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µ-Ziq › Tango N'Vectif

  • 1993 • Rephlex CAT 013 CD • 1 CD
  • 2001 • Rephlex CAT 013 CD • 2 CD

cd 1 • 13 titres

  • 1Tango N' Vectif 4:10
  • 2Swan Vesta 6:09
  • 3Burnt Sienna 8:06
  • 4Iesope 5:56
  • 5µ-Ziq Theme 4:36
  • 6Auqeam 3:58
  • 7Vibes 3:54
  • 8Ad Misericordiam 3:29
  • 9Beatnik #2 5:36
  • 10Die Zweite Heimat 5:31
  • 11The Sonic Fox 5:33
  • 12Caesium 5:39
  • 13Phi*1700 [u/v] 8:10

cd 2 • 13 titres

  • 14 Time Egg 5:51
  • 2Phragmal Synthesis Pt. 1 5:32
  • 3Phragmal Synthesis Pt. 2 6:04
  • 4Phragmal Synthesis Pt. 3 4:51
  • 5Xenith Filigree Anus 7:45
  • 6Whale Soup 3:21
  • 7Amenida 2 5:34
  • 8Paco 4:03
  • 9Crosstown Traffic 6:04
  • 10Xolbe 2 7:14
  • 11Driving Is Easy 5:01
  • 12Methyl Albion 3:35
  • 13Glink 7:21

informations

pochette originale par Richard James La réédition en 2 X CD de 2001 inclut également tous les titres des deux maxi 12" 'Phi*1700 (U/V)' sortis en 1994 sur R & S Records, ainsi que quelques idédits.

line up

Mike Paradinas, Francis Naughton

chronique

1993, quelle année pour la musique électronique anglaise ! Beaumont Hannant sortait son Basic Data Manipulation, Reload son A Collection of Short Stories, The Black Dog coup sur coup leur Temple of Transparent Balls et Bytes, Autechre son Incunabula... et on y arrive : µ-Ziq son Tango'n'Vectif.

Depuis le coup d'envoi de The Black Dog en 1989 et le succès fulgurant des compiles Artificial Intelligence de Warp Records en 1992, les producteurs s'affairent autour de leurs chaudrons à fusionner la techno-funk de Detroit, l'ambient house et le breakbeat hardcore de Londres pour créer ce que les journalistes appelleront finalement Intelligence Dance Music, ou electronica pour moins de controverse. Avec la démocratisation des synthétiseurs et surtout des sampleurs, ces jeunes nerds font fusionner rythmiques complexes, arpèges en furies et mélodies affriolantes chacun à leur manière même si, paradoxalement, ils se retrouvent très vite les uns sur les autres.

Paradinas, étudiant fauché, alors aidé par son ami Francis Naughton et fort de sa rencontre avec un certain Richard James (Aphex Twin) n'a aucune prétention de se mesurer aux pionniers, mais il a bien conscience que la presse musicale s'éprend du mouvement et cherche de nouvelles idoles. Tango'n'Vectif n'a pourtant rien de l'album parfait : il est bordélique, incohérent, fracassé, enregistré à l'arrache, parfois volontairement distordu dans le but de renforcer l'effet “entrepôt” plutôt que de prétendre à un quelconque professionalisme. C'est aussi cela qui le rend si attachant : loin des belles TR-808 et autres Moogs le livret nous cite plutôt deux modestes synthétiseurs FM: les Roland D50 et Yamaha DX11, ainsi qu'une boite à rythme merdique Alesis HR16, quelques effets, l'Atari de son ami Francis pour le séquencage et un Fostex quatre pistes pour l'enregistrement. On est loin du studio de l'ami Richard, et pourtant, c'est toute la créativité et la musicalité de Paradinas qui brille le long des titres.

Outre ses mélodies imparables, qu'il dit gratter du fond de sa mémoire de génériques TV des années 70, on notera aussi qu'il a bien saisi la place que prendra la jungle et la drum'n'bass dans ce courant - même si cela prendra encore quelques années pour que le mainstream s'en empare comme en attestera le succès de Goldie, Roni Size ou Omni Trio. N'ayant pas les moyens pour se payer un sampleur Paradinas avoue avoir réécrit chaque portion rythmique sur sa petite boite à rythme, ce qui donne à posteriori un cachet au disque que n'auront pas ceux qui se sont contentés de malmener le même sample d'amen break ad nauseam. Les morceaux plus ambient, contexte oblige, laissent son sens mélodique s'exprimer pleinement, comme 'Iesope' ou 'Xenith Filigree Anus' (quel titre...) en attestent. Le second CD de la réédition de 2001 en rajoute une couche, même si cela peut faire beaucoup à s'enquiller d'une traite. Même si la musique n'a plus l'aura avant-gardiste qu'elle avait à ses débuts (Virgin records offrirent même au gusse son propre label, c'est dire s'ils pensaient avoir trouvé là une nouvelle vache à lait – ainsi est né Planet Mu, encore actif aujourd'hui même si Virgin s'en est vite délesté !) il est encore facile de se prendre au jeu et Paradinas fait allègrement office de sale gosse talentueux en comparaison avec les disques cités en début de chronique.

note       Publiée le samedi 18 juillet 2020

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    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    Ça fait longtemps que je me suis pas baigné dans ce gros double mais j'en garde un bon souvenir, quelque part entre Aphex Twin et Nobuo Uematsu. Clairement un gus créatif et inspiré. Le morceau-titre m'avait soufflé je me le repasse de temps en temps en attendant d'y revenir sérieusement.

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar

    Duntisbourne je l'avais pris en médiathèque à l'époque où il venait de sortir, j'ai pas retenté depuis car j'avais cru comprendre que ce n'était pas trop représentatif du gars. Ceci dit 'Dexedrine Girl' est resté cramé au fer rouge dans mon cerveau, aussi tendu et glauque que 'Final Statement' de Decal. Ya moyen que je replonge.

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    Copacab Envoyez un message privé àCopacab
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    Un bon disque, déjà pleinement représentatif du style de Paradinas : saleté, inventivité mélodique, climats parfois surréalistes (the sonic fox me rend fou), mais aussi inégalité et fatras... Je connais mal le reste mais j'ai bien aimé aussi la compilation Somerset Avenue Tracks, avec des morceaux enregistrés entre 1992 et 1995, et sensiblement les mêmes qualités et défauts que ce Tango N Vectif. Peut-être que Duntisbourne pourrait t'intéresser aussi, il a d'énormes défauts mais un côté malsain/jusqu'au boutiste sans réel équivalent.

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    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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    Merci à vous deux, je vais régulariser Bluff Limbo alors. Et Royal Astronomy ? C'était inspiré par sa période Björk ce me semble, il a remixé 'Hunter' et on bien du faire une tournée ensemble.

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    space_ritual Envoyez un message privé àspace_ritual

    D'accord avec dariev, Bluff Limbo fait la paire avec Tango N' Vectif, à une époque limite je préférais le premier cité, qui alterne là aussi très bien morceaux IDM bien énergétiques (Dance 2), et délicates excursions ambientes (Ethereal Murmurings). Plus récemment en 2015 il a sorti XTLP une sorte de compil si j'ai bien compris, que j'aime beaucoup. Et encore plus récemment pas mal d'albums d'archives (un peu comme son pote Richard qui avait sorti pas mal de vieux morceaux en 2015 si je me souviens bien) qui s'écoutent mais sur lesquels y a vraiment rien de fou. Ouais à une époque je suivais beaucoup le mec, j'ai l'impression que si on devait faire un best-of de sa discographie ce serait monstrueux, pour moi il a des hauts très hauts, mais souvent perdus au milieu d'albums, je dirais pas moyens car moi j'adore TNV et BL par exemple, mais qui ont clairement pas le rayonnement que les autres pontes de l'IDM ont pu avoir dans les 90s. Comme tu le décris bien dans la chro c'est un outsider le gars, mais un vrai bon outsider.

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