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Magma › Kobaïa

cd • 10 titres • 81:27 min

  • 1Kobaïa10:09
  • 2Aïna06:15
  • 3Malaria04:21
  • 4Sohia07:41
  • 5Sckxyss02:47
  • 6Auraë10:52
  • 7Thaud Zaïa07:00
  • 8Nau Ektila12:57
  • 9Stöah08:08
  • 10Müh11:17

informations

Studio Europasonor, Paris, France, avril 1970

line up

Klaus Blasquiz (chant), François Cahen (piano), Claude Engel (guitare, flûte, chant), Teddy Lasry (saxophone soprano, flûte, instruments à vent), Francis Moze (basse, contrebasse), Christian Vander (batterie, chant), Richard Raux (saxophones alto et ténor, flûte), Alain "Paco" Charlery (trompette, percussions)

chronique

L'entité Magma est plus qu'un groupe. C'est une idée, un concept. Sans doute aussi un idéal ou une utopie. Généré par l'esprit démentiel du batteur Christian Vander, il se veut le véhicule choisi des dieux qui permettra à l'homme de s'échapper du joug de la médiocrité dont il s'est rendu esclave bien malgré lui. Cette manière d'aborder les choses est non seulement absolument sidérante, mais aussi une première absolue dans le monde jusqu'alors très fleur bleue de la musique pop. Nourri au jazz (son père étant le célébrissime pianiste Maurice Vander) et accro dès son plus jeune âge à la musique de John Coltrane, Vander va faire de son voyage à travers Magma, toute comme le fît avant lui son maître à penser, une initiation vers l'exacerbation de sa spiritualité, une quête d'absolu et de vérité. S'entourant d'une mythologie aussi loufoque qu'effrayante, Vander et ses acolytes jouent à fond la carte de la différence. Bien qu'à connotation essentiellement instrumentale où jazz, rock et musiques contemporaines s'interpénètrent afin de créer un langage sans nul autre pareil, le clou est définitivement enfoncé quand le chant de Klaus Blasquiz émerge au travers d'une scansion étrange héritée de ce qui ressemble vaguement à de l'allemand. En réalité, c'est bien pire que cela. Magma, non content de produire une musique qui englobe toutes les musiques, invente sa propre langue ; le Kobaïen, procédé qui sera par la suite utilisé par la fameuse entité de Tatsuya Yoshida, les Ruins. Leur premier album est double. Le périple est long mais nécessaire pour conter la fuite de la Terre, l'exil sur la planète Kobaïa, et le retour sur la planète bleue pour exhorter le peuple à les suivre sur ce nouvel Eden où l'homme a enfin repris sa place parmi la nature dans le respect et la dévotion. Le refus et le mépris des Terriens engendrera haine et déchaînement de violence. Mais Magma n'est qu'au prémice de son art. Si son procédé narratif évoque les systèmes mis d'application par Frank Zappa et ses Mothers, l'essence même de sa musique ne s'est pas encore complètement révélée, restant encore fort proche des différentes sources qui l'ont amené à se manifester. Au fil des disques et des changements de personnels, Magma va radicaliser ses positions et affiner le trait pour aboutir à la création de son "cri" : la musique Zeuhl.

Bon
      
Publiée le vendredi 16 août 2002

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Note moyenne        44 votes

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nicola Envoyez un message privé ànicola
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Les deux premiers sont les moins zeuhl et les plus jazz, ça doit être pour ça que tu les préfères.

Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Énième essai de traverser la discographie de Magma et je pense n'être juste pas tailler pour. Mais je trouve ce Kobaïa comme leur plus beau disque, à défaut du plus abouti. Le Messe Noire n'est pas encore dite et c'est très bien comme ça. Le suivant gardera une bonne dose de cette vibration. Mon avis sera peu partagé, je me doute. La Zeuhlitude?

Note donnée au disque :       
Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

Comme pour le suivant, les premières écoutes n'ont pas été simples, au point que j'étais incapable d’enchaîner les deux vinyles. Il s'apprivoise au fil des écoutes, je pense même le préférer au deuxième aujourd'hui, mais ça ne reste pas le Magma que je préfère.

Note donnée au disque :       
dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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Date corrigée

boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

De chouettes trucs qui partent un peu dans tous les sens (free jazz, canterbury, zeuhl), une prod de malade (ce SON sur "Kobaïa" !), Vander déjà au taquet techniquement mais l'inspiration s'essouffle et disparaît presque à partir de Thaud Zaïa. Ça donne un double album moyen qui aurait pu être un excellent simple. 3,5/6