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Hiroyuki Onogawa/MACH1.67 › Electric Dragon 80000V (OST)
- 2001 • Rambling Records RBCE3002 • 1 CD
- 2006 • Discotek DT008 • 1 CD
cd • 17 titres • 46:57 min
- Onogawa Hiroyuki
- 1Dragon Man2:19
- 2Buddah Mask1:07
- 3Concrete Music3:11
- 4Ele-King1:18
- 5Electric Bunch3:04
- 6Forbidden Game2:14
- 7Attack2:03
- 8Metal Dub Soup1:28
- 9Buddah Division1:52
- 10Dead Angle2:13
- 11Franken Guitar4:07
- 12Dragon vs Buddah3:56
- 13Spark1:26
- 14Dragon Master1:20
- MACH1.67
- 15Echo4:26
- 16Mix5:19
- 17Speed5:25
extraits vidéo
informations
Pour l’édition Rambling Records de 2001 : design, Obscure Technical Vomit et Sachie Abiko ; peinture, Itohisha Tanako : photo, Kiyasu Ryosuke. L’édition Discotek de 2006 comprend le DVD du film + le CD de la B.O., au contenu identique à celui de l’édition Rambling Records de 2001.
line up
Hiroyuki Onogawa (musique), Kujun (MACH1.67), Mai Fujinoya (MACH1.67), Sogo Ishii (MACH1.67), Tadanobu Asano (MACH1.67), Takashi Ueno (MACH1.67)
chronique
Sogo Ishii, c’est ce type qui a fait un film sur TOUT l’album (ou peu s’en faut) ½ Mensch d’Einsturnzende Neubauten – mettant en scène les Allemands dans des friches industrielles nippones parfois avec une troupe de butoh, captant le groupe entre deux voies de périph/autoroute ou donnant un concert de dingue dans une salle tout aussi japonaise. Un long non-clip conceptuel et craspec de grain, d’aspect, de manière et matières, trip bien unique, rencontre fantastique…
Bon, mais Ishii n’a pas fait que ça ! Plutôt pléthorique, à vrai dire, le gars, et sur le coup depuis 1978. Capable de nous ensuquer dans de longs rêves flottants et comateux (August in the Water, 1995), des histoires pas nettes pas moins cauchemardesques/oniriques (Le Labyrinthe des Rêves, 1997). Capable aussi, à tout moment, de dégainer du jubilant saturé de partout, débordant de signaux niqués, d’un cinéma tout physique qui nous saute à la gueule et aux sens, de l’écran – film de cybermotards punk-apo à l’image là aussi bien salie (Crazy Thunder Road, 1980), saga familiale dysfonctionnelle tournée grotesque, psychotique (The Crazy Family, 1984 – ancêtre crédible et pas moins taré du Visitor Q de Takashi Miike, de 2001)...
Ou bien encore cet Electric Dragon 80000V (de 2001 également) dont voici la B.O. – bobine totalement hystérique et bruitiste, à l’image comme au son, foncièrement secouée, speedée, hilare et brutale ! Avec pour personnages principaux (et presque les seuls) une rockstar anciennement « traitée » aux électrochocs pour ses accès de violence (Dragon Eye Morrison….z’aurez saisi la bonne grosse réf), qui désormais vit entouré de reptiles et se « nourrit », se recharge auxdits chocs de milliers de volts, avant de partir dans de longs solos noise frénétiques sur sa guitare customisée, ses amplis qui font CRRRRRRKKKK, d’un côté. Et de l’autre un type (Thunderbolt Buddah) foudroyé, gamin, alors qu’il escaladait un pylône, le visage désormais recouvert d’un masque (ou d’un demi-masque) de bouddha (… donc), et qui vient chercher noise à l’autre. Tout le scénario tient d’ailleurs là-dedans : l’affrontement des deux méga-piles ambulantes à coups d'ultra-décharges, chutes et reconstructions, escalade exponentielle, folle dépense de jus et dommages collatéraux de plus en plus démesurés. Le tout annoncé dès le générique façon match de catch, avec speaker qui s’égosille, en mode M. Loyal sous méta-amphètes.
Le truc, c’est que la forme – photographie, scénographie, chorégraphies… – est aussi maîtrisée que le propos bourrin, l’esthétique hurlante. Et le design sonore du truc, bien sûr, joue tout autant que le reste. La musique – qui se confond avec les bruits d’arcs bleu-glacé (même si c’est en noir et blanc), les bourdonnements de circuits qui ramassent des surcharges, les crépitements, les gueulantes-grincements du métal déchiré, éclaté, explosé. Épuisant mais parfaitement réjouissant, le résultat… La musique seule, prise à part, fait mieux que rappel, stimulus mémoriel. Certes : les extraits (comme les scènes, le montage tranché bref) sonnent souvent courts, hors images, au point que ça en devient frustrant. N'empêche : on la sent passer !
Noise-indus-dub en coulées de textures défoncées, granulés. Gravats grumeleux et rythmes au micromètre. Grosses basses ondulantes, donc, une espèce de groove de sous-bassement. Riffs parasités, les mêmes grattes qui prennent leur temps quand il faut, de bien tordre chaque note (bends, acier de cordes qui résonne pété, abimé, bouffé). Un soin maniaque du détail, des subtilités (si !), qui se révèle, la chose écoutée au casque – cliquetis planqués dans le mix, le fracas, nuances de boucans en sous-couches, qui salopent encore l’ambiance, titillent les zones du cerveau, de l’ouïe qui encaisse, comme un fumet au fond de l’air qui agacerait sourdement l’odorat, l’alerterait mais sans dire de quoi. Sacrée ambiance, foutu boulot – les plages qui exhalent cette atmosphère trop pleine – de particules trop affolées pour être saisies sans que ça attaque la surface où ça se dépose. Un certain sens du contraste, aussi, sous l’aspect d’abord bloc-de-tôlée – entre les plages pas tranquilles mais alenties (Metal Dub Soup) et les murs de larsens vrillés/pulsés (Buddah Division, juste derrière). Une pointe de sax mal éduqué, qui vient strier tout ça, quand ça lui prend, au gars Onogawa (Dead Angle). A chaque accalmie, chaque plage mixée un peu moins fort au début, la sensation que ça va nous tomber sur le râble au détour, d’un instant à l’autre (Franken Guitar… qui me flanque le béat sourire, de plus, à me rappeler la séquence cramée dont est tirée le strident et roulant bidule).
Puis en bonus – les trois dernière plages – le même foutoir exactement monté, profondément trituré, avec de surcroît les voix des acteurs qui s’égosillent à nous rappeler que tout ça, au fond, ça reste du rock, machines et métaphores/archétypes ou pas. Le truc fait pour l’éclate – quitte à se bousiller (comme Dragon Eye qui abaisse le levier après s’être appliqué lui-même les électrodes et enclenché les bracelets galvanisés qui l’empêcheront de se briser un os ou l’autre en convulsant, quand les accus se videront pleine-puissance dans son corps). Voilà : du rock ionisé, le festival d’enveloppes sonores déchirées aux instruments rouillés, indus fête-catastrophe, arches des flammes qui se ravalent dans les bouches-à-feu pour les faire fuser plus haut que prévu, que le préconisent raisonnablement les manuels pyrotechniques. Rien d’autre ? Bah non – et ce n'est déjà vraiment pas rien.
Le film, au fait, dure seulement cinquante-cinq minutes. Cette B.O., un peu plus de quarante-six. C’est assez pour que ça sonne – laisse sonné, résonne longtemps aux creux de nos os crâniens et cavités, une fois le courant coupé.
note Publiée le jeudi 30 janvier 2020
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Tiens, intéressant, j'écouterai ça à mon retour à la maison. Je vois qu'il y a August in the Water, dans les films, et celui-là aussi j'ai envie de le revoir - j'ai le souvenir d'un truc à peu près à l'opposé de cet Electric Dragon, d'une ambiance très étale, contemplative, presque immobile... Et quant à la BO, je ne me rappelle plus vraiment, ou très vaguement, comment elle intervenait, là-dedans. (J'aurais dû embarquer la ci-présente, tiens, pour le retour en bagnole...).
- Note donnée au disque :
- Alfred le Pingouin › Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin
Hahaha je vois que M. Onogawa est dans les lieux ! Je suis tombé dessus par hasard, en écoutant cette compil d'OST, certains sont pour des films de Sogo Ishii (mais pas le fameux Crazy Thunder Road), d'autres plus récents et pas dans la même vibe, d'un certian Koji Fukada. Les musiques sont plus espacées, ambient, mais inquiétantes néanmoins. https://hiroyukionogawa.bandcamp.com/album/august-in-the-water-music-for-film-1995-2005
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Aussi foutraque et détaillée que dans mon souvenir, cette B.O., et... Bah voilà, j'ai encore envie de revoir le film !
- Note donnée au disque :
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Ah ben pas vu celui-là ! J'avais découvert le gars du temps où j'allais beaucoup à l'Étrange Festival, une année où ils l'avaient invité en lui consacrant un "cycle"... Et clair que de se manger celui-là, Crazy Thunder Road, Crazy Family ou 1/2Mensch (le premier que j'avais vu je crois), ça m'avait bien tatané ! (August in the Water était très cool aussi, de mémoire, dans une euh, logique rythmique à peu près opposée). J'irai checker, ce Burst City qui m'avait échappé, cimer ! (Quant à cette B.O. ... si tu fous la main dessus d'une manière ou d'une autre, je conseille bien évidemment l'écoute à volume pas feutré, et comme je disais, si possible au casque à un moment ou l'autre - je l'aime davantage depuis que j'ai fait ça un coup, j'en entends mieux les détails... M'enfin, je pense que ça tu t'en doutais un poil).
- Note donnée au disque :
- cyberghost › Envoyez un message privé àcyberghost
Dans le genre boucan infernal, il a aussi réalisé le furax Burst City, film punk très énervé ^^ Sinon j'aime aussi beaucoup ce film, et la BO dans mon souvenir est bien foutraque, faudra que j'recreuse ça !!!