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Klaus Nomi › Simple Man
informations
line up
Klaus Nomi (chant, chœurs)
Musiciens additionnels : Kristian Hoffman (claviers, production), Jon Cobert (claviers, synthétiseurs, chœurs), Robert Mache (basse, guitare), George Elliott (guitare, arrangements), Michael Levine (violon), John Kay (basse), Rick Pascual (basse), Tommy Mandel (synthétiseur, effets), Scott Woody (guitare), Daniel Elfassy (batterie), Julie Berger (chœurs), Robert Medici (chœurs), Jack Waldman (percussion), Paul Rutner (batterie)
chronique
Cas épineux que celui de Klaus N. Celui d'un spécimen new wave qui débordait d'idées en tous sens, hybride artificiel capable d'un florilège d'émotions, qui a hélas quitté la scène sur un album frustrant. Ce teuton excentrique avait une vision, pour sûr, encore en éclosion mais déjà encombrante pour le monde. Chant de castrat ou voix autoritaire, musique électronique, rock amidonné, réinterprétations hantées. Un artiste hautement tragi-comique et incongru, tellement à sa place dans les archives sombres et expérimentales qu'on en oublia de le chroniquer, sans doute persuadés qu'il y était déjà... Si le sans-titre était suffisant pour rendre compte de la singularité Klaus Nomi et de sa palette, Simple Man, encore plus criard, décadent et cheesy (à l'image de sa pochette), en rajoute une généreuse couche en exubérance vocale et en énergie "cartoonesque". Plus qu'en émotion, malgré trois pistes-gouffres qui poussent à y revenir. Simple Man sonne encore plus fragmenté que le premier, voire décousu, ayant été enregistré dans l'urgence pour raison de mort imminente. Passée une intro sublime qui semble captée depuis les berges du Styx, la face A me tape un peu trop sur les nerfs, avec ses chansons à la fois supra-farfelues et à la structure on ne peut plus linéaire et basique, ne dépassant pas le stade du bidule pop-rock amusant, comme ce rip-off grandiloquent de Kraftwerk ("Icurok"). Je lui préfère la face B, dont les morceaux "débiles" me parlent plus (comme son pétage de câble sur le Magicien d'Oz, ou "Three Wishes"), et dont l'ouverture "Wayward Sisters" est magistrale, façon SF opératique (Klaus était vraiment inspiré par Purcell). Grand écart carnavalesque entre chansons sur-maniérées aux moues pincées ("Falling In Love Again") et passages introspectifs, où la voix du Nomi rôde seule dans les limbes ("Return" qui clôt en rappel à l'ambiance monastique de "From Beyond", dépouillée dans un écho de chant grégorien). Avec, au milieu, le tube éponyme et son beat en bakélite, chanson qui sonne terriblement désuète mais qui une fois entendue reste scotchée aux neurones à vie. Un album tiré vers le bas par des titres un peu trop burlesques/bidulesques, donc, et vers le haut par sa superbe voix de métamorphe et son art du mystère. Un disque qui, paradoxalement, sonne moins "album d'adieu" que le premier, dont la "Cold Song" aurait pu faire un épitaphe parfait. Quoique "Death", ça pince un peu le cœur quand même... Monsieur Sperber avait fabriqué, selon ses propres termes, "un produit", qu'il comptait bien vendre à grands renforts de spectacle, dans le plus pur esprit du choc par le look. Il n'aura pas le temps de développer son univers farfelu, ni d'avoir des musiciens à la hauteur de sa vision (Brian Eno ? Yello ?). Simple Man reste un triple point final acidulé et amer. Et même un point d'interrogation. Klaus Nomi reste cristallisé à jamais dans cette pose hallucinée. Comme éternellement figé dans son état d'automate, de prototype.
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ALFRED DELLER