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Louis Jucker › Kråkeslottet [The Crow’s Castle]

lp • 8 titres • 28:21 min

  • 1Seagazer3:41
  • 2The Stream4:19
  • 3A Modest Feast2:54
  • 4Storage Tricks2:44
  • 5Tales of a Teacher’s Son2:55
  • 6Ulf’s Interlude1:51
  • 7Back from the Mine3:10
  • 8Merry Dancers6:47

informations

Enregistré sur un six-pistes numérique portatif au Kråkeslottet, Norvège, 29 décembre 2017 janvier 2018. Overdubs (voix) et mix sur magnétophone 4 pistes (cassette) faits au studio Le Palier, Tunnel-Riponne, Lausanne, Suisse, 18 février 2018. « Bounces » finaux et mastering sur 2 pistes (bandes ¼ de pouce) faits au studio Le Palier, les 19 et 20 février 2018.

Le disque se lit en 45 tours.

line up

Louis Jucker (voix, orgue d’église, harmonium, machine à écrire, guitare nylon, piano droit, piano à queue, os de baleine, poêle en fonte, cithare à 7 cordes, field recordings…)

chronique

Ces temps, ces jours, on rêve d’espace, d’air libre, d’horizons ouverts – on en voudrait, même avec les tempêtes, la grêle. Se percher sur une falaise, aux embruns qui grondent… C’est là que le disque commence : à scruter l’Océan. Un froid, celui-là – un venteux, encore, agité. C’est beau, l’Océan, avec sa vraie grandeur, et même quand ça fait peur – c’est fort, ça se fout de ce que ça vous instille, comme pensées, mises en face. Ça vous met en face…


Louis Jucker est parti en Norvège enregistrer ce disque. Face à l'océan. Dans la maison - le Château du Corbeau, nous dit la traduction - qui lui donne son titre. Tout ce qu’on y entend a été joué, capté dans celle-là ou alentours. Les gens qui passaient voir (un enfant qui rit je crois, un coup). L’orgue qui pulse, qui cycle ses phases. Le chant haut typique du type. Le piano avec, en dessous – ou en axe – quelque chose qui bat comme un balancier d’horloge, pendant qu’il parle de « brûler les arbres ». La guitare. Tout en acoustique. Pas d’électricité qui craquelle, cette-fois, pas d’amplis qui font hurler. Mais pris dehors, donc, en field recordings : le souffle, la houle… Ça vous isole, aussi, autrement, ne l’oublions pas – la nature, le loin du boucan, du tumulte fabriqué-machines.

« En face », on vous répète – et tout le temps de se demander, de faire sortir ou ruminer. Voilà : une espèce de folk, par moment peu vêtu, légèrement – quelques accords sur le nylon, des harmonies qui se nuancent, dans l’ambigu du contemplatif, du mot ataraxie. Par moment avec des timbres qui volettent, luisances métalliques (Tales of a Teacher’s Son et son cithare), nappes (l’orgue, encore). Des interludes, courts – le piano qui sonne presque préparé (comme sur certaines sonates et … interludes, justement ; qui laissent aussi la place au zéph’, celui qui siffle coupant). Des histoires remontent, reviennent – se parlent-chantent sur les arpèges et les bourdons ; d’un passé rappelé ou reconstitué, d’un temps inventé peut-être, projeté – mais pas fictif, trop vivant pour ça (Back from the Mine).

Louis nous dit – et l’affiche sur la pochette – qu’il joue de l’os de baleine, aussi. Relique, vestige, bout d’un de ces titans magnifiques échoué là ? Lien, alors, encore, chose trouvée et dé-chosifiée parce que reprise dans des mains qui la font… Sonner. Réveil. Éveil. La lumière a beau flotter entre-deux, parfois (heures, courants, couleurs, degrés thermiques, hygrométries…) – rien ne sonne somnambule. Et rien ne sonne « banni » – malgré disais-je la solitude, l’isolement, le bout-du-monde d’où c’est ramené. Alors pas de problème, pas de dissonance si ces « Joyeux Danseurs », en conclusion, semblent au vrai si mélancoliques, si ça résonne entre des murs dont on sent la proximité, « avant que l’année commence ». Le titre – ni rien d’autre – ne sonne pourtant ironique. Et puis, « conclue »… Pas tout à fait. Il y a encore un son, après, un bruit concret, un grondement de plus – et je ne sais pas ce que c’est. Qui sonne plutôt turbine, moteur, par exception, qu’élément qui se déchaîne ou se remue tranquillement. Est-ce un hors-bord qui accoste ou repart ?

Un jour ou l’autre, quoi qu’il en soit, bientôt… Il faudra bien rentrer, retrouver le cours de jours plus familiers, recommencer à parler, à toucher des visages.

note       Publiée le mercredi 15 avril 2020

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