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Jean-Louis Murat › Mockba

cd • 14 titres • 75:13 min

  • 1La fille du capitaine4:48
  • 2Foulard rouge2:37
  • 3Oh My Love3:09
  • 4La bacchante3:52 [poème de Pierre-Jean de Béranger]
  • 5Ce que tu désires2:55
  • 6Et le désert avance4:51
  • 7Nixon2:57
  • 8Arrête d'y penser3:47
  • 9La fille du fossoyeur3:39 [poème de Pierre-Jean de Béranger]
  • 10Colin-maillard3:42
  • 11L'amour et les Etats-Unis2:43
  • 12Jeanne la Rousse3:29 [poème de Pierre-Jean de Béranger]
  • 13L'almanach amoureux5:55
  • 14Winter/extrait de 145126:49

informations

Enregistré aux Studios Davouts, Paris. Réalisé par JL Murat.

line up

Jean-Louis Murat (chant, choeurs, guitares, mandoline, accordéon, harmonica, piano, Fender Rhodes, Wurlitzer, vibraphone, flûte), Fred Jimenez (basse, choeurs, spacemen vibes 7), Stéphane Reynaud (batterie, percussions), Dickon Hinchliffe (arrangement de cordes orgue, piano), Marie-Jeanne Séréro (arrangement de cordes), The Wrecking Crew (Calina De La Mare, Howard Gott, Richard George, Natalia Bonner, Alison Dods, Catherine Browning, Chris Koh, Anna Morris & Gini Ball (violons), Robert Spriggs, Sophie Sirota & Charlie Cross (altos), Sarah Willson & Andy Nice (violoncelles)), Florianne Bonanni (violon), Lise Berthaud (alto), Fabien Boudot (violon), Eve-Marie Caravassilis (violon)

Musiciens additionnels : Mely Ruben (choeurs 1, 9), Camille (chant 11), Carla Bruni (chant 5, choeurs 3, 8)

chronique

  • coup de mou

Ca devait bien finir par arriver, voilà que mon Jean-Louis s’épuise. En à peine plus de deux ans, il a sorti pas moins de cinq projets (deux albums solo dont un double, un DVD enregistré dans les conditions du live, un album pop en collaboration avec son bassiste Fred Jimenez et la divine Jennifer Charles et un album d’adaptation de poèmes qui sort dans la foulée de celui-ci) et la dillution de son inspiration se fait finalement ressentir durement. Evacuons déjà le douloureux cas de la présence de Carla Bruni sur quelques titres dont un single particulièrement honteux qui pue la chaise (selon l’expression du brenoï, l’écriture de qualité ne se faisant que debout). Et encore, la Bruni n’était alors que l’inévitable ex-top model transformée par la grâce d’un de ses ex en chanteuse folk en bois. Que Murat aime faire chanter les belles, soit, mais là on touche le fond du panier, le minaudage de la Carla achevant de plomber un morceau déjà filandreux de séduction demi-molle, version flasque des morceaux pop des précédents albums. Qu’elle fasse bien quelques choeurs ailleurs, ça ne passera qu’inaperçu, tout comme ce single d’ailleurs, sans doute énième tentative de label pour tenter de faire vendre des disques à l’Auvergnat décidément boudé par un public trop prompt à le juger sur des interventions télévisuelles en roue libre (d’abord on ne met pas un animal sauvage sur un plateau, forcément, il mord, ou au mieux tente de se reproduire). Mais c’est l’album en général qui pâti de cette approche assez suave mais sans ferveur, Murat alignant une poignée de chansons d’une inspiration qui sent l’acide lactique, laissant une forte impression d’avoir déjà entendu toutes ces mélodies, ces tournures de phrases. Si c’était là le seul problème. La production hélas met l’accent sur des arrangements de cordes, dont certains signés par le Tindersticks Dickon Hinchliffe, tartinés avec une emphase cinématique le plus souvent trop appuyée, abimant de par la-même les quelques morceaux qui se détachent du lot. Au final, ce sont les chansons les plus rock, dénuées de ces atours chargés (mais qui seraient les plus anecdotiques sur un autre album), qui s’en sortent le mieux. Un duo country-western avec Camille, sur la voie de devenir le symbole d’une nouvelle chanson française un peu expé (ou une Björk franchouillarde marque Pouce, au choix), où flotte l’ombre du meilleur Joe Dassin (pas si surprenant, Murat avait participé à l’album hommage « La bande à Jojo » quelques années plus tôt); l’absurde « Nixon » où JL prend une de ses drôles d’intonations pour déblatérer des mots insensés sur une rythmique de cavalcade, avec son refrain à la fois grave et laconique; le final « Winter » où l’animal se lâche la bride à la guitare, dans une approche plus brut de décoffrage à laquelle il reviendra l’année suivante. Mais pour le reste, cette pluie de cordes vient finalement alourdir même les vrais bonnes chanson comme cet « Almanach amoureux » tout en sensualité pastorale ou « La fille d’un capitaine », morceau liminaire qui donne avec grâce le ton d’un album qui se veut sous le signe d’un érotisme feutré et poétique. Signe de la fatigue de son écriture, c’est en adaptant la plume d’un autre, le chansonnier du 19eme siècle Pierre-Jean de Béranger, que Murat trouve ici ses meilleurs morceaux. Trois textes qui n’ont guère besoin de plus de mélodie que la leur, où affleure l’esprit contestataire du poète qui prend le parti des gens du peuple, et notamment des femmes à travers le portrait de la fille du fossoyeur et de la très jeune et néanmoins mère Jeanne la rousse (dont la chevelure couleur du diable la voue aux gémonies). Murat trouve-là un auteur à qui mesurer son chant, au point qu’il enregistre dans le même temps tout un album de ces poèmes, comme si il savait qu’il avait là plus de matière vive qu’il ne peux en produire par lui-même. Murat se disperse ainsi. Perdu dans le long vide de la dernière piste (le pire gimmick apparu avec le format CD), on trouve un extrait d’un long texte accompagnant un livre/DVD, « 1451 », comme si là aussi le plus essentiel de sa création vibrait ailleurs. Reste quelques très beaux morceaux éparpillés sur ce décevant Moscou, creux de la vague de cette décennie muratienne, coup de fringale entre deux cols.

Moyen
      
Publiée le mardi 19 novembre 2019

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    SEN Envoyez un message privé àSEN

    y'a des faiblesses dans cet album, ça me plait pas plus qu'à toi ce duo avec cette tache de Carla Bruni, mais y'a des morceaux fort dans ce disque qui mérite plus que 3 boules !

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    Qui aime bien châtie bien. Comme je le dis dans la chro. Sans inspiration, les morceaux avec Bruni sont dégueulasses, niais, cliché, les autres sont pour la plupart anecdotiques, Hinchliffe en fout partout, ça dégouline. Déception relative à l'époque qui n'a fait que s'amplifier avec le temps en comparaison de sa disco toujours croissante (et qui globalement tire vers le haut).

    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Par contre je pige vraiment pas ce que t'as contre cet album !

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