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Catherine Ribeiro › Chansons de légendes

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Shelleyan      jeudi 3 septembre 2020 - 19:21

cd • 19 titres

  • 1Avec le temps
  • 2L'accordéoniste
  • 3Johnny tu n'es pas un ange
  • 4L'alouette en colère
  • 5De la main gauche
  • 6Attendre pas
  • 7Héro zéro
  • 8Amsterdam
  • 9Les lacs du Connemara
  • 10Allo Maman bobo
  • 11Melocoton
  • 12La foule
  • 13Présentation des musiciens
  • 14L'Aigle noir
  • 15Racines
  • 16L'affiche rouge
  • 17Quand les hommes vivront d'amour
  • 18La quête
  • 19Bravo pour le clown

informations

Théâtre des Bouffes du Nord, Paris, France, 8-18 octobre 1997

line up

Catherine Ribeiro (chant)

Musiciens additionnels : Jean-Paul Bernard (claviers), Michel Précastelli (piano), Michel Peyratout (basse), Jean-Paul Batailley (batterie, percussions)

chronique

Catherine Ribeiro est une grande dame de la chanson française mais comme elle est française, le pays n’est pas au courant (une loi tacite prévoit en effet pour une femme qu’il n’est pas possible d’avoir du succès de son vivant dans l’Hexagone surtout si on a du talent). Catherine Ribeiro a de la personnalité et des choses à dire alors le monde du show-business et les médias, selon l’usage, la boycottent. Catherine Ribeiro, même si elle déclarait au début des 70’s que ce qu’elle cherchait à faire, ‘c’était détruire complètement la chanson classique, avec refrain et couplets régulier.’, aime la chanson et ses interprètes, notamment Brel, Piaf, Ferré, qu’elle reprend volontiers. En 1997, après s’être retirée du monde de la musique, elle remonte sur scène au Théâtre des Bouffes du Nord pour plusieurs soirs pour un répertoire constitué de classiques…La sélection peut surprendre. Rien d’inattendu dans le choix de morceaux de Edith Piaf, Jacques Brel, Barbara, Léo Ferré, Colette Magny, ni même de Félix Leclerc, encore moins de ses propres chansons (enfin, de la plume de Patrice Moullet, le complice de toujours) par contre Michel Sardou, Alain Souchon…Sans oublier, Danielle Messa (ex-Grattons-Labeur) disparue prématurément à 28 ans seulement et de ce fait peu connue du public. Catherine Ribeiro est une femme sensible alors elle tente de se suicider par deux fois, elle boit, fume beaucoup. Cela abîme sa voix. Pas son âme. A presque 60 ans, elle occupe la scène comme une reine. Une reine à l’âme lourde mais une reine quand même. Elle peine parfois, son timbre devenu rocailleux, ne rend pas pleinement justice à ‘Amsterdam’ ou ‘Johnny tu n’es pas un ange' (même si ça demeure très bon, et ‘La Quête’ est un vrai joyau), il transfigure ‘Allô maman bobo’…Une vraie performance par rapport à une chanson aussi ridicule qui dans la gorge de Catherine se mue en pièce déchirante et émouvante. Que dire des ‘Lacs du Connemara’ ? Loin du style ampoulé et pétaradant de l’originale, le titre s’emplit d’une gravité trouble et puissante rendant enfin pleinement justice aux thèmes abordés. Belle composition que ce ‘De la main gauche’ mais entre la voix, les délicats accompagnements au piano, elle prend des nuances tristes, émouvantes et chargées de la sagesse que seuls les ans peuvent conférer. Humble et reconnaissante, Catherine demande au public d’applaudir ‘ma seule amie chanteuse en 28 ans qui est partie au mois de juin dernier dans une solitude immense, madame Colette Magny’ avant d’entamer une reprise grandiose de 'Melocoton' dont le fan le plus transi n’aurait pu rêver dans ses fantasmes les plus fous…Plus mélancolique que l’originale, l’interprétation est à tirer des larmes; par moment, c’est même comme si le spectre de Colette mêlait son chant à celui de Catherine. A tomber. ‘L’aigle noir’ ? Bouleversant mais presque sans surprise tant on s’y attendait. Catherine Ribeiro sait se montrer funèbre mais elle sait aussi motiver son monde, complètement à l’aise sur des ritournelles plus cabaret (certes dramatiques) notamment sur ‘Bravo pour le clown’ ou ‘L’accordéoniste’ que n’aurait pas renié Piaf elle-même. Ecoutez aussi sa version de ‘La foule’ moins folle, plus résignée et glauque. Piano, clavier, basse et batterie, Catherine n’a pas besoin de plus pour démontrer à quel point elle est talentueuse, que sa voix est un vecteur émotionnel redoutable, qu’elle est une grand dame de la chanson française, de celles qui n’obtiendront jamais leur place au panthéon car trop peu médiocres. Humaine simplement, touchante quand elle rit de bonheur en présentant ses musiciens (‘Je ne suis pas une marrante normalement’, plaisante-t-elle). ’Ce disque a été enregistré en public. Si nous avions gardé tous les applaudissements, il aurait presque fallu un double album. Ils sont donc écourtés’. Tout est dit.

note       Publiée le jeudi 3 septembre 2020

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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    Merci, rectifié ^^

    Note donnée au disque :       
    Thomas Envoyez un message privé àThomas

    Ptite coquille : il manque "l'aigle noir" dans la tracklist (mais pas dans la chronique ;-) ).

    Sinon ces lives (celui-ci, "vivre libre" et "l'amour aux nus") de fin de carrière sont très bons, plus "chanson" que les années Alpes bien sûr mais néanmoins excellents pour les amateurs : quelle voix, que d'émotions ! A signaler aussi un double CD en concert de 2007 qui revient sur les années Alpes et qui se trouve facilement pour quelques euros.

    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    Merci du tuyau; en fait je n'ai pas écouté le cd 'Vivre libre' mais j'attends la version DVD ces prochains jours normalement...

    Note donnée au disque :       
    Tallis Envoyez un message privé àTallis

    Ah, intéressant ! Je ne l'avais pas écouté celui-là, surpris (et pas forcément enthousiasmé...) de voir du Souchon et du Sardou dans la liste des morceaux. Ta chronique va probablement changer ça. Et si tu ne l'as pas écouté, je te conseille son album public précédent (Vivre libre) que je trouve vraiment exceptionnel.