Vous êtes ici › Les groupes / artistesSShriekback › Care

Shriekback › Care

  • 1983 • Y Records YLP 502 • 1 LP 33 tours

cd • 10 titres • 37:06 min

  • 1Lined Up
  • 2Clear Trails
  • 3Hapax Legomena
  • 4Petulant
  • 5Lines From The Library
  • 6Brink Of Collapse
  • 7Sway
  • 8Into Method
  • 9Evaporation
  • 10In: Amongst

informations

line up

Barry Andrews (claviers, synthétiseurs, voix), Carl Marsh (guitares, voix), Dave Allen (basse)

chronique

L'achat de vieux vinyles à bas prix est parfois l'occasion de découvrir des petites pépites méconnues, notamment en matière de new wave. Shriekback en est un parfait exemple. Leur nom aussi intraduisible qu'évocateur m'avait tapé dans l'orœil, la pochette neutre comme un refus d'obstacle n'était pas sans m'intriguer davantage (ne pas avoir de pochette, c'est parfois une très bonne chose...) Faut toujours y vérifier à deux fois avec les groupes qui ont l'air de seconde zone. Tout le monde a l'air de s'en foutre mais Shriekback, à ses débuts, étaient aussi uniques que Cabaret Voltaire, Magazine ou Eurythmics. Ils n'ont juste pas eu la même postérité loin s'en faut, peut-être à cause de l'absence de chanteur charismatique, ou à leur statut de side-project anecdotique. Tout juste s'en souvient-on comme l'entité secondaire du premier bassiste de Gang of Four et du premier claviériste de XTC. Ou d'un contributeur obscur à la B.O. du meilleur Michael Mann des années 80 (Manhunter, quelle question...) Succès d'estime à travers une carrière émaillée de micro-hits, mais Shriekback furent bien l'un des spécimens les plus troubles charriés par le mouvement new wave - du moins sur ce preier au charme rampant. Leur musique y est déjà on ne peut plus limpide, "easy-listening", et en même temps baignée dans une ambiance qu'il n'est pas exagéré de qualifier d'occulte. Tenue par un truc crypto-vicieux à eux, axé sur la ligne funky/proto-dance. Un goût prononcé pour le gimmick obsessif, la mélodie sournoise. Du post-punk qui n'en est pas vraiment voire pas du tout, parfois dépouillé jusqu'à l'os en un beat-haiku ("Hapax Legomena")... ou ce qu'on pourrait qualifier, en chroniqueur bêtement réducteur, de minimal funk wave, axée sur des bribes de sons industriels-abstraits mais accrocheurs, quelque part entre Martin Rev et Martin Gore. Voire un retour aux ambiances d'un certain krautrock, quand ils s'orientent vers le tribal ("Lines from the Library")... Mais pas vraiment ça non plus. Rien qu'un disque de new wave expé parmi d'autres, blotti dans les limbes des années 80 et leur profonde singularité. Un disque qui a exercé une fascination grandissante lors de mes nuits mélomanes, toujours pas démentie. Shriekback glissent comme anguille entre ces étiquettes carcérales qu'on cherche à leur imposer, et impriment leur vision sur dix morceaux bien différents les uns des autres, liés par ce même feeling ésotérico-rythmique. Une sorte d'album fragmenté de musiciens dissidents de la new wave, ayant formé leur cercle fermé aux airs mi-techniciens mi-vaudous, et bricolant des délices de suggestion. Dès "Lined Up", tube underground porté par la basse sinueuse de Dave Allen, l'ambiance est à l'ambivalence, à la boucle qui pousse à la touche repeat (pas pratique), et sera tenue tout du long. Le chant, qui n'est pas le point fort du groupe comme écrit plus haut, n'en est pas moins d'une totale ambiguïté lui aussi, dans le style Bowie en plus livide et sans cheveux façon THX-138 ("Cleartrails", "Lines From the Library"). Envoûtement au parfum d'electro funk dystopique ("Sway" et son côté Cab, ou cette "Into Method" aux relents délicieusement débiles). La face B révèle d'autres facettes, aussi familières qu'insolites, notamment à travers la magnétique "Evaporation", la new wave à son summum de mystère. Le final abstract-indus, quant à lui, utilise la stéréo pour restituer une partouze de nunchakus et de boomerangs. Fin de transmission. Retour du bras de lecture, et au bunker. Un premier album la fois ultra-basique et des plus singuliers, qui a traversé quatre décennies sans dommage. Culte, au sens premier.

note       Publiée le mercredi 11 mars 2020

Dans le même esprit, Raven vous recommande...

HTRK - Work (Work, Work)

HTRK
Work (Work, Work)

(si l'ambiance d'"Evaporation" vous parle)

Cabaret Voltaire - Micro-Phonies

Cabaret Voltaire
Micro-Phonies

Douglas J. McCarthy - Kill Your Friends

Douglas J. McCarthy
Kill Your Friends

dernières écoutes

Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Care" en ce moment.

tags

Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Care".

notes

Note moyenne        1 vote

Connectez-vous ajouter une note sur "Care".

commentaires

Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Care".

Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
avatar

Je ne possède que 'oil and gold' acheté en 87 après la découverte du clip 'Nemesis'...C'est particulier Shriekback, attirant et rebutant tout à la fois, avec des titres catchy pour la vie, d'autres âpres, et ça peut changer au fur et à mesure des années...