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1, 3, 5, 6, 12, 14, 17, 18, 20 : enregistrés au Snack Time le 21 juin 1994 et mixé aux Free Poundy! Studios par Fred Brockman. 2, 4, 7-11, 13, 15, 16, 19, 21, 22 : enregistrées par « un gras dont aucun d’entre nous n’appelle à se rappeler le nom » au studio Tin Pan Alley le 30 août 1996 et mixé par Jason Willett au Megaphone Studio. MAsterisé par Greg Calbi.
Jad Fair (voix), Georgia Hubley (batterie), Ira Kaplan (guitare), James Mcnew (basse)
Paroles par David Fair, musique par Yo La Tengo. Artwork par David et Jad Fair.
En fait je ne sais pas grand-chose de Jad Fair – de son frère David, de leur groupe Half Japanese… Seulement que c’est « culte », « mythique », pionnier lo-fi etc. Je le crois volontiers. J’avoue n’avoir jusqu’ici presque rien écouté de lui, d’eux – et du peu que, absolument rien retenu. (J’aime beaucoup leurs dessins et découpages par contre, à ces deux frangins-là, façon art brut fait à la fac qui n’aurait pas lâché les idées trimbalées au lycée, qui n’auraient pas laissé tomber la manière à l’essentiel, au criard, de l’école primaire voire de la maternelle, voire de DIY d’avant l’éducation formelle – quand c'est encore un peu périlleux de jouer avec colles et ciseaux). Bon. Yo La Tengo, c’est autre chose. Ça j’ai creusé, depuis longtemps. J’aime quand ils sont au coin du feu. J’aime quand ils le foutent à leurs lutheries pour faire la fête du boucan. J’aime leurs nuits, leurs pleins-soleils, leurs crépuscules et leurs petits-matins (rarement blêmes, au vrai). Alors bon… Avec tout ça je n’attendais rien de particulier de ce disque – simplement, je l’avais chopé à l’époque où j’achetais tout de ce qui portait le nom commun aux trois d’Hoboken (Ira/Georgia/James). Un peu intrigué, au début, par cette pochette, ces artworks en couleurs et formes délibérément grossières et gueulardes, donc. Un peu aussi par ces titres à rallonge façon « rubrique insolite » de quotidien PQR, voire d’un journal de lycée (décidément) qui parodierait ça. Problème… Eh bien n’attendant rien, c’est à peu près ce que j’y ai trouvé. A les lire de près –et surtout : à l’écoute – les titres-manchettes exhalent un truc tout plat, tentatives d’humour almanach-lewis-en-fin-de-carrière (Jerry, pas Jerry-Lee – et dans un mauvais jour, donc, fatigué), zéro mystère sous le tire-à-la-ligne, l’écriture vaguement automatique. Le mec lit/récite ou chante – avec une jolie nasalité un peu fausse souvent, que je pourrais apprécier si ce qu’il raconte ne sonnait pas à mes oreilles aussi… Forcé, je dirais. Faux-Naïf. Faux-Idiot façon Von Trier de banlieue blancs-becs. (Qu’on ne s’y trompe pas hein : il en est sorti pléthore de trucs, groupes, disques que je chérie parfois, de ces quartiers-là ; les trucs indy bricolés ou pas ; Dino Jr, le trucs de Barlow (Lou, desdits Dino) en solo (Sentridoh) ou avec d’autres (Sebadoh) ; Hüsker Dü dont je vous causais abondamment il y a peu, les Pixies… Yo La donc, au fait ; mais là…). Mais là, au fait, Yo La ? Eh bien : le pire c’est qu’ils envoient du bon. Dans tous leurs registres : feutré ou scintillant simili-sixties, riffé acide, folk au toucher suédine… De la finesse dans le jeu, les arrangements, guère en dessous du somptueux de leurs disques « en leurs noms propres » de l’époque (et celui-là est sorti entre deux de mes préférés, d’eux – I Can Hear the Heart Beating As One et And Then Nothing Turned Itself Inside Out, tiens… en parlant de titres qui s’étalent). Avec des compos moins travaillées, plus brutes, c’est sûr – mais ça aussi, ailleurs, ça peut leur aller parfaitement, la taille à la brute, le patron fruste. Seulement voilà… Là, il cette voix qui me GÂCHE TOUT ! Ces histoires qu’elle dévide, surtout, et dont j’ai STRICTEMENT RIEN A FOUTRE. Limite, pour moi : comme une version sonore du photo-bombing ; le mec qui vient me pourrir mon Yo La instrumental avec un sourire de « rigolo de la classe (ou du burlingue, plus tard… ce sera le même, parfois même de père en fils ou sautant une génération par vertu du fameux fossé qui poussent certain vers l’inverse symétrique et souvent pas moins conformiste de ses géniteurs… bref, je m’égare) ». Systématique. Pénible. Allez mec, pas sur celle-là. HIIIIIN ! J’AI UNE HISTOIRE A RACONTEEEER ! HIN HIN HIIIIN !!! (Relou). Bon, peut-être que j’en rajoute. C’est pas pire. (C’est bien ça le problème, en fait). Peut-être que Jad Fair (et fratrie), c’est simplement pas trop pour moi… Pas grave. Ou que j’aurai finalement le déclic sur un autre, qui sait… Ça faisait longtemps que ça me démangeait de reprendre et compléter (maniaque occasionnel ?) la disco laissée en plan des Kaplan/Hubbley/McNew. Il fallait bien reprendre quelque part. Et puisqu’en ce moment même on a tout le temps du monde…
note Publiée le mercredi 18 mars 2020
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Bah y'en a sûrement (des perles semi-nippones), c'est un peu ce que je dis dans la chronique : tout à fait possible que je tombe un jour sur "le bon Half Jap" qui me fera entrer dans leur truc, même si jusque là - mais ça remonte un peu - ça l'a pas vraiment fait. Après, celui-là... Ben comme dit, c'est plus dans l'idée "base de donnée" et pour ré-attaquer leur disco (aux Yo LA, et vers le moment où je m'étais arrêté). Vrai aussi... Qu'elle fait un peu peur, en revanche, à aborder "sérieusement", celle des Frères Fair. (Je choisirai aux artworks, allez, vu que décidément je les aime bien, eux).
ah ouais mais fais ptet plutôt les Half Jap il y a de la pepite. Mais si tu veux défricher les half jap, c'est utile aussi; même en ce moment je me vois pas le faire.