Iggy Pop › Free

Après le rock froid, et le retour sur le devant de la scène, de son précédent album, "Post pop depression", Iggy Pop revient à plus de sobriété en 2019 avec son nouvel album "Free". Le septuagénaire se (re-)pose avec un album beaucoup plus calme, presque ambient où il parle plus souvent qu'il ne chante. Il récite d'ailleurs beaucoup de textes et de poèmes, écrits le plus souvent par d'autres artistes, un peu comme dans la voix off d'un film. On retrouve notamment un "We are the people" écrit par Lou Reed, quasiment a capella, vraiment sublime. Pop n'a écrit ici que trois chansons, "Free", "Loves missing" et "The dawn". On savait que Pop avait un certain talent d'interprétation, et là, le but est clairement atteint. Seul "Loves missing" fait penser à son précédent album avec cette pop rythmée, mais ici extrêmement épurée et douce. Iggy est ici touchant. On le sent en roue libre, presque en vacances dans une île lointaine alors que le soleil est couchant et qu'il sirote son cocktail, seul sur la plage, à faire le point sur sa vie particulièrement mouvementée. Enfin, il se sent libre et se met à nu dans cet album particulièrement sombre, rappelant même par moment le "Blackstar" de son ami Bowie ("Sonali"). On retrouve cette touche jazzy calme et douce sur des morceaux relativement courts, sans trop de complexité. J'aime particulièrement le son perçant et puissant de la trompette qui contraste avec l'ambiance plus feutrée et posée du disque, notamment sur l'excellent "Dirty Sanchez", dont le chant me fait étrangement penser au "Big balls" d'AC/DC, soit dit en passant ! Et le résultat est vraiment bon. L'écoute de l'album, court - à peine plus de 30 minutes, est super plaisante, facile, et jamais ennuyeuse. Les compositions sont parfois minimalistes, mais toujours prenantes et touchantes. J'étais à des années-lumières de penser à un nouvel album dans ce style après le succès mérité de "Post pop depression", mais au final, ce "Free" est une réussite, un disque à mettre le soir pour se détendre.