘Akhal’ ? On y écoute des boucles de sitar déformées d’effets pour les transformer en serpents agonisants, une manière de laisser poindre une note de crainte balayée par la liturgie tribale de ‘Teach us to pray’. Une fois encore l’alliance percussions/notes mélodiques claires/touches exotiques étouffées/ chant fonctionne à merveille. C’est sur une note apaisée, spirituelle, qui dissipe enfin la nuit et laisse un peu de ciel poindre que se clôt l’album. Deux géants aux doigts de velours, le prêcheur-chaman et le messie post-apocalypse dont l’alliance sonne si naturelle qu’on se demande pourquoi elle n’a pas eu lieu plus tôt. Liturgie d'un âge nouveau ?

note       Publiée le lundi 28 septembre 2020

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