Vous êtes ici › Les groupes / artistesWWOW › Come la Notte

WOW › Come la Notte

cd • 7 titres • 34:46 min

  • 1Come la Notte3:44
  • 2Niente di Speciale5:34
  • 3Nina3:56
  • 4Vieni un Po’Qui3:37
  • 5Morire per Amore4:42
  • 6Occhi di Serpente6:38
  • 7Domani6:32

informations

Enregistré à Cueno, mixé et masterisé au Nomad Studio, Turin, par Massimiliano Moccia.

Artwork : Luca Tanzini. Coproduction Maple Death Records/My Own Private Records

line up

Thurston Mourad (basse), Leo Non (guitare), China Wow (chant, claviers), Pippo (batterie)

chronique

Comme la Nuit… Oui, ce disque arrive comme ça. Un crépuscule de printemps s’est allongé, on tire vers l’été ; les heures se sont distendues, la lumière est partie, doucement, s’est endormie ; la chaleur est restée, flotte encore ; les premières notes arrivent alors que les rues sont allumées par les terrasses, les réverbères qui viennent d’ouvrir leurs coroles ; ça vit autrement que quelques heures plus tôt – la ville, les artères, les passages. L’heure est comme suspendue et en même temps agitée, remuée de l’intérieur. Les corps, la brise et ses retombées où la touffeur enveloppe… Come la Notte est un disque à l’allure simple, aux détails travaillés « mine de rien » (et juste ce qu’il faut pour que ça reste… aéré) ; une musique souple, là-dedans, les traits et les volumes nets, sans rien qui alourdisse pour rien, pour la frime. Il porte toujours ces traces, cet amour, de certaines années d’antan, sixties aux ors moins passés que patinés – sans rien de « revivaliste », aussi, qui en ont chopé la mélancolie sans avoir besoin de se, de la confire dans une nostalgie d’une époque qu’ils n’ont, vus leurs âges probables, certainement pas vécue en direct. Mais les choses qui traversent les ans, les décennies… Et puis l’amour de ça, je disais. C’est un disque abouti – le plus abouti qu’ils aient sorti, je dirais (si on me demandait), depuis qu’ils se sont écartés du garage noisy, lofi, de leurs premiers disques, depuis qu’ils étoffent les arrangements, depuis qu’ils sont passés de l’anglais à l’italien, aussi, quant au chant. (Et c’étaient déjà eux, avant ça, sans doute, mais comme ça, forcément : ça dit autre chose). Parce qu’il y a ça aussi, oui : des sources d’ici, d’où ils sont (Italiens, donc… de Rome, eux, pour préciser). Une certaine variété locale – assumée parce que c’est sans honte, quand ça veut dire simplement musique populaire, que ça trimbale autre chose que du produit sans âme – mise à même hauteur, prise avec la même attitude que les autres… composantes, disons. Un rock sixties, donc, plus international – peut-être plus anglais qu’américain (quelque chose dans la coupe, le port des postures, la façon de tenir les instruments ; peut-être, je n’en suis pas sûr, c’est mon oreille qui me le souffle ; il faudrait leur demander, tiens) ; quelque chose de plus largement « Europe continentale » dans la façon dont à l’époque on avait interprété tout ça, dans les terres (je pense à Vannier, des gens comme ça, des moins connus sûrement, aussi). Il y a quelque chose de très beau dans ce disque, au tout premier degré, bien au-delà (ou bien avant qu’on y pense, ou en dehors de ça… bref) de tous ces indices (de ce qu’ils ont pu écouter, de ce à quoi ça pourrait ressembler). Du capiteux ou de l’acide ondulé dans les claviers, par moments, l’orgue (Farfisa ?). Une sensibilité pleine, solide, pourtant parfaitement nuancée, dans la voix – plus encore que sur Amore et Milanta Tamanta, les deux précédents. Il a quelque chose de plus vaste, de plus… ample, ce disque. Il m’a surpris à la première écoute, à l’envolée (alourdit, forte, pour compenser) de la fin de sa deuxième plage – « Rien de Spécial »… Tu parles. Il me parle – encore plus. Je le trouve très affirmé – et qu’il affirme encore, enfin je crois, encore plus justement, une vision singulière, sans avoir, cette fois de plus, besoin de frimer, d’en rajouter. Une façon de jouer, qui semble tenir d’une façon de vivre, de vouloir que ça s’accorde, le vivre et le son qui sort – plutôt que de la méthode arrêtée, consignée, des consignes (de vote ou d’esthétique, dress-code ou manuel déguisé en manifeste). « Je sais seulement que je m'habille bien et me cache quand je cherche un morceau de pain »… Et Domani, demain – « qui sera comme aujourd’hui, et la vie sera de plus en plus pâle » est triste comme ils, comme leur musique peut l’être aussi. Comme c’est indispensable parfois, de l’être, pour ne pas sombrer pour de bon dans ce que cette tristesse annonce, énonce – parce que sinon ce serait s’en foutre, plutôt que conjurer. Et puis oui : l’aube est pâle, en effet, à la fin de cette nuit. Reste à savoir comment – comme la nuit, à son tour – elle va se dissiper, pendant qu’on marchera, après ou avant qu’on ait ou pas dormi.

note       Publiée le lundi 20 avril 2020

Dans le même esprit, Dioneo vous recommande...

Portishead - Dummy

Portishead
Dummy

Pas "incidemment" ; mais pas du tout "seulement".

Persona - Som

Persona
Som

Oui : c'est la pochette qui m'y a fait penser. Surtout ? Aussi.

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Come la Notte" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Come la Notte".

    notes

    Note moyenne        4 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "Come la Notte".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Come la Notte".

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Tu es donc une personne de goût, eh eh... Et oui ceci-dit : j'y reviendrai encore quelques écoutes ou plus avant d'en parler, de ce Falene partiellement "live" (mais sans public à priori, "condition du live covid oblige" si je ne m'abuse), il m'a semblé très bon quand je m'y étais essayé y'a quelques temps...

    Note donnée au disque :       
    Giboulou Envoyez un message privé àGiboulou

    Mon préféré de Wow, en attendant que le dernier soit chroniqué ! Perso, j'adore ce groupe (et pas uniquement parce que Thurston Mourad est le mec le plus cool de l'univers...)

    Note donnée au disque :       
    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    (Et j'aime beaucoup cette pochette, sinon, aussi)

    Note donnée au disque :       
    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Ah ! Oui OK, c'est sûr que "bohrenesque", pour ce que je m'en souviens (de Bohren), ça l'est pas du tout. C'est beaucoup plus pop-assumée-telle (mais ceci-dit j'insiste : beaucoup plus fin que ça peut éventuellement le sembler au premier abord, pas pop au sens youpi concon non-plus, quoi, du tout). Bon oui... Simple malentendu alors.

    Note donnée au disque :       
    A.Z.O.T Envoyez un message privé àA.Z.O.T

    Et bien pas du tout, je suis allé vers lui intrigué par la pochette, plus la promesse d'un truc vaporeux / bohrenesque. J'y ai pas trouvé ce que j'étais venu chercher

    Note donnée au disque :