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John Zorn › Valentine's Day

  • 2014 • Tzadik TZ 8323 • 1 CD digipack

cd • 12 titres • 44:01 min

  • 1Potions and poisons03:07
  • 2Fireworks03:36
  • 3Blind owl and buckwheats04:24
  • 4Abramelin03:18
  • 5Seven secrets02:56
  • 6Before I saw the spirit of a child04:42
  • 7UX04:06
  • 8The voynich mandala04:31
  • 9Codebreaker04:31
  • 10Map03:20
  • 11Black mirror02:19
  • 12And the clouds drift by02:44

informations

Enregistré en mars 2010 et en juin 2014

line up

Trevor Dunn (basse), Marc Ribot (guitare), John Zorn (compositeur), Tyshawn Sorey (batterie)

chronique

La Saint-Valentin vue par John Zorn !! Mais moi je dis oui !! Mais tellement ! Un musicien aussi taré et jouissif qui s'attaque à la fête des amoureux ! Le hasard a voulu que justement, ce disque, je l'ai reçu un 14 février. L'objet est beau, un Digipack somme toute assez sobre avec des peintures modernes d'une branche d'arbres avec quelques fleurs. Le CD est positionné dans un fourreau représentant une très belle rose rouge. On serait presque tenté de penser que Zorn serait finalement assez fleur bleue et que ses élucubrations bruitistes en tout genre ne sont en fait qu'une carapace et que derrière, il y a un petit cœur tendre qui bat ! Musicalement, on a droit ici à 12 titres particulièrement difficiles d'accès. Ces compositions de John sont issues d'un ancien disque, "Enigmata", enregistré à l'époque en duo par Marc Ribot à la guitare et Trevor Dunn à la basse. Ici, on retrouve les bandes de l'album d'origine, accompagnés par le batteur Tyshawn Sorey. Si on ne présente plus Marc et Trevor, le troisième, aux fûts, est certainement ma plus grosse claque du week-end de John Zorn à la Villette en 2017, un monstre de puissance et de touché. Bref, avec un tel line-up, on pouvait être prêts pour trois quarts d'heure d'odes à l'Amour... ha ha ha ! Disons que là, si vous avez suivi les chroniques de John et notamment celle d'"Enigmata", pour le coup, ce sont de sacrés chansons d'Amour.... 12 morceaux tous plus saccadés, techniques et aventureux les uns que les autres ! La batterie apporte une véritable dynamique aux compositions d'"Enigmata" ! On n'est aussi très loin, mais alors vraiment très très loin, d'un Richard Sanderson et son "Reality" dans "La boom" !! La guitare de Ribot est ultra-stridente, aiguë, la basse est bien lourde et Tyshawn est tout le temps en mode syncope à tout va ! Comment vous dire ? Enfin une vraie représentation fidèle de l'Amour !! Alfred Hitchcock représentait dans ses films les scènes d'Amour comme des scènes de meurtres (et inversement). Voilà, on a ici l'équivalent musical ! Bernard Herrmann et John Zorn, même combat ! Toi, oui toi, jeune boutonneux de 15-16 ans qui nous lis (au cas où un ado se soit perdu ici entre deux parties de Fortnite !) et qui crois encore aux "belles histoires d'Amour", oublie TOUT ! L'Amour n'a rien de doux, paisible ou calme ! L'Amour, le vrai, n'a rien d'un slow langoureux de variété française des années 70-80. Non, l'Amour, ça se gagne ! Il faut se battre, à chaque instant, sans répit. Pour l'atteindre et surtout le garder, il va te falloir toute ton énergie, ton temps, ta patience, ta résistance ! On est plus proche de Rambo en Afghanistan que de Hugh Grant à Notting Hill ! Les nuits pourront être courtes, épuisantes. Les réveils ? A n'importe quelle heure de la nuit, du jour ! Sans prévenir ! Et il te faudra être prêt à en découdre ! Tu crois être paisible devant ta console avec ton rythme en 4X4 et puis BOOM, un coup de cymbale bien placé et hop, la partie est finie, le wifi est mort, t'es parti sur du 7X4 avec une guitare folle, hystérique, qui te hurle à la gueule, alors que tu n'as rien demandé à personne ! Et ça sera de ta faute ! Parce que oui, justement, tu n'auras rien demandé !! Et de toute manière, c'est de ta faute, point ! Pas besoin de discuter ! Il te faudra rester sur le qui vive, quoi qu'il arrive ! L'ennemi est partout, caché, prêt à l'embuscade. Les quelques rares accalmies comme sur "The voynich mandala" sont trompeuses, n'y crois pas... IT'S A TRAP!!! Voilà ! On t'a bourré le mou dans ton enfance avec la princesse Disney qui attend son prince charmant, qui devra passer par 50 épreuves pour retrouver sa belle et tendre qui l'aura attendu paisiblement pendant toute la durée du film à se refaire sa manucure... Oublie tout !! TOUT ! Toute cette guimauve indigeste, sucrée et pseudo-romantique à deux balles est une représentation totalement faussée des relations amoureuses ! Sache-le, ça n'a jamais été ça ! Cours acheter ce disque ! Il t'expliquera l'Amour 100 fois mieux que n'importe quel tuto Youtube ou Youporn. Et si après l'écoute de ce disque, tu n'as toujours rien compris à l'Amour... C'est normal ! Il n'y a rien à comprendre ! Vis sans te poser de questions. De toute manière, il n'y a qu'une seule vérité. Quoi qu'il se passe, tu as tort ! Allez, bonne Saint-Valentin à tous, et n'oubliez pas le bouquet de roses, rouges bien évidemment et en nombre impair de fleurs, sinon vous en entendrez parler pendant les 365 prochains jours ! Ne me remerciez pas, c'est cadeau !

note       Publiée le jeudi 13 février 2020

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    commentaires

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    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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    C'est à partir de là où Zorn ressuscite (ressucycle, plutôt), après pratiquement 10 ans à faire n'importe quoi. Ribot est simplement monstrueux ! Et pour Soray, le début d'une longue aventure...

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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    Oh putain j'ai ramené un nombre pair. Voila ce qui arrive quand on ne lit pas les chroniques à temps.

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    J'avais pas tilté que ça reprenait les morceaux du premier enregistrement. C'est brutal, rugueux, strident, mais pour qui aime le versant hardcore de Zorn, c'est vraiment bon (je sais pas trop si c'est le terme adéquat, vu comment ça fait mal), le connaisseur y reconnaitra malgré tout sa touche en terme de composition. Bien vu la référence à Hitchcock, c'est exactement ça ici, l'amour ça fait mal. Par ailleurs, la Saint Valentin peut aller se faire foutre.