Baical › Euphoria

Baical. Le lac ou le groupe ? N’étant pas très doué en géographie et vu que l'orthographe ne colle pas, allons-y avec le groupe, un trio allemand qui réussira sans doute mieux musicalement qu’en posant avec son look. Une musique post punk assez classique mais suffisamment audacieuse, grise, pas molle pour autant, menée et c’est le joker, par un timbre grave évoquant une version goth de Ian Curtis. Pour autant, cela suffit-il ? Oui et non. C’est bien produit, travaillé avec soin, ça s’écoute bien, ça alterne le rythme et la lenteur, il y a l’atmosphère mais malgré ces qualités, voilà un disque sur lequel on aura tendance à ne revenir que parcimonieusement. Est-ce le côté too much pompé sur le chant de Peter Steel sur ‘No no nothing’ ? Après deux solides compositions, voilà soudain que cette voix se met à sonner caricaturale, ridicule là où elle devrait sonner prenante (‘Estimating love’). Rien à dire sur la musique, elle est plutôt bonne, mais ce timbre qui paraissait un atout se met à faire foirer un truc qui prenait de la gueule. Heureusement, l’ultime pièce redresse la barre, permettant de se quitter bons amis. Ce premier essai, sans être mauvais, a tout d’une tarte sur laquelle on aurait versé du gingembre au lieu de sucre; délicieux à première vue, il laisse finalement un drôle de goût dans la bouche. Pas assez pour qu’on recrache le tout (après tout, trois morceaux tiennent bien la route) mais la grimace n’aura pu être dissimulée. Prometteur mais qui ne donne pas foncièrement envie de se forcer pour une seconde chance et c’est presque dommage. Presque.