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Masters of Illusion › KutMasta Kurt Presents Masters Of Illusion

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SEN      mercredi 26 février 2020 - 15:55
nowyouknow      mardi 25 février 2020 - 17:53
Raven      lundi 24 février 2020 - 23:59

cd • 18 titres • 61:01 min

  • 1Figment (Intro)
  • 2Masters Of Illusion
  • 3We All Over
  • 4Magnum Be I
  • 5U Want Freestyle?
  • 6Scared Straight
  • 7Time 2 Get Right
  • 8Step Up
  • 9The Funky Redneck (Skit)
  • 10East West Hustlers
  • 11The Bay-Bronx Bridge
  • 12Call The National Guard
  • 13Back Up Kid
  • 14Partnas Confused
  • 15Souped Up
  • 16Urban Legends
  • 17Clifton's Conversation (Skit)
  • 18Let Me Talk To You / Silk Suit Black Linen

informations

Le dernier morceau caché "Silk Suit Black Linen" n'est pas inclus sur l'édition originale mais sur l'édition Rapster Records (2001).

line up

Kool Keith (MC), KutMasta Kurt (production, MC), Motion Man (MC)

Musiciens additionnels : DJ Revolution, Rhettmatic, DJ Babu (scratches)

chronique

  • boom bap kutmasta-keithien

On va leur mettre la misère à tous ces margoulins du mic. Mais avant on va bouffer des céréales. Comme du temps où on était bambinos, et que nos vieux nous foutaient devant ses gros cartons multicolores qui nous gavaient de sucres raffinés "recommandés par la télé", déguisés en superaliment aux superpouvoirs avec toutes ces vitamines B5 B6 B9 B12 B2O et j'en passe. Prends un bol, Kutmasta et Keith s'occupent du lolo et du paquet. Alias de chicanos, producteur grimé façon lucha libre. Le ring est tendu, les wack MC's finiront dans les cordons tortillés... Motion Man se tiendra en backup, tel un nain potentiellement létal (enfin plutôt une figurine d'action - cf. Clearing the Field, album-sidekick de ce skeud). Un : rétablir la nature de l'étiquette "trip-hop" alors en vogue... ça sera l'intro, qui restera un moment savoureux, voire culte. Deux : dégorger un beat de malfrat, bien secos, pour un premier uppercut aux chakras en trois minutes chrono... "Stay focused, Stay focused". Trois : le gluten mental pour faire effet façon glu, l'auditeur visualisera un dojo en biscuit (ambiance sub-Wu de "We All Over", miom), au centre duquel son âme sera percée méthodiquement par un croisé de flows bien secs et énergiques (il captera pas tout et c'est pas fait pour être analysé à ce niveau, mais les sons feront le taff). Les beats pleuvront comme des corn flakes sanglants, enrichis en diams brillants, les boucles du Funky Redneck de Santa Cruz fabriqueront des escaliers escamotés et des ossuaires streetwear, se teinteront de reflets oniricauchemardesques évocateurs de Dooom ou Octagon (terrible "Magnum Be I" avec son instru qui agit tel un mal de mer), ces sons solides seront des antiquités contondantes, à la carapace de bakélite, zébrées de louchitude... Le piano de manoir assommé et les boucles cartoonesques finiront par coller la nausée à un moment, façon hypnose ratée. Mais un gros kick à l'ancienne, offrande ultramagnétique de KutMasta libérant le flow originel de killer Keith, remettra direct sur les rails ("The Bay-Bronx Bridge"). Et tout passera crime, comme dans un classic à l'identité mystère, au son uniformément gaufré. Kick sur kick sur kick. On louvoiera sous la Lune en Lucky Charm, rice-crispé, les lyrics lézarderont, abstraites et fourmillantes, tanneuses ou insaisissables, pendant que clignoteront des visions ancestrales, interlopes, de rappeurs coincés dans un village fantôme, jusqu'au final mou-smooth, comme des céréales noyées dans le lait chaud (mmmh), un slow tout duveteux pour serrer en anorak, limite en vogue, qui dépareillera joliment. Vu vite fait, du boom-bap ultra-classique à scratches comme il en fleurissait au cœur des années 90, bref pas de quoi faire un deuxième trou dans le cheerios... mais serti de sons vicieux, de mélodies de traviole, de trames malsaines en filigrane. KutMasta, comme encore stimulé par les ondes du premier Lootpack, donne sa version subtilement insolite du hip-hop pur, un truc d'ailleurs un peu anachronique pour l'an 2000 : l'odeur est plus 1994, ou 1995.... Y a comme un arrière-goût d'chicorée. Ouais... Mastas of Illusion est bien dans le haut du panier des disques estampillés Kool K. Malgré une sensation de trop plein (comme pour la majorité des albums de hip-hop), c'est une branlée quasi-intégrale, sous ses airs de virée tranquille entre cousins. À la fois l'un des plus traditionnels du Keith, aussi froidement efficace que du Preemo ("Back Up Kid"), et l'un de ses plus retors. Ultra-direct pour les tympans, mais taillé pour s'infiltrer en douce dans les circuits imprimés. Un truc de bâtard qui crépite et qui croustille !

note       Publiée le lundi 24 février 2020

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    nowyouknow Envoyez un message privé ànowyouknow

    Marrant, s'il fallait titiller un peu les idoles c'est pas vers Gangs Starr que je me tournerais en premier loin de là.

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Ce Masters of Illusion ? Par moments je suis pas loin de le penser, ouais.

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    Rendez-Moi2 Envoyez un message privé àRendez-Moi2

    Il est mieux que tous les Gangstar ;)

    Raven Envoyez un message privé àRaven
    avatar

    Incroyable ouais, à quel point il prend bien la poussière sur mon étagère, depuis dix ans... je ressortirai l'bousin à l'occase, jeune troll, mais gare à ne pas sous-estimer ce Mastas of Illusion.

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    Rendez-Moi2 Envoyez un message privé àRendez-Moi2

    Putain The War Report t'es pas un finaud ahah, le meilleur album que je connaisse pour les beats c'est The Awakening de Lord Finesese. Incroyable.