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Golem Mécanique › Nona, Decima et Morta

lp • 2 titres • 38:37 min

  • 1Face A19:07
  • 2Face B19:29

informations

Enregistré et mixé début 2019 par Borja Flames. Masterisé par Rashad Becker aux studios Dubplates & Mastering, Berlin, en juillet 2019.

Photo par Ida Sofar. Direction artistique, Stephen O’Malley.

line up

Golem Mécanique (voix, orgue, boîte à bourdon)

Musiciens additionnels : Marion Cousin (orgue, harmonium)

chronique

Golem Mécanique nous parle encore de la Destinée – de figures mythologiques marquées, « maudites », inéluctables forces. Après sa Medea (de 2018) ce sont cette fois-ci : Nona, Decima et Morta – soit les trois Parques. L’une tisse, fabrique le fil. L’autre le met au fuseau. La troisième, on le sait… Coupe. « L’une est aveugle, l’autre est la Mort, et moi… ». (Sur la face/dans l’Acte 2). Celles qui lient en l’étoffe plus ou moins serrée ou lâche des époques, plus ou moins longues, nos destins, nos existences – vastes lés ou simples chutes ? Amor Fati (comme disait un type à moustache dont le nom m’échappe… et qui ne parlait pas de servilement se soumettre – mais d’aimer nos épreuves parce qu’elles sont aussi ce que nous sommes et devenons, il me semble) ou déploration, de ces ciseaux suspendus, de cette errance où nous sommes, sachant très bien qu’à la fin, oui – ignorant quand, comment, par quoi ou qui ? Eh bien… Cette fois encore l’ouvrage – la question en mouvement, la hantise qui s’imprime dans le son, sur le disque – ne s’étrangle pas en un morne sanglot. Le ton est grave, certes – et les mots ne portent nul vain espoir. Le son est drone – plus encore que sur le Medea déjà cité. Plus épais, le noir s’y diffusant plus fort, plus concentré, teintant la matière dans sa masse – sans cesser de flotter, d’attraper le souffle. Paradoxe ou pas : la forme des pièces, l’articulation du diptyque sont plus limpides que jamais, pourtant, sans rien qui parasite, qui s’égare, qui fait charge pour rien. Encore une fois : l’œuvre, la voix, les drones... respirent, tranquilles, habités de leur objet (nocturne mais… oui : tranquillement saisi, suivi). Les couches d’harmoniques (la boîte à bourdon ? sans doute) sur la première partie/face, qui vont se densifiant, couvrant l’horizon, l’alentour, en boivent progressivement les lignes – avec au bout l’a capella bref qui se dédouble, pivotement vers la suite, le second volet. Cette nappe moins texturée, ensuite, qui ouvre ladite seconde plage (orgue ou harmonium, sans doute), longuement tenue, suspendue… Avant que l’atmosphère ne s’imprègne, encore, d’harmoniques plus abrasives, cordes frottées, nuages d’électrons. J’arrête là ma narration de cette narration – la sienne non-figurative, en quelque sorte, et pourtant au plus proche du littéral, aussi telle-quelle qu’il se peut, sans ornement d’épisodes pour délayer en redondantes métaphores. Je ne veux pas cette fois-ci l’interpréter davantage, vous l’alourdir par avance en glosant – nous l’éluder en voulant l’expliquer. Je prends cette pièce encore, disais-je, comme une question, c’est encore ce qui m’y plaît, m’y parle. J’entends, bien sûr, qu’une partie de ce qui s’y dit s’écarte – à la lettre – du mythe que ça visite (ou est-ce l’inverse), dont ça émane (ou est-ce… bis). « Ô Sœurs, pourquoi nous cacher. Voyez ces pierres que nous avons rassemblées. Voyez cette maison que nous avons brûlée. L’une est aveugle, l’autre est la Mort… ». Et le triste devoir, le besoin du repos – et en quelle demeure se tiendra la moisson ?

note       Publiée le mardi 14 avril 2020

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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Très différent, le Crepuscular Hour... C'est beaucoup moins "minimaliste" dans l'approche, les effets "de masse" sont beaucoup plus contrastés, vastes, amples dans la construction - ou disons, c'est une toute autre dynamique, plus orchestrale (dans un sens étendu), avec des groupes qui se répondent, s'ajoutent, se contrarient. C'est moins drone et moins - volontairement, je n'en doute pas trop - "obscure", opaque, comme tu dis. Curieux de te lire sur le sujet, du coup...

Note donnée au disque :       
zappymax Envoyez un message privé àzappymax

La magie n'opère pas chez moi, en tout cas ... Du tout du tout. Je reste à la porte. Rien ne me transporte, rien ne me happe, même en écoutant FORT. La musique reste opaque et hermétique. Je vais insister et m'en remettre dans les oreilles, sait-on jamais, mais jusqu'à présent ... J'hésitais d'abord entre Golem Mécanique et le Maja S.K.Ratkje ("Crepuscular hour"), lui aussi chroniqué ici : je vais maintenant me tourner vers ce dernier ...