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Jane's Addiction › Jane's Addiction
- 1987 • Triple x records 51004-2 • 1 CD
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Membre | Note | Date |
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julius_manes | mardi 1 mars 2011 - 07:18 | |
Dun23 | vendredi 2 juillet 2010 - 12:04 | |
magnu | mardi 11 mars 2025 - 23:07 | |
torquemada | vendredi 7 mars 2025 - 20:50 | |
Dioneo | vendredi 7 mars 2025 - 18:38 | |
taliesin | lundi 10 mars 2025 - 06:54 |
cd • 10 titres • 40:16 min
- 1Trip Away4:00
- 2Whores3:25
- 3Pigs In Zen4:25
- 41%3:25
- 5I Would for You3:45
- 6My Time3:20
- 7Jane Says4:20
- 8Rock 'N' Roll3:55 [reprise du Velvet Underground]
- 9Sympathy4:58 [reprise des Rolling Stones]
- 10Chip Away2:55
informations
Enregistré live au Roxy, Hollywood, Los Angeles, Californie et à The Edge par Patrick von Wiegandt t Eddy Schreyer. Mixé au studio Music grinder.
Enregistré live au Roxy, Hollywood, Los Angeles, Californie et à The Edge par Patrick von Wiegandt t Eddy Schreyer. Mixé au studio Music grinder.
line up
Eric A. (basse, guitare), Perry Farrell (chant, harmonica), Dave Navarro (guitare, claviers, basse), Stephen Perkins (batterie, percussions)
chronique
Le printemps arrive en douce, ces jours – presque en traître. Les ados, dehors, deviennent intenables – il y en a un, avant-hier, qui s'est mis à quatre pattes au milieu de la rue et s'est mis à faire « ouah ouah ». Nous-mêmes, on a chaud, sous nos pulls. Trop. Et le soir, ça tombe – ça nous saisit encore. On n'a plus chaud. Plus assez. La lumière est belle, en revanche – un peu tout le temps sur les collines, les façades des maisons, à travers les branches des arbres dans les jardins. Le jour s'allonge chaque jour, à vue d’œil et à vue de nez – mais on ne le sent encore pas trop sûr de lui, timide, incertain sur les couleurs, l'humeur à adopter, à répandre.
Ce premier Jane's Addiction, c'est un peu pareil. Un live – pour commencer une discographie, il faut oser. Ils peuvent – oser – ceci-dit. Tout est déjà bien en place, ça joue, ils ont trouvé leur ton. Le timbre de Perry Farrell est déjà là, bien particulier, singulier – aigu, calé entre une espèce d'exaspération et une sorte de fragilité, de vulnérabilité avouée, revendiquée. La musique sait déjà où elle veut être – et où ne pas s'attarder, comment semer le doute. Gorgée des souffles du rock d'avant – des décennies passées ; la guitare plus Hendrixienne qu'elle ne le sera jamais ; les riffs et les grooves rivetés façon hard rock seventies. Mais le ton, l'accroche déjà subtilement différents – en fait, considérablement. « Alternatifs » – par ce que ça dit, par ce que ça se permet d'articuler, l'allure que ça s'autorise à donner à ces bouts de formes repris, par ce que ça invente à partir de là et du reste.
Il est bien enflammé, à vrai dire, ce live. Fougueux. Chaleureux, aussi – Jane's Addiction, ce sera toujours, c'est dès ici un lieu d'asile, où chacune et chacun peut venir « comme elle/il est », ainsi que le chantera quelques années plus tard un certain blondinet pas trop bien dans sa peau. (Un certain Kurt C., peut-être que son nom vous dira quelque chose). Il est déjà... Patiné. Comme si Jane's Addiction ne voulait surtout pas sonner trop neuf, trop propre. Il ne faudrait pas non-plus prétendre que tout va toujours bien, ignorer la fatigue continuelle (des fêtes et des conneries de tous les jours, des moyens et raisons bien obligés qu'on se trouve pour subsister), mimer une joie qui n'aurait rien à passer outre. On ne peut pas, ça. Pas plus que nier le plaisir – immédiat, là, brut de direct et d'ors et déjà raffiné.
C'est sensible, Jane's Addiction, autant que sensuel, c'est désirant et ça déborde d'émotions pas trop tough-guys/HC-L.A. (I Would for You... Quel merveille de ballade aux synthés veloutés sans glucose ajouté). C'est sans filet, ici, produit tout juste pour que tout sonne, sans rien gonfler. Nombre des chansons entendues là ne ressurgirons pas ailleurs – dans la discographie studio. Quelques futurs classiques se montrent un peu plus nus, mais au fond à peine – Pigs In Zen... Jane Says, bien sûr – ici sans son orchestre de steel-pans/steel-drums. Farrell chante incroyablement bien – même quand il part dans son registre braillard, même si sa voix est mixée parfois très en avant, même si quelques fois la note tremblote... Ça touche toujours exactement au point où ça doit. Le groupe se fend de deux reprises enchaînées, aussi. Rock 'N' Roll du Velvet – aussi fraîche et californienne que son auteur pouvait être rêche et new-yorkais. Et Sympathy for the Devil des Stones – le titre amputé de son démon en chef et la chanson défaite de sa morgue perchée, ramenée aux constats et propositions qu'elle énonce, rendue à la bizarrerie en guenille de son propos, passée de l'histrion Jagger au comédien de cirque Farrell. Ça aussi, c'était risqué – ça aussi, ça passe en douceur, ça transforme l'étrange tentative en évidence. (On verra pour soi-même si on a le cœur à ricaner aux « ouh ouuuh » un poil couinés du chanteur à la fin de Sympathy, mêlés au solo tout tordu, vrillé, bruité de Dave Navarro...).
Après ça, ils prennent congé. Sur une espèce de rythme de marche, martial et speedé, tendu, le chant déformé par les effets, la guitare carrément noise, maintenant. Histoire de nous quitter sur un petit aperçu du chaos. Ça coupe net, d'ailleurs, au bout de celle-là. On n'entendra pas quel accueil le public avait fait à cette conclusion là. Plus tôt, entre les morceaux, il a l'air de s'amuser. Content. Heureux, même. Présent, sans doute proche. C'est encore un « petit groupe », alors, Jane's Addiction ? Ça deviendra vite un nom plus répandu, toujours. Relativement. Ça deviendra un groupe-passage, un fluide qui s'écoulera entre les scènes, sur elles, quelque chose qui collera au temps et puis survivra aux fins de modes. Ça commence là. Bien mieux que pas mal. Pas « seulement » prometteur. Déjà touchant et admirable par la fausse insouciance que ça met dans tout ce que ça essaye.
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- el gep › Envoyez un message privé àel gep
Tu me donnes envie de me le réécouter... C'est sur que ça n'avait pas encore l'ample ampleur de la suite... en live. Car je trouve que tout sonne tellement mieux en live chez Jane.
Celui-ci, ne serait-ce que pour ''Whores'', ''Pigs In Zen'' et le final, ça vaut tout de même quelques cacahuètes, voui.
@Gulo: surtout PAS besoin de Frusciante, merci ! (et j'aime Frusciante, hein...)
Message édité le 13-03-2025 à 22:06 par el gep
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Eh eh... Dans ce que je connais parmi ces chroniques "fantômes", il reste encore quelques trucs "importants" et... D'autres trucs, oui, disons. (Mais je suis loin de tout connaître).
Message édité le 08-03-2025 à 00:35 par dioneo
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- torquemada › Envoyez un message privé àtorquemada
Moi qui disais qu'il ne restait plus que les fonds de tiroir des chroniques d'Alexis...
Message édité le 07-03-2025 à 20:57 par Torquemada
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Et calembours et autres facéties Red-Hot-Related à part, bah... Je ne trouve pas. Pour moi Navarro est parfait, comme guitariste, pour eux. Versatile, capable de dériver vers des bizarreries mais sans jamais quitter complètement des yeux/doigts le côté Hendrix/Hazel, rock-funk... Il ne barre jamais vraiment arty, art-rock - alors que Jane's Addiction a toujours eu de ça aussi dans son mix (du "arty" de hard rock de surfers/skaters certes mais n'empêche). Bon, ils choper ont Flea à la basse, en revanche, au moins pour les concerts, au moment de la reformation. (Et ils leur refileront Navarro pour One Hot Minute, comme on sait... Enfin il ira, quoi).
Message édité le 07-03-2025 à 19:43 par dioneo
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Are you Kiedising me ?
Message édité le 07-03-2025 à 19:12 par dioneo
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