Sonsombre › The veils of ending

‘God damn the sun’, chantait Michael Gira (Swans); de soleil, il est effectivement peu question également dans l’univers de Sonsombre mais Brandon Pybus ne maudit pas Dieu, il célèbre la nuit et l’ombre. Et quand la lumière le gène trop, il a de toute manière une paire de Ray Ban et un chapeau à larges bords pour s’en protéger. Au delà de l’aspect limite caricatural dont je parlais dans la chronique du premier album, Pybus travaille beaucoup et bien. A l’heure où froid et grisaille remportent la palme au sein des scène alternatives européennes, il fait bon se réfugier dans l’ombre, s’y lover comme dans un ventre doux. Qu’importe quelle soit peuplée de créatures étranges, de forces mystérieuses, tout plutôt que d’affronter celles du plein jour ! Bien que fan des Fields of the Nephilim, Pybus privilégie l’aspect direct et dense des Sisters of Mercy sans renoncer à une électricité légèrement musclée. L’homme a de plus un vrai talent mélodique, tisse des climats forts avec peu d’éléments. On pourrait lui reprocher une certaine retenue dans la voix comme s’il refusait de s’impliquer trop loin émotionnellement dans la musique qui, elle, ne ment pas; ce mec aime ce qu’il fait et au delà d’une certaine théâtralité partage avec une vraie sincérité. Difficile d’affirmer que ce second essai est meilleur que le premier, c’est juste très bien écrit et ça suffit. Belles lignes de guitare (‘Fear’), basse profonde, chant séduisant avec des effets de chœur judicieux, la nuit a adoubé un autre de ses ménestrels et pas des moindres…Souhaitons que le côté obscur de la force continue de l’inspirer.