Rubella Ballet › Danger of death

Le monde change…Enfin, pas tant que ça…Le déséquilibre entre une ultra minorité de nantis et une majorité de gens normaux, de pauvres, s’accroit, les conflits se poursuivent, pour les mêmes raisons, la crainte du terrorisme savamment orchestrée par des médias de moins en moins indépendants grandit…Rubella Ballet ne changent pas non plus, toujours la même dégaine à bientôt soixante ans et des convictions plus fortes que jamais. Leur musique elle non plus ne faiblit pas; bien que le combo n’ait cessé d’arborer cheveux colorés dressés et vêtements de couleur fluo, leurs textes n’ont rien de très joyeux. Pas de haine pour autant, juste une détermination nette et une musique qui revendique et assume plus que jamais ses racines punk, avec une mini touche indus en plus (beaucoup de samples, bruitages). Tous les thèmes actuels de contestation y passent: la cause animale, le combat contre la guerre, bien sûr mais aussi les problématiques de genre, l’éthique des nouvelles technologies. Un brin moins violent que son prédécesseur, ‘Danger of death’ y gagne en efficacité, en mélodie, avec des arrangements ultra efficaces, des riffs acérés, un excellent travail complémentaire entre vocaux masculins et chant féminin, ce qui n’empêche pas des titres telles que ‘Crash and burn’ de dépoter très correctement. Moins cyber, plus punk que jamais, nos Anglais nous gratifient d’un disque à la production moderne démontrant que le mouvement anarcho-punk avait saisi les challenges de notre époque depuis belle lurette et qu’il préférerait mourir que de se rendre. Attention aux attaques fluorescentes, on aurait tort de les sous-estimer, politiquement ou musicalement.