Clavier bourdonnant avec batterie…Puis soudain tout explose comme pourrait le faire un morceau punk, accent y compris…Pourrait…Pas d’électricité ici, plutôt de l’électronique mais l’esprit keupon ou du moins post-, clairement. Rien d’étonnant, les Belges de KompliKations revendiquent volontiers The Screamers ou The Units dans leurs influences, à ceci près qu’eux se sont crées en 2011 et n’appartiennent plus à un mouvement expérimental d’école d’art, il se dégage de leurs excellentes compositions une forme d’urgence sociale, prolétaire quasiment. La voix du chanteur confère une aura limite oï à cette musique rapide, très bien goupillée, truffée de sonorités électroniques brutes sans sonner sales, épicée d’une batterie bien post punk. Pas de production clinique pour autant, percevoir chaque sonorité, avoir un chant qui sonne correct n’ôte au trio aucune énergie, bien au contraire. ‘When I walk down through my hood, I see strange things are on my way’, l’esprit contestataire peut revêtir des formes plus subtiles que le vomi et Komplikations oeuvrent dans cette voie-là. Ils reprennent Taxi Girl en version garçons sauvages, rendent avec brio hommage aux parrains américains made in L.A., à Suicide même peut-être (‘To pass away’), se la jouent épileptiques (‘Stress’)…Un Ep franchement excitant qui confère ses lettres de noblesse au terme ‘Synth punk’.