The Damned › Black is the night (The definitive anthology)

On ne s’emballe pas, c’est juste une compilation…Juste une compilation…Moi, j’aime bien les compilations, c’était cool cette époque où l’on compilait à qui mieux mieux sur des K7 pour des potes; j’aimais passer du temps à faire cette sélection, à dépenser des fortunes en markers indélébiles pour colorier les cassettes et les pochettes en noir pour offrir un objet qui a de la classe, pas juste un vulgaire truc en plastoc. Et je les intitulais en plus. Je me suis senti fier comme Artaban le jour où une amie irlandaise m’a passé sa discographie sur une feuille (ça se faisait beaucoup aussi de se tenir à jour) et dans la section K7, elle avait listé les miennes, comme si c’était des machins officiels, trouvés dans le commerce. Quand il s’agit d’un seul groupe, c’est pas plus aisé. Qui n’a pas rêvé de livrer la compilation parfaite et ultime de son combo favori ? ‘Definitive anthology’ ? Elle se donne de la peine en tout cas, trente-neuf titres sous digipack, on ne se fout pas de la gueule du fan. Mais qu’a-t-elle de plus que les autres ? D’autant que la discographie des Damned en compte déjà un paquet même si la moitié sont anecdotiques…Ok, celle-ci couvre tout, jusqu’à aujourd’hui, soit plus de quarante ans de carrière. Ca suffit pas. Si on possède tous les albums, vaut-ce réellement le coup ? Pas vraiment. Il y a certes un inédit, ‘Black is the night’, plutôt bon, très dans la veine Dave Vanian (elle aurait pu figurer sur un disque de Phantom Chord sans souci), sensuel, nocturne, un brin rock’n’roll, mâtiné d’influences 70’s, assez représentatif du style du combo…Parce qu’ils ont un style ? Plutôt une manière de les croiser, entre punk, goth, psychédélique et je ne sais quoi encore…Voilà qui rend justement le choix des titres d’une compilation des Damned peu aisé. Ceux qui ont fait le boulot l’ont bien exécuté en dressant un panorama intéressant et varié (à défaut d’être exhaustif) de la carrière des Anglais, cohérent dans l’agencement. Ils ont axé leur tir sur l’énergie car plusieurs des irrésistibles, sensuels, voir bien sombres, morceaux plus calmes portés par Dave Vanian sont absents (‘Absinthe’, ’Til the end of times’, ‘The dog’…) mais c’est de bonne guerre. Pour en revenir à la question de base, par contre, hormis ‘Black is the night’, rien de neuf à se mettre sous les canines. Une excellente carte de visite pour débutants, un bel objet pour les fans (avec arbre généalogique du groupe et ses ramifications) gonflé d’un bonus mais pour les autres…Cela dit, à n’en choisir qu’une, celle-ci porte haut la couronne.