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Apollo Brown & Ras Kass › Blasphemy

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Raven      vendredi 21 février 2020 - 14:17

cd • 15 titres • 60:41 min

  • 1Next Caller
  • 2How To Kill God
  • 3H20
  • 4Please Don't Let Me
  • 5Strawberry
  • 6Giraffe Pussy
  • 7Roses
  • 8Deliver Us From Evil
  • 9Too Much Of A Good Thing
  • 10Animal Sacrifice
  • 11Humble Pi
  • 1248 Laws Pt. 1
  • 13Francine
  • 14Drink Irish
  • 15Bon Voyage

informations

line up

Apollo Brown (production), Ras Kass (MC)

Musiciens additionnels : Sean Price, Pharoahe Monch, Rakaa-Iriscience, Royce da 5'9", Bishop Lamont, Xzibit, Slaine, Sick Jacken (MC's)

chronique

  • boom bap

Ras Kass (rien à voir avec Patricia, sinon l'odeur de poiscaille pas fraîche) est semble-t-il arrivé à un point de sénilité, comme tant de vétérans du mic à l'orée du nouveau millénaire. Il n'est ici plus que l'ombre lointaine du Ras Kass magistral de Soul On Ice (cf. chronique en ces pages), ce rappeur à qui on voue encore un culte dans l'underground... Un vieux MC rincé de l'inspiration, qui se mesure un peu maso à deux ou trois malabars de l'époque aux skills encore fraîches, mais un vieux MC parvenant à maintenir son flow de façon sportive, combative cliché, très cainri, suivant les préceptes des motivational speeches à la Will Smith qui te disent qu'il faut se battre pour s'accomplir, "aide-toi et le ciel t'aidera", bouge-toi et ton mental sentira bon le dentifrice. Apollo Brown balance le gros cuivre à coupe en brosse dès "How to Kill God", du gros beat pompeux qui va t'aider à chausser tes tennis pour aller botter le cul de la vie. Du pur Apollo Brown, soit ce boom bap new millenium bien rasé lardé de soul à gros pecs plus que de jazz. La vieille rengaine devenue mécanique déplie la nappe dessus, sans briller... Les étoiles sont ternes, comme sur ce drapeau. Ras Kass est ici ce genre de MC's comparables aux vieilles gloires du rock AOR, qui ressortent leur énième album comme on pose sa pêche melba. Sûr, pour la créativité c'est pas la bonne porte, mais y a du son charnu sans prise de chou, c'est tout ce que Brown nous fourguera. Seul "Giraffe Pussy" se détache vraiment du lot, veautorisée par un beat electro ronflant, avec le carré-ment efficace Royce da 5'9'' et Xzibit en contrepoids de porc. L'album pêche par paresse comparé aux ApollO.C. et Apollo-Guilty, plus percutants, parce que Ras Kass tire un peu le truc vers le bas contrairement à ces ceux-là, et parce que Brown pratique déjà un recyclage fainéant de son style (en 2014 il n'a pas encore décidé de rafraîchir un peu la peinture), même si aucun beat n'est dégueu, c'est du Brown hyper générique, parfois même endormi sur sa console ("Drink Irish", featuring impecc' mais instru bien trop relou). Pas difficile d'accrocher à ce style triomphal sus-cité, "motivationnal hip-hop" taillé pour lever la fonte en sportif 2.0, comme imposé sur le premier titre ou "48 Laws part 1", mais ce n'est pas le genre de hip-hop qui nous intéresse ici, et Blasphemy se résume pas à cette bête coquille tapageuse. Fuyant la salle, je savoure davantage des paysages comme "Deliver us from Evil" ou "Francine", plus en clair-obscur, pour gambader mentalement. Si on fait abstraction des verses mécaniques du Rass, aussi étonnants qu'un pneu, rien de honteux (même le slow académique avec nana passe pas trop mal), rien de transcendant non plus, certes, mais de quoi grailler un peu de gospel-hip-hop des familles et de craquements à l'ancienne, et la pincée minimale de skits. Écouter que des disques à cinq ou six boules sur six tout le temps, ça me donne la sensation de me gaver comme une oie, c'est pour ça que je m'autorise du juste bon et du moyen + quand je me sens rassasié des oreilles, sinon je m'écœure (même si le mieux reste pas de musique du tout pendant une semaine ou deux, sinon la douce symphonie du pet matinal) et dans cette optique de diète par le tiède, les skeuds du gros Apollo sont toujours une respiration agréable, aérant ce gros amas touffu de musiques que je m'inflige depuis ma prime adolescence. Le final moelleux "Bon Voyage" me laisse sur un hip-hopolochon, et la sensation d'avoir encore écouté un disque qui sert à rien, mais qui passe chrome.

note       Publiée le vendredi 21 février 2020

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