Les groupes sont comme les girlfriends, il y a ceux dont on se souvient de chaque détail de la rencontre, ceux qui nous ont été introduits par des connaissances et ceux dont on ne sait plus trop bien comment on est tombé dessus mais peu importe parce que c’était super. Beryl Beloved appartient à cette troisième catégorie; pas foutu de me remémorer comment ce nom m’était familier ni d’où j’ai atterri sur ce mini…Bonne pioche en tout cas, c’est certain. Chris Bacavis a quelque chose d’un Marc Bolan batcave, son timbre délicieusement décadent proche cousin de celui de Peter Murphy nappant les mélodies d’une aura limite magique. Le deathrock/batcave du groupe est dépouillé dans ses instrumentations, un peu frais même comme la caresse des pierres d’un caveau, un endroit où l’on apprécie de se lover loin du tumulte du monde pour danser seul avec son vague à l’âme, en faire une amie, un compagnon (grandiose ‘Roger Alan’)…On peut même sourire, se gausser de ce monde qui va trop vite, se prendre la tête entre les mains, se secouer en riant à l’écho renvoyé par les dalles (‘Foot stuck child’) mais vite parce qu’un rire, ça se fige vite et il faut alors choisir entre la réalité et la folie (génial ‘Askari lullabies’). Chris a un sens inné de la mélodie et le restitue avec très peu d’éléments; c’est très bien ainsi, il n’est nul besoin de plus. C’est comme ça, on n’y peut rien, pour certains, c’est ‘Halloween tous les jours’, pour d’autres, le quotidien se résume à s’habiller pour un enterrement et se prendre des volées de cailloux par les braves gens du voisinage. A l’abri des parois du caveau, ça n’a plus la moindre importance…