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Yo La Tengo › I Am Not Afraid of You and I Will Beat Your Ass

  • 2006 • Matador OLE 692-1 • 1 CD
  • 2006 • Matador OLE 692-2 • 2 LP 33 tours

cd/lps • 15 titres • 77:40 min

  • 1Pass the Hatchet, I Think I’m Goodkind10:45
  • 2Beanbag Chair3:00
  • 3I Feel Like GoingHome4:11
  • 4Mr. Tough4:04
  • 5Black Flowers4:26
  • 6The Race Is On Again4:35
  • 7The Room Got Heavy5:10
  • 8Sometimes I Don’t Get You3:16
  • 9Daphnia8:50
  • 10I Should Have Known Better3:14
  • 11Watch Out for Me Ronnie2:59
  • 12The Weakest Part3:01
  • 13Song for Mahila3:40
  • 14Point and Shoot4:13
  • 15The Story of Yo La Tango11:48

informations

Enregistré au Haptown Studio, Nashville. Mixé au studio Brooklyn Recording, Brooklyn. Masterisé par Grg Calbi au Sterling Sound. Produit par Roger Moutenot.

Peinture (recto de la pochette) : Little Pink Lady, par Gary Panter. Photos (« la plupart ») : Reuben Cox. Photo d’Ira Kaplan : Abraham Kaplan. Photo de Sydney : Georgia Hubley.

line up

Georgia Hubley, Ira Kaplan, James McNew

Musiciens additionnels : Steve Herrman (trompette sur Mr. Tough et Balck Flowers), Jim Hoke (saxophone sur Mr. Tough et Watch Out for Me Ronnie), Bill Huber (trombone sur Beanbag Chair et Black Flowers ; euphonium sur Black Flowers), David Mansfield (violon sur I Feel Like Going Home et Black Flowers), Roger Moutenot (guitare acoustique sur Song for Mahila), Garo Yellin (violoncelle sur Black Flowers et Watch Out for Me Ronnie)

chronique

« Résumé des épisodes précédents » ? Hmmm… C’est vrai qu’on a le temps, la place mais comment dire… Je vous renvoie aux chroniques des douze disques ci-dessus ? A leur écoute, surtout ! (Moins de la paresse de chroniqueur que de l’incitation à s’y jeter, sur cet espèce de continent insulaire, avec ou sans la brochure de toute façon toute subjective, hein – vraiment). Et puis encore ceux d’après… Ah oui : plus quelques collaborations, EP, B.O. diverses… Bon ! Et puis celui-là. Qui a des belles allures de somme – pas comme dans sieste réparatrice, je veux dire ; comme dans sur-celui-là-on-met-tout-ce-qu’on-sait-faire, plutôt. Entrée en matière plutôt direct-au-vif que sédative, déjà. « Passe la hachette, j’crois que je suis l’bon gars » (ou la bonne fille… ne jamais oublier que Georgia en a sous le pied et du jeu bien caché aussi, à la batterie en tout cas). Bon gros bout de groove à basse fuzzée, claps et tambourins – et guitare incandescente mais au débit tranquille, sûr, presque héroïque (sauf que le gars comme son instrument ne se déguisent jamais – en tout cas rien qui ait l’air de ça, dans la défroque/le son « indy casual »… Seulement le sens du juste-ce-qu’il-fallait). Juste ce qu’il faut pour mettre en train. Et puis… la fanfare, après, et le piano – et le registre voilé, coussin douillet usé jusqu’à la trame du tissu de la voix d’Ira (et celle de Georgia chaude et douce en contrepoint sur les refrains). Trompette. Une sorte de pop Brill-Building (Carole King etc.), infusée soul, rythm’n blues, narration pour tous (tous ceux/celles qui savent prêter l’oreille), ville moyenne pas fiérote mais où l’on continue de voir et saluer ses voisin quand on sort ramasser le journal sur le porche. Tout ça sans l’ennui – ou alors pour s’y poser un moment, à rêver de la proche reprise de manche. (Beanbag Chair). Du cocon encore plus – encore Georgia, elle seule en avant à la voix, cette fois ; et pas de batterie mais du piano-âtre, du violon-chambre (ou salon intime) ; « I Feel Like Going Home » ; mélancolie pas molle, envie d’y être alors qu’on y est. … Mr. Tough – et se paroles marrantes, de gens gentils mais sans que ça sonne profil-bas, plutôt lassé d’avoir à se frotter aux inutiles conflits, et avec ouverture sur le doute (« Eh M’sieur Dur-à-Cuire, tu crois pas qu’on a assez morflé ? Pourquoi tu m’rejoins pas sur le dancefloor… On fera comme si tout pouvait bien se passer »…). Je ne vais pas vous le faire en entier piste par piste, celui-ci. Résumons, disais-je : le titre, déjà, donne le ton. Cette espèce de punchline de cowboy (d’ailleurs ils l’ont enregistré à Nashville…) – mais gentiment dérisoire, conscient de sa carrure ; comme Ira Kaplan, à l’intérieur du digipack, photographié enfant, en pyjama et chapeau de Zorro, hilare et jouant d’une espèce d’ukulélé Mickey). Ce goût du bric-et-broc – comme l'image au verso, avec ses objets disparates et déglingués pour certains, photos, souvenirs… Et trompette. Et « pickguard » de guitare défoncé, accroché au mur – comme pour se rappeler que quand il s’y met, l’Ira, il peut nous la faire pleuvoir en morceaux contondants/coupants (et on aime ça, eh) sur la couenne, sa guitoune, en larsens, en bouts de noise rugueux ou fondus. Et que les deux autres, en ces cas-là, savent faire tourner comme il convient – souvent obsessionnel, bouclé court et épais, ferme. Voilà, abrégeons : I Am Not Afraid… est un Yo La ferme, et équilibré sous ses airs de gros bouquet-bordel, d’entassement de « tous leurs trucs, là » – comme le tableau rose-violet-mauve reproduit en guise de pochette, composé, les tracés nets, le fond travaillé simple mais (à sa façon) harmonieux, avec ses deux couleurs contrastées. (Reproduite aussi en petit au verso, en passant, parmi le reste des breloques, l’œuvre). Et franchement, il y a tout d’eux, là-dedans – les bidules à orgues in-gadda-da-velvet-underground, à vibraphones eaux-claires-houle-qui-vient (Sometimes I Don’t Get you) ; les machins pour danser sur la piste de roller municipale en jean à coutures apparentes (et T-Shirt Daniel Johnston), donc ; le pas-si-innocent-que-ça-en-a-l’air et l’authentiquement, amicalement espiègle… Peu de bruit, d’accord, cette fois. Et oui : il est LONG. Plein. Il faut être d’humeur, relâché suffisamment, se laisser s’y enfoncer, encore une fois. Ces fois-là, je me laisse volontiers porter, ravi, par une plage comme Daphnia, ses strates mouvantes, irisées, craquements de bûche (littéralement, mixés au reste, cette fois), son piano pas du tout vague à y prêter l’oreille, sa guitare slide dérivante mais pas plus hébétée, la chouette jam combustion-lente qu’ils nous exhalent sur pas loin de neuf minutes… (Oh et puis : bienvenu, d’entendre ensuite les Byrds débordant d’un quatre,-pistes trop étroit, le Floyd version Barrett poussant en plus pour faire entrer les débordements des amplis, avec quelques autres agités garage-psyché, prunes-électriques et orgues entre autres inclus – ce qui fait que de fait ça crache des bouloches de carton-mâché imbibés de pigments criards sur « J’aurais dû mieux savoir/m’en douter »… D’autant que ça ne se calme pas vraiment sur « Fais Gaffe à Moi Ronnie »). Bon ben voilà : on en voulait de l’électrique… Y’en a aussi. Concluons, sautons des plages – dans l’inventaire, pas dans l’écoute. (Je retourne, ce temps, m’y balader). […] Oh tiens, vous êtes encore là ? Oui donc : eux referment en partant par une Story of Yo la Tango – faute de frappe/interprétation qui sent le vécu comprise (et la blague qu’on peut en faire/parti qu’on peut en tirer aussi ; « Yo la Tengo » se traduit par « je l’ai »… rien à voir avec la danse des bordels argentins, donc, mais tant qu’à faire). Belle plage étale, guitare et claviers mixés en bourdons-brumes, mélodie filée (à l’ebow, je pense) qui émerge en rais, se lève dès le début mais en prenant son temps. Franchement lumineuse – version lignes gris-métal des nuages surlignés par les rayons, le couvert se dissipant ; à moins qu’on décide de se passer le film dans l’autre sens de défilement, ça s’appellerait alors l’orage qui menace puis éclate ; dans les deux cas, ça rafraîchit, ça éclaircit bien l’atmosphère. Elle me rappelle un peu – spécifiquement, allez savoir, il y avait le choix – We’re an American Band (sur le merveilleux I Can Hear the Heart Beating As One ; pas du tout une reprise de Grand Funk Railroad, donc). C’est-peut être ça, d’ailleurs, sa petite faiblesse (The Weakest Part ?), à ce disque, autant que son charme de traverse : qu’il rappelle, que chaque chanson, en soi parfaitement campée, peut en rappeler une autre d’avant. Je veux dire… Plus que d’autres d’avant – ça n’a jamais été simple à définir, chez eux, le jeu des semblances et variations, « de l'intérieur » autant quand dans la pléthore de ce dont ils s’inspirent, se nourrissent, pareillement. (Et tant mieux hein). Et après ? Eh bien bien The Story… s’efface en fade-out rapide sans que l’intensité de ce qu’ils jouent s dissipe. Sans coup d’éclat. Et après… On verra. Me disais-je. Et puis… J’ai entendu que ça faisait KRRRRK au garage. Suis allé voir. Et je vous dirai plus tard. […]

note       Publiée le jeudi 19 mars 2020

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