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Time Modem › Transforming Tune

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Wotzenknecht      mercredi 15 avril 2020 - 22:23
Aplecraf      dimanche 18 juillet 2021 - 17:35
Gros Bidon      samedi 24 septembre 2022 - 14:51
born to gulo      jeudi 16 avril 2020 - 18:07

cd • 10 titres

  • 1Wibanah (BPM 80) 7:02
  • 2Suono Elettrico 5:34
  • 3Welcome To The 90's 6:24
  • 4Projekt DZ 1100 5:11
  • 5Giediprim 8:09
  • 6Intensitive World 5:09
  • 7The Time Is Over 4:48
  • 8Space And Time 3:56
  • 9Caladan 4:51
  • 10Mantel Der Nacht 5:14

informations

DT Studios

'Caladan' et 'Mantel Der Nacht' n'apparaissent que sur la version CD.

line up

Joachim & Ulrich Wilhelm

Musiciens additionnels : Leonie Frank (voix)

chronique

  • synthèse électronique absolue

Vous connaissez sans doute la loi de Sturgeon, qui dit en somme « Quatre-vingt-dix pour cent de toute chose est de la merde ». Je trouve cela plutôt rassurant, puisque par corollaire cela fait que dix pour cent de tout n'est à minima pas de la merde. Maxime inventée à l'origine pour contrer les préjugés contre la science-fiction, elle s'applique finalement à tout genre artistique. Si j'amène cette loi ici, c'est parce que Transforming Tune est fondamentalement un album de new beat. Ne partez pas - c'est aussi le meilleur album de new beat qui soit, et par la même occasion l'un des albums électroniques absolument essentiels des années 90. Un peu d'histoire  : par delà Kraftwerk, l'origine de la techno en Allemagne passe presque entièrement par le club Technoclub dans la discothèque Dorian Gray dès 1984, deux noms gravés à jamais dans l'histoire de la culture électronique. Le DJ Andreas Tomalla alias Talla 2XLC a fait converger le son de Detroit, l'acid house, l'EBM, la new beat et l'indus dans une seule boite qui sous son égide ne jouera plus que de la musique électronique – une nouveauté alors. Un détail intéressant, qui je pense a influencé cette scène, c'est que le Dorian Gray disposait d'une sono de très haute qualité qui permettait de saisir toutes les nuances du son tout en s'éclatant sur le dance-floor. Sur la fin des années 80, deux labels désormais cultes rivalisent de nouvelles idées générées autour des genres sus-cités : New Zone Records, déjà basés à Francfort et BOY Records de la ville voisine Bad Kreuznach. Les producteurs s'activent :  Torsten Fenslau, Oliver Lieb, Martin Damm... Des centaines de one-shots sortent entre 1989 et 1991 ; certains merveilleux, d'autres innommables font fusionner les sons de Kraftwerk avec ceux d'Amnesia, Skinny Puppy avec Klaus Schulze, Liaisons Dangereuses avec Deuter, de l'inspiration lointaine au sampling plus ou moins malheureux : tout passe. La constante reste une certaine dureté, les structures restant fermement electro-indus et EBM. Les mélodies, la complexité des sons et un certain sens de la narration montre déjà le mouvement trance qui s'extrait alors de ce vivier. On en vient aux frères Wilhelm, alias Time Modem : après les trois singles déjà très remarqués 'The Time of the Gathering', 'Welcome to the 90's' et 'Die Mantel der Nacht', ils nous sortent un album complet, exercice ô combien risqué pour un groupe plutôt orienté dance-floor. Et quel album ! Une synthèse parfaite de son époque et de toute l'angoisse de la fin du siècle. Ce qui est remarquable c'est qu'ils n'inventent rien : ils subliment, et c'est bien là que réside le miracle. Certaines influences sont évidentes – Kraftwerk, Front 242, A-Split Second ; d'autres transversales ou juste anachroniques ; on saisit l'espace d'un instant du vieux Biosphere, du Signal Aout 42, du Velvet Acid Christ... Et quel son ! Cette recherche de la production parfaite, de la spatialisation, de la transitoire qui claque – là dessus, ils ont bien mouché les belges. Sur les dix titres, six sont vraiment orientés dance-floor, et même là ils traînent avec eux une ambiance funèbre lourde de non-dits ; deux titres mid-tempo à voix féminines posent une ambiance plus mélancolique : 'Intensive World' et 'Space and Time' (on jurerait Aleta Welling, mais il semblerait que ce n'est pas elle). Et puis, ces deux monstres de musique électronique totale : 'Wibanah' et 'Giepdrim' qui à eux seuls portent déjà l'album vers les hautes sphères. À la fois cyberpunk en diable, intemporels, cinématiques, néoclassiques oserais-je même. Les deux titres me font penser à ce que fera Sopor Aeternus sur les longues pistes de La Chambre d'Echo ou Songs from the Inverted Womb, mais en plus darkwave. Anna Varney habitant aussi Francfort, il est impossible que ces titres lui aient échappés à l'époque vu que Dorian Gray était LE club pour toutes les âmes en quête de sensations. Ce sens de la progression, ces instruments que l'on attend pas et qui enfoncent le clou alors que l'on croyait la composition bouclée... Même pour ouvrir un titre définitivement dance-floor tel 'Welcome to the 90's', on a le droit à une minute d'orgues et de cœurs synthétiques. Si j'ai tendance à souvent caser le mot Zeitgeist, c'est surtout parce que je chronique des disques de cette époque à la fois riche et maladroite, pleine d'illusions et de désillusions. Assurément, ce disque en fait partie, de cette fructueuse angoisse pré-troisième millénaire. On n'entendra plus parler des frères Wilhelm après 1997, comme quoi... «We don't need the sun anymore, paradise has become reality / We don't need ourselves anymore, the new world is here at last...»

note       Publiée le mercredi 15 avril 2020

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Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Désolé d'en parler ici mais je n'ai pas trouvé Haujobb sur GutsOfDarkness. En tout cas leur album "New World March" est exceptionnel. Merci surimi-sans-mayo pour cette recommandation.

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Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Merci, je mets ces titres dans ma liste à écouter.

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surimi-sans-mayo Envoyez un message privé àsurimi-sans-mayo

Dans la foulée je te recommande de tester Gridlock, y a moyen que ça te parle. Haujobb et Mentallo & the Fixer aussi, peut-être, voire le premier Polygon.

Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

L'electro c'est pas trop mon truc et je ne bouge pas mon cul de ma chaise en plus ! Du coup je ne sais pas comment je suis tombé sur cet album que je trouve très bon. Peut-être parce qu'il fait justement partie des 10% dont parle Wotzenknecht ou alors parce que ce n'est pas tout à fait de l'electro. Plus raffiné, moins ta ta boum, il s'écoute tout à fait dans son salon.

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Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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Je ne pense pas m'aventurer plus loin que 'Beyond' que j'aime beaucoup, après comme je dis dans la chronique il y a vraiment tout et n'importe quoi dans cette scène particulière, je ne sais pas si 'Das Spiel' se justifie ici... Force Legato pourquoi pas, parce que je dois causer Oliver Lieb... Que ce son revienne c'est déjà le cas, mais pas toujours bien subtilement (I hate models, ouch). À suivre si ca intéresse du monde ! Pour Rodent je sais pas si j'ose rajouter un engagement à ma pauvre vie confinée, haha...

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