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Saint Vitus › Die Healing

cd • 8 titres

  • 1Dark world
  • 2One mind
  • 3Let the end begin
  • 4Trail of persistence
  • 5Sloth
  • 6Return of the zombie
  • 7In the asylum
  • 8Another notch

extraits vidéo

informations

Music Lab, Berlin, oct-nov 1994

“SPECIAL THANKS to God”

line up

Armando Acosta (batterie), Mark Adams (basse), Dave Chandler (guitare, chant), Scott Reagers (chant)

chronique

Peut-on faire plus sincère que ce dernier album de Saint Vitus, chant du cygne au son enfin énorme (écho, guitares vrombissantes, tout est là) de l’un des groupes les plus (si ce n’est le) légendaires du genre ? Scott Reagers, qui revient ici en forme hulkéenne pour montrer à tous qui est le patron, le sait alors très bien : Saint Vitus, depuis 10 ans et un insuccès jamais démenti, a vécu le doom et peut en parler d’expérience. L’échec, la poisse, l’alcoolisme de son autre frontman, Scott ‘Wino’ Weinrich (cédant ici la place au chanteur originel, Scott ‘J’en fait 3 tonnes et t’aimes ça’ Reagers.), tout semblait les mener vers ce disque cultissime, dont la fin s’enfonce dans les tombes de la pochette, à mesure que cette reverb de zombi gagne la voix de Reagers, et confère à l’ensemble cette teneur légèrement psychédélique. Mais les 2 premiers titres, mes aïeux… Ils sont le Doom, tout simplement. Le Doom dans tout ce qu’il a de surpuissant, de bouleversant, d’empathique et de génial. Et pour le coup ça ne sent pas la redite de Black Sabbath. A la pelle : riffs ravageurs, chant totalement emporté, solos noisy sur une note jouissifs, breaks de batterie à tomber en syncope… La tentation est grande de mettre la note maximale juste pour ce début. Dark World sonne comme un appel à l’aide, constat du délabrement et de l'individualisme triomphant, mais pourtant on ne peut que brandir un poing victorieux à son écoute, comme avec les Who de Baba O’Riley. One Mind… One Mind est pour moi l’un des plus grands titres de métal (au sens très large) jamais enfantés, où le groupe joue comme un seul homme pour accoucher d’une véritable définition du genre (ce texte...), porté par cette voix, cette voix putain de GRANDIOSE à laquelle je vais d’ailleurs dévouer le reste de ma chronique. Implorant sur ‘Let the end begin’, catégoriquement hirsute sur ‘Return of the Zombie’ (“You can’t kill what’s never been”, compris ?), catastrophiste sur ‘Trail of Pestilence’... Quand il ne nous décroche pas parfois un bon gros sourire (‘Can you feeel the ivôôôôôôôôôôôôôôôlllllle’), Reagers mérite bien qu’on lui dresse un autel.
Dans le cénacle glorieux (et mal aéré) des castafiores du Doom, il est l’un des plus théâtraux, prenant toute la place lorsqu’il ouvre grand son gosier, mais mettant en valeur tout le reste dès qu’il se tait. Qui d’autre que lui, dans un genre assez propice à la mollesse, dégage une telle conviction, habité par une exagération permanente, ces inflexions aussi grotesques qu’imprévisibles dans le chant, suffoquant sous sa souffrance, dramatiquement endurée avec une rudesse de flibustier dans la force de l’âge. Du coup, derrière, les guitares peuvent se faire basiques voire mono-riffs, elles sont avant tout là pour surligner le charisme du prédicateur, lui apporter ressort et respiration. Exorciste bien rôdé à l'honnêteté palpable, Reagers est l’antithèse de 95% des chanteurs de metal, inexpressifs et monocordes, qui jouent les durs insensibles ayant cédé leur âme aux forces bestiales. Reagers, lui, lutte pour rester parmi nous, et c’est bien cela qui est fort : il est avec nous, là, dans la pièce, il nous postillonne dessus, mais pourtant il se sent partir à l’instant même et s’en débat. "Oh, let the end begiiiiiin… Please… Pleaaaaaaaaase ! Misteeeerrr Rrreeaper!!!". Grand monsieur.

note       Publiée le vendredi 17 août 2012

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Note moyenne        23 votes

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boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

La tradition ça a du bon.

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Excellent disque . Le moteur diesel, ça a du bon, c'est certain.

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Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

Le nouveau arrive en mai !

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Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

Ressortie annuelle, et bon sang que cet album est meilleur à chaque écoute. Je me rends compte maintenant, c'est LE meilleur album de Saint Vitus. Dark World / One Mind / Let The End Begin / The Sloth : 4 des plus grandes réussites de Chandler. Et le reste ne démérite pas (sauf In The Asylum qui me branche un peu moins, mais ça finira peut-être par venir). Même le dernier titre trouve (enfin) grâce à mes oreilles. Et cette pochette... Saint Vitus c'est le Doom effectivement.

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dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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Mon préféré, celui qui sent bon l'humus de fosse commune.

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