Intention prophétique ? Andrew B.Racher s’en est allé (provisoirement, qu’on se rassure) et avec lui, son timbre grave qui conférait une partie de l’aura goth à la musique de All Living Fear. Son replaçant, Paul Roe, met du coeur à l’ouvrage mais son timbre manque d’originalité et de charisme. ‘Into the light’ en est-il pour autant un mauvais disque ? Non, car les plans de composition n’ont pas varié, se sont même affinés…La programmation sèche est efficace, les lignes de guitare séduisantes et lourdes, avec quelques tentatives d’expérimenter sur de nouvelles sonorités plus directes, moins froides, globalement réussies. Les mélodies sont bonnes, l’enthousiasme paraît au rendez-vous et hormis quelques ratés dans le choix des sons du synthé (les faux cuivres merdiques de ‘Tour de force’), le tout résonne de manière relativement cohérente. Les plans légèrement hard rock (‘Carnival of souls’, le final du beau semi-acoustique ‘Fortunes light’) coulent de manière fluide et plaisante. En fait, là où le bât blesse en définitive, c’est avec le chant. On s’y habitue et l’on ne peut reprocher à Roe de ne pas s’investir mais les effets utilisés sur ‘Armaggedon in a can’, quelques (rares) pointes ‘too much’ poussent à imaginer les mêmes chansons avec Racher derrière le micro. Impossible de ne pas songer que ça claquerait mieux. ‘Into the light’ se présente donc comme le genre d’essai pour lequel je peine à m’enthousiasmer à 100 % sans pour autant le dénigrer; pas très confortable comme sentiment surtout quand il s’agit de noter…