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Peter Hammill / Gary Lucas › Other World

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Raven      dimanche 12 janvier 2020 - 23:59

cd • 14 titres • 59:59 min

  • 1Spinning Coins
  • 2Some Kind Of Fracas
  • 3Of Kith & Kin
  • 4Cash
  • 5Built From Scratch
  • 6Attar Of Roses
  • 7This Is Showbiz
  • 8Reboot
  • 9Black Ice
  • 10The Kid
  • 11Glass
  • 122 Views
  • 13Means To An End
  • 14Slippery Slope

informations

chronique

Gary Lucas, pour ceux qui auraient du mal à situer et très grossièrement, c'est ce guitariste ex-Beefheart qui a servi d'éminence grise à Grace (vous savez, l'album mythique de ce beau gosse qui nageait pas très bien...) Et Hammill, c'est ce chanteur dont un mec a tenté de résumer la singularité extrême en le décrivant comme un équivalent vocal du saxophone de Coltrane. Réducteur. On parle de cet organe aussi flamboyant qu'austère, ce chant qui m'a toujours fasciné, parfois bouleversé, et que je vénère par-dessus tous les autres issus du mouvement dit progressif. Cela remonte à la Peste des Gardiens de Phare, je crois. Une mélodie qui me hantera jusqu'au clap de fin. Je découvrirai sans cesse cette discographie qui est comme un labyrinthe aux songes torturés, j'arpenterai cette pile de disques constituée d'albums imparfaits, mais qu'il faudra tous traverser. Une aventure discrète loin d'être terminée au moment où je mets les mains sur Other World... Sortie pour le moins confidentielle. Pochette qui me rappelle celle du premier album de God Machine. Contenu musical voué à la rotation lourde, comme à peu près tout ce qu'à sorti ce romantique tordu. Point qu'il faille s'abrutir d'écoutes avant d'en percevoir l'étrangeté obsédante : elle est manifeste au premier contact. Mais faut qu'elle infuse. La fusion des deux mondes donne quelque chose d'imparfait, mais de fascinant. Other World est l'un des albums les plus ouverts de Hammill, et en même temps l'un des plus hermétiques... Avec un truc de sensuel mais de figé. Du Peter Hammill de motel paumé dans le désert. Une ambiance aux reliefs pourtant bien marqués un peu à l'image de cette pochette, avec des ravins bourrés d'ombre et des sommets qui boivent la lumière. Other World évoque un Paris Texas dans l'Interzone, filmé au ras des visages, avant de s'achever dans les berges d'un paysage lovecraftien. Limpidité extrême de cette voix toujours aussi altière, malsaine, marquante, absente sur plus de la moitié mais qui s'incruste encore de façon crapuleuse dans les synapses. Netteté surnaturelle de Gary Lucas, qui tisse avec ses cordes tendues à mort des silhouettes de gitanes et de poltergeists. Magnétisme de ce delay, ces ondes lancées dans le vide intersidéral au milieu duquel Other World semble avoir été capté. Album prisonnier de ses boucles arides, conservant maniaquement ses exuvies (on peut se passer d'impasses expé comme "Built From Scratch" ou "Reboot", même si cette dernière n'est pas dénuée de charme) mais ne perdant jamais perdre de vue l'ambiance, même dans ses errements. Je mentionnerais la lynchienne en diable "Some Kind of Fracas", la cynique "Cash", ou "The Kid", qui figurent parmi les plus obsédants morceaux de Hammill, de même que la belle "Of Kith & Kin", réminiscence des années prog'. Entre autres moments de profonde stupeur dans ce Grand Ouest aux airs d'étendue martienne, dans ce cauchemar aussi voluptueux que le slide, où l'on s'attend par moments à entendre surgir Scott Walker. Comme Hammill le dit lui-même en conclusion des notes : "la folk d'un autre monde". Un monde du rêve maladif... L'onirisme pathologique, oui : voilà peut-être ce qui sous-tend le mystérieux Other World.

note       Publiée le dimanche 12 janvier 2020

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Oh oh... J'ignorais l'existence de cette collab', dis voir ! Va falloir que j'y jette bien vite l'oreille parce que d'une, j'aurais jamais imaginé tout seul que ces deux mecs là aient enregistré ensemble ; et de deux, ta chro me laisse entendre que ça doit partir dans les secteurs où tant qu'à faire ça doit être bonnard, tout bien considéré, ce qu'ils doivent pouvoir remonter d'une telle pas-vraiment-attendue rencontre... J'vais aller me pêcher ça, allez.