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Anita Lane › Sex O'Clock

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Raven      vendredi 20 décembre 2019 - 03:35
Klarinetthor      vendredi 30 avril 2021 - 13:57

cd • 10 titres • 44:36 min

  • 1Home Is Where The Hatred Is [reprise de Gil Scott-Heron]
  • 2The Next Man That I See
  • 3Do That Thing
  • 4I Hate Myself
  • 5A Light Possession
  • 6I Love You, I Am No More
  • 7Like Caesar Needs A Brutus
  • 8Do The Kamasutra
  • 9The Petrol Wife
  • 10Bella Ciao

informations

line up

Bertrand Burgalat (arrangement et enregistrement), Anita Lane (chant), Cyril Garac, Odile Ollagnon, Sébastien Surel, Thierry Koehl (violons), Christian Lechevretel (trompette), Marylène Vinciguerra (alto), Jayney Klimek (voix)

Musiciens additionnels : Flood, Thomas Wydler (batterie)

chronique

Anita elle fait les choses à sa façon, une manière de femme irrésistible, faussement ingénue, vraiment dangereuse. Sur ce second album griffé Bertrand Burgalat, guindé de violons, la nuit a laissé place au jour. Un jour propice au désir et au spleen, qui flirtent l'un avec l'autre dans une sarabande à l'issue tragique. Sex O'Clock évoque un matin - qui sait, peut-être une après-midi ? - comme cette pochette avec une Anita en badaude aux pensées lubriques, baguenaudant à travers ville comme une touriste à la nonchalance prédatrice. "Je pense que je vais faire l'amour avec le prochain homme que je croiserai" : la couleur est posée, comme cette blondeur nouvelle. Et sous le costume bleu pastel, réside le même venin de femme, qui d'une voix empâtée du réveil nous pend illico à ses lèvres. La même allumeuse, passant des bougies au Soleil matinal, avant de retourner se lover dans la nuit pour une ultime berceuse. Atmosphère un peu "Rive gauche" se colorant de fatalité, d'envies d'échappatoire. De pulsions de mort et de baise... Eros et Thanatos, amants éternels. C'est pas de l'amourette entre ces deux-là, c'est du solide. Et même à l'heure du café, y a danger. Faut du lait. Anita touille, à la petite cuillère, les sentiments en blanc et en noir. Sa musique s'enrobe d'acajou, les moulures sont gracieuses. Boisé, voire cuivré, un peu, et peu de guitares, juste en liseré fin, on laisse ici l'"indie/alternatif" aux brindilles en jean déchiré, on est plus dans la filiation Nancy Sinatra, quand elle louvoyait avec tonton Lee (oui, je sais, Anita l'a reprise). Celui de la pop orchestrale perverse, ici un peu "enseigne de luxe" aux entournures certes, mais les bourgeoises ça m'a toujours fait un petit quelque chose je dois avouer, à supposer qu'elles aient l'espièglerie requise... Même si Anita en vrai c'est surtout une saltimbanque, qu'elle se met en costume de fille de bonne famille pour mieux capturer son auditeur, subtilement, avec la suavité d'une dionée. Piège d'une infinie douceur, à tel point qu'on pourrait prendre - à tort - Sex O'Clock comme une version "chamber pop" clichouille de la belle, en deux-pièces crème formel, un album trop propre sur lui, avec de trop jolis arrangements cinématographiques constamment à la limite de la musique d'ambiance pour speakeasy. Seulement la chanteuse qui hante ce lounge-bar donne un cachet bien plus... prégnant. Si sa zique glisse comme Papa dans Maman, cela n'empêche pas les coups d'ongles, et regards froids. Autre chose que son accessoire album Gainsbourg-deluxe-discount avec Mick H., même si pas loin du tout de ce qu'il visait vainement : "Like Caesar Needs a Brutus" est bien de l'étoffe des slows les plus troubles que Lucien concoctait pour son anglaise. À la limite du lénifiant à de brefs moments, certes ("Do that thing" me gonfle toujours malgré ses passages en français approximatif très... bandants, n'y allons pas par quatre chemins) mais jamais ennuyeux, Sex O' Clock vous charme tranquillement, avec des manières, des coquetteries, un vice consommé. La rousse s'est fondue dans la nuit, la blonde a fait sien le jour. Et c'est candide, désarmante, qu'elle achève cette promenade au fond du parc - près d'une fontaine à l'abri des buis épais, peut-être - gisant alanguie dans les bras d'un "Bella Ciao" tel qu'on ne l'entendra chez personne d'autre... Anita, c'est sûr, c'est décidément pas n'importe quelle nana.

note       Publiée le vendredi 20 décembre 2019

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Il passe crème le soir celui-ci.... la reprise de bella ciao anglosaxonisée étant très limite tout de même.

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