Belle comme la ‘rencontre fortuite entre un parapluie et une machine à coudre sur une table de dissection’, la musique des Lautreamonts ? Elle propose en tout cas un mélange de sonorités intéressantes avec des percussions orientales, des guitares électriques inspirées par Black Sabbath mais aussi le goth old school, le tout épicé d’une louche de Blondie fringuée comme Siouxsie. Mélange surréaliste ? Inattendu, c’est vrai, mais plutôt bien géré par le duo qui, outre une reprise inquiétante, orientalo-satanique de ‘Black sabbath’ (aux paroles modifiées pour se placer dans le rôle de la victime) propose quatre compositions propres nous entraînant dans un univers parallèle étrange entre modernité occidentale et sonorités ethniques (les rythmiques du plus bel effet). Rien n’y parait définitif, silences et attaques brutales cohabitent, frappent fugacement (‘Drinksin’ + truthshout’); le chant féminin, clairement post punk, joue de soufre, de roses (celles à épines) et de mandragore, parfois dans le même titre. Les références artistiques ne se limitent pas à la musique ou à la littérature puisque le groupe utilise des extraits de Truffaut (‘The ones he wore’). Ce mélange de noise-pop, de dark wave, de goth ethnique, épicé de discrets clins d’oeil metal surprend de prime abord mais tient largement ses promesses. Faussement mystique ? Ouvertement punk ? Les Brésiliens questionnent la question de notre identité sociale avec pour conclusion que nous ne sommes que des mannequins nous parant selon les besoins des occasions. Un mini audacieux dont la qualité n’a rien de fortuit…4,5/6