Vous êtes ici › Les groupes / artistesTHenry Threadgill › Carry the day

Henry Threadgill › Carry the day

détail des votes

Membre Note Date
julayss      vendredi 2 janvier 2009 - 17:30
jeanfi      dimanche 6 avril 2008 - 10:53
GinSoakedBoy      lundi 27 avril 2009 - 21:46
Progmonster      mercredi 14 août 2002 - 23:57
Morbid Saucisson      mercredi 2 janvier 2008 - 14:57

6 titres - 37:21 min

  • 1/ Come Carry the Day (6:06)
  • 2/ Growing a Big Banana (3:26)
  • 3/ Vivjanrondirkski (5:55)
  • 4/ Between Orchids, Lilies, Blind Eyes and Cricket (7:45)
  • 5/ Hyla Crucifer...Silence Of (6:09)
  • 6/ Jenkins Boys Again, Wish Somebody Die, It's Hot (7:39)

informations

The Power Station, New York City, USA, 1994

line up

Mossa Bildner (chant), Tony Cedras (accordéon), Jason Hwang (violon), Gene Lake (batterie), Gene Lake (batterie), Masujaa (guitare), Edwin Rodriguez (tuba), Marcus Rojas (tuba), Brandon Ross (guitare), Brandon Ross (guitare), Johnny Rudas (percussions, chant), Mark Taylor (corniste) (cor anglais), Henry Threadgill (saxophone alto, flûte), Wu Man (pipa), Miguel Urbina (percussions, chant), Sentienla Toy (chant)

chronique

  • avant-garde

Voici le temps des retrouvailles et l'annonce d'un vent nouveau. Laswell va signer de sa plume la production des trois albums qu'Henry Threadgill va commettre, à la stupeur générale, en passant à l'ennemi, chez l'ogre Columbia. Mais point de concessions à l'horizon ! C'est ça qui est tout bonnement extraordinaire ; la régularité et l'assiduité avec laquelle Columbia donne carte blanche à des artistes radicalement anti-consensuels dans l'espoir de jouir du crédit artistique qui fait tant défaut à cette firme qui autrefois avait une âme. Ce premier volet, "Carry the Day", est un petit bijou. On est loin du jazz, loin du rock, loin des musiques du monde. Mais chacun de ces éléments sont terriblement présents. On se retrouve un peu comme dans la peau du scientifique qui, après avoir essayé sa machine à téléportation moléculaire, se rend compte que ses propres gênes ont été mélangées à celle d'une mouche qui se serait introduite dans la capsule lors de l'opération. La mutation est totale et irréversible. Elle donnera naissance à une créature unique, hybride, dotée des capacités propres à chaque élément ayant servi à la constitution de ce nouvel être sans nom. Horrible histoire ? Pas tellement. Regardez plutôt cette pochette. Moi, elle me parle. Elle traduit très bien, je trouve, le sentiment que véhicule le disque. Sous ses apparences anodines, il y a quelque chose de trouble et de malsain dans la musique d'Henry Threadgill. Le regard d'un enfant occulté par des objets à l'avant plan ? Non, pas vraiment. C'est que le gosse est dépourvu de rétine. L'étrange, le bizarre s'infiltre donc sournoisement dans notre quotidien. Comme les dissonances et les abstractions trop riches pour êtres contées font basculer les fausses salsa que sont "Carry the Day" ou "Vivjanrondirkski" dans un rapport terriblement pervers et déroutant, où le groupe à dix têtes s'emballe et s'emporte dans la mise en place d'atmosphères toujours aussi théâtrales et dramatiques. Charles Mingus nous racontait à travers ses compositions des histoires sordides. Henry Threadgill en fait de même. De manière sans doute encore plus énigmatique et inquiétante. Ne faites pas comme tous les chacals qui attendent que l'artiste passe l'arme à gauche pour lui reconnaître du talent. Du talent, Henry Threadgill n'en manque pas. Goûtez-y. Maintenant.

note       Publiée le mercredi 14 août 2002

dernières écoutes

Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Carry the day" en ce moment.

tags

Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Carry the day".

notes

Note moyenne        5 votes

Connectez-vous ajouter une note sur "Carry the day".

commentaires

Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Carry the day".

Morbid Saucisson Envoyez un message privé àMorbid Saucisson
Moi c'est pas mon préféré car un peu trop soft (si on peut dire, car c'est quand meme pas non plus du tres banal...). Ceci dit, Henry Threadgill c'est VRAIMENT la grande classe, et pour ceux qui apprécient les choses assez torturées, je conseille plutot "Spirit Of Nuff Nuff" ou "Makin' A Move". Autrement dans un genre plus triste (à mon gout) "Where's Your Cup" est tres conseillable aussi!...
Note donnée au disque :       
Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile
Pour qui veut découvrir Threadgill, il n' y a pas vraiment de disque à éviter tant tout est de très haut niveau. Celui-ci je le connais pas je l'avoue mais tout dépend de tes préférences. Si tu veut découvrir le compositeur-arrangeur, forcément un disque en ensemble large comme celui-ci devrait te combler. Si c'est l'instrumentiste-improvisateur qui t'intrigue en premier, le trio Air est à découvrir en premier.
boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik
Aucun commentaire sur cette kro ? Dommage, parce qu'elle donne foutrement envie de découvrir cet Henry Threadgill. Carry the Day, je note, et merci, Progmonster, pour le tuyau.