Je ne vais sans doute pas me faire que des amis mais j’avoue ne pas comprendre la hype autour de She Past Away. Qu’on ne se méprenne pas, je suis le premier ravi qu’ils aient percé, surtout venant d’un pays où la culture sombre ne doit pas être spécialement encouragée et cela en conservant leur langue d’origine, mais je peine néanmoins à saisir l’engouement autour de leur musique. Deux premiers disques plutôt sympa mais pas hyper excitants non plus, je ne peux pas dire que je trépignais dans l’attente du troisième que j’ai longuement hésité à acheter. Première constatation: le duo a ajouté une bonne louche de new wave dans ses sonorités, de par une place accrue laissée aux synthés. Pourquoi pas, la sauce prend aisément avec ‘Durdu Dünya’ qu’on pourrait présenter comme une bonne version goth du New Order de ‘Low life’; c’est dansant, rafraîchissant et bien écrit, un vrai tube efficace. L’illusion perdure encore sur ‘Disko Anksiyete’ mais plus les titres s’enchaînent, plus les défauts que je reprochais aux Turcs se remettent en place…Linéarité de la production, répétition des sonorités utilisées, technique d’écriture tournant vite en rond., idem pour l’interprétation…Ce chant grave, sans émotion, finit par vite lasser. Une fois encore, on ne franchit jamais la ligne entre bon et mauvais, encore un disque qui s’enfile de A à Z sans moment spécialement marquant ni déplaisir flagrant. Sauf que c’est déjà le troisième opus à fonctionner ainsi. Si j’avais découvert She Past Away avec cette galette, mon commentaire serait plus indulgent probablement mais tel n’est pas le cas. Cette dark wave mélancolique mais sans âme dégage certes une patte qui lui est propre mais flirte quand même de près avec l’ennuyeux à force. Evidemment, c’est une musique peu dangereuse d’où son engouement auprès d’une frange importante de la population dark qui n’a bientôt de dark que le nom mais pour moi, ce n’est pas suffisant. Au final, les deux meilleurs chansons s’avèreront la première et la dernière, avec entre elles une ligne musicale monotone, jamais mauvaise, jamais excitante, une forme de flatline que je ne suis plus sans bailler à maintes reprises...