Ozzy Osbourne › Ordinary man

Ozzy Osbourne en 2020... Le Madman n'est pas encore mort. Peut-être sous perf' (je ne veux pas savoir ce qu'il y a dedans par contre !), mais en tout cas, il nous sort un nouvel album solo, 10 ans après "Scream", le précédent effort studio, et 50 ans après le premier album éponyme de Black Sabbath. Entre temps, le bougre nous aura sorti un album avec Black Sabbath, "13", puis aura fermé ce chapitre avant de revenir à sa carrière solo. Il réussit bon an mal an à s'en sortir jusqu'en 2018. Et puis, passé les 70 ans, ce fut plus difficile, toutes les tournées ont été annulées depuis et on ne donnait pas cher de la peau de l'Anglais. Et puis voilà qu'on nous annonce finalement que ce nouveau disque, longuement prévu, allait voir le jour en ce début d'année 2020. Comme souvent, il a bien su s'entourer avec une rythmique pour le moins solide, à savoir Duff McKagan de Guns N' Roses à la basse et Chad Smith des Red Hot Chili Peppers à la batterie. Par contre, on retrouve un inconnu (enfin pour moi) à la guitare, Andrew Watt, guitariste de Post Malone que l'on retrouve aussi sur ce disque. En autres invités spéciaux, notons surtout la présence de Slash et d'Elton John (rien que ça !). Disons que la base est plutôt bonne, le casting est à la hauteur du talent du chanteur de Black Sabbath. Après, je me demandais clairement ce que le Madman allait pouvoir nous sortir. Franchement, cet "Ordinary man" est vraiment un bon produit. Le début de l'album est particulièrement réussi, les compos sont bonnes, incisives, accrocheuses et les parties de guitares super chiadées. Le solo d'"All my life" montre qu'Andrew a un excellent feeling sur le manche et se rapproche du style de Zakk Wylde ou de Slash. Les solos de ce dernier sur "Straight to hell" et "Ordinary man" sont particulièrement bons et intenses. Vraiment, les guitares sont le point fort de ce disque. Le style général reste du Ozzy sans grandes surprises, du hard rock sombre et moderne typé pour le marché américain, sans surprises, mais réussi, vraiment. Certaines parties sont un peu trop neo, mais dans l'ensemble, j'aime beaucoup et je trouve cet album bien meilleur que les 3-4 précédents. Il y a une petite baisse de régime vers le milieu de l'album avec des "Today is the end" et "Holy for tonight" un ton en dessous et trop téléphonés, mais cela ne péjore pas trop la qualité générale de l'album. Je passe sur le dernier titre, d'ailleurs annoncé comme "bonus track" mais disponible dans toutes les versions, auto-tuné à mort que je préfère zapper. "It's a raid", particulièrement énergique, limite punk, ainsi que la fin d'"Under the graveyard" me font quant à eux penser à du Iggy Pop quand il jouait avec Josh Homme. Il y a toujours ce feeling et ces mélodies faciles à intégrer et qui restent en tête. Niveau vocal, on sent bien qu'Ozzy se fait aider par la technologie, que son chant est moins puissant et profond qu'avant, mais le résultat est plutôt juste et n’entache en rien la carrière d'Ozzy. De toute manière, il n'a plus rien à prouver, il n'avait pas forcément à enregistrer de nouvel album, on sait bien que cela va lui permettre d'amasser quelques dollars en plus, mais quand on voit le résultat, je me dis qu'il a bien fait, que le résultat est à la hauteur. Je ne sais pas trop ce que l'avenir peut nous réserver mais déjà réjouissons-nous de ce nouvel album parce qu'il possède de bons morceaux dignes de la carrière d'Ozzy. C'est toujours avec plaisir que je le mets sur la platine ! Cet "Ordinary man" ? Un bon cru 2020 !