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Einstürzende Neubauten › Perpetuum Mobile
- 2004 • Mute Records CDStumm221 0724359671604 0724359411903 07243599180 • 2 CD digipack
cd • 12 titres
- 1Ich gehe jetzt
- 2Perpetuum Mobile
- 3Ein leichtes leises Säuseln
- 4Selbstportrait mit Kater
- 5Boreas
- 6Ein seltener Vogel
- 7Ozean und Brandung
- 8Paradiesseits
- 9Youme & Meyou
- 10Der Weg Ins Freie
- 11Dead friends (around the corner)
- 12Grundstück
dvd audio • 4 titres
- 1Grundstück
- 2Ein seltener Vogel
- 3Ozean und Brandung
- 4Paradiesseits
extraits vidéo
informations
Enregistré à The Bunker, Saal 4 et Tritonus Studio, Berlin, Allemagne, entre août 2002 et juin 2003.
line up
Jochen Arbeit (percussions, accordéon, chœurs, Ebow), Blixa Bargeld (chant, piano, loops, choeurs, guitare, flûte, effets), Alexander Hacke (basse, choeurs, électronique, cuivres électroniques, guitare), Rudi Moser (percussions, vibraphone, compresseur, batterie), N.U. Unruh (percussions, compresseur, guitare, choeur)
Musiciens additionnels : Lars Juling, Ralf Zickerick (trombone, tuba ténor), Natascha Zickerick (tuba), Stefano Macor (viole), Claudia Gubisch, Rebekka Richter (violon)
chronique
‘Bon, Gros, tu nous en chroniques du Neubauten ? Ça tarde.’. J’admets. Jamais évident de chroniquer ces Teutons coupables d’une musique subtile, retorse, en perpétuelle mutation (clin d’oeil grossier au titre, blink !), porteuse de tant d’images pas si aisée à décortiquer avec des mots humains. En l’occurrence, cette oeuvre inaugure un concept spécial pour le combo puisqu’il va élaborer le disque en collaboration avec les fans qui pourront commenter les ébauches des compositions au fur et à mesure, avec à la clef un disque spécial pour eux plein d’inédits et de versions spéciales. Pour les téléphiles amateurs de séries policières, le brillant ‘Ein seltener Vogel’ vous est forcément familier grâce à un épisode des Experts Las Vegas qui enchaîne merveilleusement le bruit de forage des spécialistes en quête de preuves avec les percussions du titre. On y retrouve la technique de ‘Armenia’ (en plus nocturne, moins sauvage) avec des boucles de voix posant l’atmosphère sur laquelle se greffe un subtil jeu de percussions limite mystique…Une transe toute en retenue, hypnotique, guidée par la voix du chamane Bargeld, qui se brise après 5 minute dans un froissement métallique avant de reprendre en douceur, enfler, enfler, pour un final violent mais nullement chaotique toujours dans une forme de retenue percutante. Grandiose. Inutile d’allonger, ce n’est pas la seule pièce de bravoure du disque. L’intro tranquille pas forcément tranquillisante que constitue ‘ Ich gehe jetzt’ permet au spectateur de se poser tranquillement en dégustant le phrasé incomparable du poète Bargeld. Tant mieux car les 13 minutes de ‘Perpetuum Mobile’ vont l’entraîner dans une transe tribale dont la technique évoquera le passé mais avec les intentions d’aujourd’hui; les Neubauten ne se singent pas, l’intensité se joue désormais dans un jeu subtil de retenue, de fausses promesses, de grincements, la mélodie étant désormais un composant fort de cette trame industrielle, plus ‘classique' apparemment dans la forme mais tout aussi déjantée dans le fond. La mélancolie pluvieuse et douce de ‘Ein leichtes leises Säuseln’ agit comme un baume avant de s’engager dans ‘Selbstportrait mit Kater’…Du pur Neubauten cérébral entraînant mais jamais confortable de par ses rythmes cassés, ses montées de basse frappées sur cordons élastiques, ses instants de répit. Les grognons grommelleront que c’est mou par rapport à avant…Moins brut certes, une fois la plaie ouverte, on va s’amuser à gratter dedans car c’est tout aussi porteur. ‘Ozean und Brandung’ et ses nappes de tôle froissée semble clore un chapitre. La suite de l’album sonne en effet plus pop, plus tranquille, sauf que cette notion passée à la moulinette Neubauten revêt un caractère moins caressant qu’il n’y paraît. ‘Paradiesseits’ et ‘Youme & meyou’ dégage une amertume semblable à l’eau ruisselant d’une structure rouillée. ‘Der Weg ins Freie’ dégage un feeling plus mécanique, comme si le combo reprenait du Kraftwerk à sa sauce. J’aime. ‘Dead friends around the corner’ s’écoule comme une forme de procession triste menée par le prêtre Bargeld qui après avoir tenté de consoler préférera se lâcher dans l’intensité (magnifique jeu de percussions en arrière-fond). Une bonne manière de se préparer au spleen en forme de fausse valse de ‘Grundstuck’ qui permet au conteur Bargeld de refermer le livre. Nullement parfait mais excellent, pas novateur mais surprenant, varié mais cohérent, jamais violent ni tranquille, ‘Perpetuum Mobile’ se calque tel un parasite bienvenu sur le rythme intime de chacun dont il ronge et apaise la conscience. Un album pas unanimement acclamé mais qui me compte clairement parmi ses admirateurs.
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- ProgPsychIndus › Envoyez un message privé àProgPsychIndus
Il touche la perfection ce "Perpetuum Mobile".
Message édité le 26-12-2024 à 01:22 par Progpsychindus
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- ProgPsychIndus › Envoyez un message privé àProgPsychIndus
J'avais lâché Neubauten après silence is sexy (je ne sais plus pourquoi, un autre mood musical a l'époque) , qui est très bon. A la lecture de cette chronique je me suis payé cet opus et effectivement il est vraiment intéressant ! Une belle retrouvaille après tant d'années, il est temps que je me penche sur le reste, groupe mythique et intemporel. Berlin Babylon sera le suivant !
Message édité le 13-12-2024 à 04:52 par Progpsychindus
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- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Personnellement, j'aime beaucoup le dernier Neubauten. Carrément pop mais la mélodie leur sied bien aussi, avec toujours cette drôle de touche décalée, cabaret friche en filigrane....
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- Demonaz Vikernes › Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes
Un des LPs qu'il me manque celui là, et vu le prix, ça risque pas d'évoluer tout de suite...
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Ceci-dit j'ai rien écouté de ce qu'ils ont sorti entre temps mais je devrais peut-être...
Après tout je m'étais dit par exemple après Everybody Knows des Young Gods - j'en parle ici parce que j'avais eu une impression voisine de "c'est bien mais... je m'ennuie, ça prend presque mais donc pas, ici" - que j'en avais peut-être bien (et malheureusement) fini avec ce groupe et... Ben non, le Data Mirage Tangram sorti l'année dernière, desdits Suisses, m'a carrément tout de suite plu, sur des "bases" (de son, de jeu, d'écriture...) assez semblables à priori. (Et je fais aussi le rapprochement parce que les deux groupes ont ce statut de "grands de l'indus", même si à vrai dire pour moi il y a toujours eu malentendu à ce propos - les Young Gods sont depuis le départ tout à fait ailleurs, machines et samples, son de métal vivant communs ou pas, avec "l'indus", justement).
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