Zex › Uphill Battle

Quand je me fais la playlist de Zex (soit les trois albums à la suite), le passage de ‘Fight for yourself’ à ‘Uphill battles’ est net. Le style pourtant n’a pas fondamentalement changé, c’est juste que tout est ‘plus’. Plus fluide, plus efficace, plus pêchu, plus maîtrisé. En même temps, il aura fallu attendre quatre ans, lesquels n’auront pas été vains car à force de concerts et de pratique, les Canadiens sont arrivés en pleine possession de leur style. Gretchen Steel expérimente davantage mélodiquement, se hasardant dans des refrains un poil plus complexe (ça se joue à quelques détails mais c’est jouissif comme sur ‘ Child soldier’, ‘Let them in’, ‘Murder’), la guitare sonne un chouia plus rêche sans chercher à en faire des caisses, la production est bonne. On peut toujours s’imaginer dévaler les collines de San Francisco au guidon d’un chopper sauf qu’on a accéléré d’un cran et qu’on n’est plus le passager. Beaucoup de formations du genre s’y entendent à balancer de l’électricité, à poser l’ambiance rocker, Zex va plus loin en offrant des mélodies tueuses sans perdre une once de sa morgue. ‘Uphill battles’ s’écoute tout seul tant il regorge de hits et pourtant, il sonne plus sombre que son prédécesseur (l’excellent ‘Steel gates’, limite deathrock). Les Canadiens ont simplement progressé, pimenté leur fougue tout en la rendant encore plus sexy et obscure. D’ailleurs, s’ils s’y sont mis à quatre labels pour produire ce LP, c’est qu’ils y croyaient. La classe donc ? Oui.