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C’est le principe…Faux-semblants, faire croire, laisser douter, lancer l’hameçon et regarder, voyageur avide, badaud désoeuvré, peut-importe…On se divertit des réactions, mésaventures, gênes, des quidams piégés…Fausse pop, vrai spleen ou l’inverse ? De la peau ? Du cuir ? Où est la différence ? ‘Tous les mêmes’, entonne en français Joel Gibb, leader d’une formation à géométrie variable dont il décrit la musique comme de la ‘gay church folk music’…La cause gay semble effectivement une inspiration importante, sans pathos, avec une certaine ironie glaçante (la pochette du disque, la chanson ’Gay goth scene’, excellent morceau d’indie pop, au clip récompensé bouleversant) mais revenons à cette notion de caméra cachée…Elle s’applique parfaitement à mon sens à ce disque…Les ‘tadada dadouda’ qui entonnent ‘Skin & leather’ au lieu de sonner juste légers paraissent chantés entre les murs d’une église conférant à la pop post-Interpol du collectif une forme de tristesse naturelle planquée dans l’arrière-plan et pourtant dominante. Cette impression de ‘sacré factice’ se poursuit sur ‘Bread for brat’ que je ressens comme une forme de gospel décalé sur lit néoclassique maladif, comme si les cordes de The Verve croisaient l’héroïne de ‘ Requiem for a dream’…Capter qu’on n’a pas affaire à une pop lambda a, à ce stade, effleuré les neurones des plus lents. Le bien nommé ‘Doom’ malgré son feeling catchy, son beat dansant, traîne un nuage gris à ses basques grâce aux remarquables travail des choeurs. Le hit ‘Gay goth scene’ coincé entre les arrangements indie pop et une forme de résignation cold wave ne cherche même plus à tricher…’Dancefloor friendly’ mais en riant jaune. A partir de là, le disque trébuche légèrement sans se casser la gueule non plus. Pas évident de savoir quoi penser du reggae/dub de ‘Afterparty’ si ce n’est que la tristesse qui le baigne rattrape la cassure d’ambiance induite par son tempo. L’inverse de ‘Carpe jugular’, electro pop comme une version moderne de OMD. les morceaux eux-mêmes sont bons mais cette second phase dégage une impression de fourre-tout un brin aléatoire qui pourtant ne parvient pas à faire capoter l’album dans son ensemble. D’ailleurs la beauté brumeuse de ‘Year of the spawn’ balaie volontiers les éventuels doutes. Non, ‘Age’ n’est pas un disque qui se complait dans le spleen, c’est plus subtile que ça…De la pop pure mais limite mystique, avec toujours un sourire ironique au coin des lèvres qui n’en démord pas même quand le sel d’une larme l’effleure…Peut-être qu’au fond, nous sommes effectivement tous les mêmes…4,5/6
note Publiée le lundi 20 juillet 2020
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