Haunted Horses › Dead meat

Inland Empire, sauf que c’est Seattle, sauf que c’est pas Lynch qui tourne…On pourrait s’y retrouver pourtant, tu sais, ces pièces aux lumières rouges tremblantes, ces néons au regard d’anges funèbres…La mort, c’est pas seulement du cinéma, c’est là dehors mais trop de dopes t’ont tellement déconnecté les synapses…Tu fixes ce mur, la ligne de flottaison de la chambre tangue et il y a ces coups qui résonnent dans ta tête, ces boucles qui te laminent l’esprit…Claustrophobie des sens, tu peines à respirer et pourtant c’est meilleur que la drogue. La musique conduit-elle à la schizophrénie ? Tu veux imaginer l’effet d’un film qui déboule physiquement sur toi à tombeau ouvert ? Ce disque en est la B.O. Des boucles imparables, glauques, une batterie qui cavalcade, un mec rongé par je ne sais quoi qui chante sans jamais hurler mais flirte souvent avec la limite. C’est extrême, intense, jamais excessif pourtant, le truc qui te laisse en vie, ne cherche pas à te tuer, c’est pire. Malmener ton âme pour que ta chair survive…Parce que cette colère froide, cette sensation d’étouffement, te sont familières, tellement quotidiennes, que tu en vient à croire que tu ne pourrais vivre sans. Haunted Horses les jouent pour toi et tu adores ça. Moi aussi. Un album jouissif, trop court, de punk industriel, comme une course vers on ne sait pas trop quel but et ce n’est pas si important au final, c’est la beauté de la chute qui compte, non ?