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Wall Of Voodoo › Dark Continent

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Membre Note Date
Sartoris      mercredi 28 février 2024 - 14:05
Klarinetthor      vendredi 10 janvier 2020 - 11:43
sebcircus      lundi 6 janvier 2020 - 17:44
E. Jumbo      lundi 6 janvier 2020 - 14:49
Raven      lundi 6 janvier 2020 - 14:15
taliesin      mercredi 22 novembre 2023 - 13:46

cd • 11 titres • 35:51 min

  • 1Red Light
  • 2Two Minutes Till Lunch
  • 3Animal Day
  • 4Full Of Tension
  • 5Me And My Dad
  • 6Back In Flesh
  • 7Tse Tse Fly
  • 8Call Box (1-2-3)
  • 9This Way Out
  • 10Good Times
  • 11Crack The Bell

informations

line up

Stan Ridgway (voix, claviers, harmonica), Marc Moreland (guitare), Bruce Moreland (basse, claviers), Chas Gray (claviers, synthétiseurs), Joe Nanini (batterie, percussions)

chronique

Dès le ping-pong maniaque de "Red Light", on est à la merci de Wall of Voodoo, groupe aussi ridicule que fascinant, entité aussi agaçante que magnétique, décrite par les auditeurs les plus pertinents comme "quelque part entre Suicide et Ennio Morricone"... Ce qui fait quand même un sacré no man's land, n'est-ce pas ? Et bien la musique de Dark Continent se déplace dans cette zone où ne vit à peu près personne. Elle semble provenir d'une région dévastée des U.S.A., comme ces villages factices de l'Ohio aux maisons habitées de mannequins, et sur lesquels les militaires effectuaient des essais de tirs nucléaires. Une new wave de village fantôme du désert ricain, voilà... Ou de carcasse de bagnole carbonisée plantée en plein milieu de ce désert, et dont l'autoradio fonctionne encore par un obscur maléfice, crachant ces chansons captées depuis des ondes profondes de la Twilight zone. Ces rythmes en jouets cassés, ces guitares en os et en bois mort, cet harmonica désséché, ce feeling contrebandier et mutant... Nous voilà dans une espèce de western pop flippé où les cow-boys sont, comme dans Westworld de Chrichton, des robots qui se détraquent. Des droïdes qui font les tireurs ou les putes, et qui menacent, voire plus si pas d'affinités. Wall of Voodoo est l'un des groupes les plus dérangeants de toute la vague dite post-punk/new wave, il a des éléments se rattachant à la pop, l'electro, autant qu'aux ziques de western spaghetti... Il est à la fois tout cela et rien de cela. Il agglomère ces p'tits bouts de trucs comme des bouts de carlingues, et fait sa sauce barbecue bien personnelle, au creux de son dépotoir paumé. Il est probablement descendant des Talking Heads/Devo autant que de Kraftwerk, mais il semble être né avant, très loin d'eux tous (et de toute humanité civilisée), et n'avoir jamais eu connaissance de leur existence. On pourrait également tenter de placer le chant indéfinissable du gugusse Stan Ridgeway quelque part entre Peter Hammill et Alan Vega... Sans être dans le juste pour autant. "Canardesque-zébulonesque" ? Pire encore. Le paranoïde et l'obsédant ("Full of Tension") se mêle sur ce bien nommé Dark Continent au franchement malsain ("Me and my dad", au niveau des morceaux les plus tordus des Residents) et aux ambiances dystopiques les plus pouacres ("This Way Out"). Un disque louche de chez louche, qui tourne comme une éolienne aux pales de traviole, dans un monde où les ombres des Stranglers (dans leur phase alien), de Yello ou de Pere Ubu peuvent se croiser au saloon. Mais ce ne sont que des ombres. Tandis qu'au dehors, des virevoltants garnis d'yeux font leur balai incessant. L'angoisse est omniprésente, comme les synthés parasites, et les samples. "Two Minutes Till Lunch" s'achève dans une ambiance qui rappelle un peu le générique de Shining, ultime saveur de cet album bricolo-glauque. Pourquoi tous ces noms de films ? Parce que Wall of Voodoo est un groupe cinématographique, aussi, cela tient je crois à son leader et son projet initial de compagnie spécialisée dans les bandes-son, et fait aussi pas mal sur l'effet "technicolor bien baveux et gros grain super 8 fourmillant" de sa musique... Wall of Voodoo est pas mal de choses, pour tout dire... Mais, vous l'aurez compris, s'il y a une chose que Wall of Voodoo n'est sûrement pas, c'est un groupe banal.

note       Publiée le lundi 6 janvier 2020

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Note moyenne        6 votes

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Sartoris Envoyez un message privé àSartoris

Effectivement, c'est pile-poil Westworld (le film avec Yul Brynner, pas la série récente à l'image hyperléchée), un groupe de robots entre l'ère mécanique et l'ère électrique. Un petit côté Violent Femmes ou "Three Imaginary Boys" par le caractère simple et direct. Et puis, des paroles comme Animal Day, on ne s'en lasse pas.

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Sartoris Envoyez un message privé àSartoris

C'est bien barré comme truc. Un peu comme si Violent Femmes faisait du Joy Division après avoir croisé Messerchups.

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jacques d. Envoyez un message privé àjacques d.

Excellente chronique de ce disque et si le e.p. précédant cet album est certainement plus concis et, sans doute, plus homogène aussi, il n'en reste pas moins que si ce "dark continent" comporte ses zones d'ombre c'est aussi ce qui le rend "aussi agaçant que magnétique". Bien vu. Un foutu "no man's land" en effet, en forme de grand écart tenté entre Ennio Morricone et Suicide backé (baqué ?) par Devo, Wall of Voodoo poussant ce bouchon là assez loin sur les scènes d'époque : un pied dans l'avant grade pop, un autre sur le tourne disques du juke box. Les pieds dans le plat, au final. Il a bien vieilli ce disque, bien mieux que le suivant, peut être parce que leurs machines collaient pile-poil à la guitare de Moreland, colle dont le producteur Richard Mazda perd le tube au 2° album. Dommage. Il reste ce live : https://www.youtube.com/watch?v=tZ0H3gqwhMQ&t=224s

sebcircus Envoyez un message privé àsebcircus

Dark Continent est un bon album mais je lui préfère le EP de 1980 cité dans le commentaire précédent.

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E. Jumbo Envoyez un message privé àE. Jumbo

Bel hommage au style du groupe. Sinon le premier EP de 1980, dans un style un peu plus minimal et avec une reprise de Johnny Cash, est excellent.

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