Ils n’arrêtent plus ces deux-là…Non contents de nous régaler de deathrock, de postpunk, de punk même, sans oublier les side-projects minimal, les voilà qui s’aventurent en terre heavenly. Heavenly, c’est à dire la version sombre, entendons-nous bien, celle qu’on trouvait chez Love is Colder than Death par exemple mais qui, il faut le reconnaître était quelque peu tombée en désuétude à notre époque. Wild Roses of Winter pourraient combler ce vide, surtout depuis que Dead Can Dance évoluent du côté new age de la force. Les trois titres proposés constituent un véritable jardin d’hiver: base froide, mélancolique, à coup de nappes hivernales de clavier sur lesquelles se greffent tantôt une forme de chaleur rituelle, limite exotique (l’excellent ‘Aradia’, ses percussions, ses influences orientales lointaines), tantôt un spleen purement cold wave (‘Requiem’). Pas de guitare, les deux artistes concentrent le tir sur un travail soigné des synthés et de la programmation; quant à Suzi, elle prouve une fois encore ses extraordinaires capacités vocales…Son chant habité développe un sentiment de désolation qui guérit lui-même ses blessures. La beauté des fleurs de givre.