Comme j’ai eu l’occasion de l’écrire ou pas, un album de reprises a cette qualité qu’il en dévoile beaucoup sur les goûts des artistes et leurs influences. En ce qui concerne Lesbian Bed Death, on sent pas mal d’amour dans ce choix, le groupe apprécie de parler de chaque morceau. Pas de surprise réelle à découvrir qu’ils sont extraits de bandes originales de films d’horreur et qu’ils sont majoritairement de la plume de musiciens hard rock: Dokken, W.A.S.P., Ozzy Osbourne, Autograph (voilà une option inattendue), Alice Cooper, Pat Benatar…On n’oublie pas non plus les Ramones et 45 Grave, faut pas déconner. Pas question pour autant de se limiter à un simple exercice d’interprétation, nos Anglais offrent trois nouvelles compositions propres, surtout que Luci4, une des chanteuses précédentes, est de retour (je sais pas ce qui se passe chez eux mais les vocalises ont une drôle de tendance à disparaître…Au fond du réfrigérateur ?). Bien qu’elle ne soit pas ma favorite, son timbre colle à merveille à cette atmosphère de vieux hard rock un peu sombre échappé des 80’s (d’où le titre du disque) mais avec un jeu et une production résolument moderne. En un mot comme en cent, le combo rend un bel hommage tant aux artistes sélectionnés qu’aux films dont ils sont extraits en évitant certains tics 80’s qui pourraient hérisser le poil des plus jeunes. Une petite anecdote colle à cet album. Le producteur plutôt fan a profité du confinement pour s’amuser à tout remixer et masteriser. Bien que le groupe ait offert cette nouvelle version gratuitement à tout quidam ayant participé au financement du skeud (dont votre serviteur), je n’ai pas eu la curiosité de comparer, cette version trouvant largement grâce à mes oreilles. Pas de raté et bien qu’oeuvrant dans un registre similaire, Lesbian Bed Death personnalisent assez les titres pour justifier la démarche. Les chansons propres sont bonnes aussi et témoignent d’une maturité vocale chez Luci4 depuis ses débuts, plus à l’aise avec un timbre complètement en adéquation avec le genre du groupe. Un bel opus plus aisé à déguster que les images floues aux couleurs passées débitées par le lecteur VHS piqué aux parents…Putain de nostalgie de l’adolescence ! 4,5/6