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Cypress Hill › Elephants on Acid

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Membre Note Date
Klozer      mardi 1 décembre 2020 - 23:12
Bernard      lundi 14 octobre 2019 - 15:30
Klarinetthor      dimanche 13 octobre 2019 - 23:29
E. Jumbo      dimanche 13 octobre 2019 - 15:52
magnu      samedi 12 octobre 2019 - 18:31
Raven      samedi 12 octobre 2019 - 05:04

cd • 21 titres • 51:46 min

  • 1Tusko
  • 2Band Of Gypsies
  • 3Put Em In The Ground
  • 4Satao
  • 5Jesus Was A Stoner
  • 6Pass The Knife
  • 7LSD
  • 8Oh Na Na
  • 9Holy Mountain
  • 10Locos
  • 11Falling Down
  • 12Elephant Acid
  • 13Insane OG
  • 14The 5th Angel
  • 15Warlord
  • 16Reefer Man
  • 17Thru The Rabbit Hole
  • 18Crazy
  • 19Muggs Is Dead
  • 20Blood On My Hands Again
  • 21Stairway To Heaven

informations

line up

B-Real (MC), Eric Bobo (percussions), DJ Muggs (production), Sen Dog (MC)

chronique

  • gangsta rap onirico-débile

Elephants on Acid confirme qu'un vieille entité hip-hop peut encore avoir des choses à dire... Qu'elle peut même être à nouveau magnétique, voire menaçante, au détour d'un ou deux morceaux. Peut-être même trois ou quatre. Cet album confirme surtout le retour en forme de Lawrence Muggerud, que laissait présager le torve Dia Del Asesinato et la collaboration avec Meyem Laureen. Et la voracité créative d'un beatmaker quinqua qui n'aura jamais été aussi grande (six albums en un an après celui-ci !) S'il n'a pas la finesse d'un Temples of Boom, Elephants on Acid se place dans son sillage, sous pellicule photo cramée. Enfumé-atmosphérique. Et même spectral dans ses meilleurs moments. C'est un album à écouter archi-blasé et avachi-vautré, dans son salon, en mode rienàfout'. Un album de vieux rappeurs inachevé mais prégnant, dont on saisit les quelques flashes perdus dans un amas d'interludes-tapis orientaux un peu fumeux (c'est de rigueur), et visions de hashischins condamnés à errer dans un souk labyrinthique, dès l'intro... Un drôle de skeud que nous a concocté le Muggs à partir de ses rêves de chichoneur, malgré l'arrière-goût tenace d'autocaricature... Qu'il prétende ou non au titre un peu grotesque de Temples of Boom II, Elephants on Acid est bel et bien leur album le plus atypique depuis 1998, voire 1995. Même si on a vu plus original que des visions d'éléphants en matière de défens...de défonce, et que la pantalonnade soit jamais loin ("Oh Na Na", "Crazy")... On va plus loin que ce gros cliché, malgré les passages tempétueux micro-ondés qui émaillent le skeud ("Reefer Man"), un peu plus loin que cette pochette que j'ai croisée mille fois éveillé ou dans mes rêves, comme ces figurines de Ganesh en résine fabriquées à la chaîne pour garnir les marchés asiatiques... Quoiqu'en regardant de plus près, cette trompe en racines... ce crâne... Oui : il y a quelque chose de tangible dans cette tambouille de légendes west coast sur le retour... Quelque chose d'un retour à la crasse... Dans "Pass The Knife", cette berceuse assassine, brodée sur une espèce de vieille intro de Korn qui semble extirpée des tiroirs d'une chambre d'adolescent disparu que ses parents aurait laissée telle quelle depuis les années 90... Les gangsta-croquemitaines sont dans la place, en cercueil lowrider. Le canardo B-Real n'a pas bougé d'un iota vocalement, son clebs le suit à l'ancienne, et Muggs se moque de l'époque, de la trap, d'internet : il embrasse l'organique, s'oxygène l'inspiration en fourrant son blair dans la naphtaline d'une vieille armoire de fripes mitées, s'exprime à travers des instrus parfois kitschouilles mais infestées de parasites, volontiers nauséeuses... Il érige de l'ivoire sculpté sur des trames en plastique logiciel, joue avec les textures des beats... Est-ce de la bakélite, de l'os ? Où s'arrête la barbe à papa, où commence la toile d'araignée ? Poussière de grinder ou de grimoire ? Slim ? Parchemin ? Muggzzz brouille les zones, fait grésiller le signal ("Falling Down"), il bricole des faux samples à partir d'instrumentaux maison, comme s'il ciselait des babioles pseudo-antiques, en vieillissant artificiellement les sons, incrustant de la crasse, de la rouille, du vert-de-gris, ajoutant des traces d'oxydation ici et là, factices-authentiques... Si son disque est loin d'atteindre ce à quoi il semble prétendre ouvertement (pour goûter au hip-hop psychédélique, rarissime, écoutez plutôt Divine Styler), il a définitivement un truc à lui, que semble me murmurer la boiteuse "Jesus was a stoner". L'intitulé sans finesse est en fait très approprié à ces rappeurs empâtés au Q.I. compromis par la weed, à supposer qu'ils aient jamais été des flèches : un disque d'éléphants oui, non pas de parti politique mais tout comme, aux tempes grises et à l'œil sinistre, se sachant sans doute incapables de réinvestir leurs glorieuses années, mais n'en ayant rien à foutre. Comme le dit Muggs avec son restant de neurones "le temps n'est qu'une perception" (owww shiiit...) Tisser des visions de crânes dans la fumée, comme d'autres voient des moutons dans les nuages... Fabriquer des passages spatio-temporels secrets entre ce présent glacé et notre dessous de lit d'ado abandonné... Des vétérans un peu pathétiques, certes, mais rugueux, qui concoctent des "Blood on my hands again" bien torves dans leur coin. Même si le tout manque un peu de tenue, et même si les interludes sont d'un ridicule qui confine à l'infantile, je reste sur une impression positive renforcée par les réécoutes et ce final cafardeux, alors que j'en attendais vraiment rien du tout. Oui, Elephants on Acid n'est pas du bête fan-service nostalgique, c'est un peu plus que ça - ou plutôt : c'est autre chose que ça... Un tour de passe-passe... Le oinj est tendu, inutile de se prendre la tête. Savourons ces douces hallucinations, sans trop nous faire d'illusions.

note       Publiée le samedi 12 octobre 2019

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    commentaires

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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    Pour moi, c'est le meilleur, le seul que je possède d'ailleurs. Je ne dis pas que les autres n'ont pas leurs moments de bravoure mais celui-ci est groovy, exotique, torve, de A à Z.

    Rendez-Moi2 Envoyez un message privé àRendez-Moi2

    En quoi inécoutable, parce que les beats sont electro et que y a de l'autotune ? Je mets Vréel 2 au même niveau que Temples of Boom

    Bernard Envoyez un message privé àBernard

    Kekra?!! Mais de quoi on parle? C'est carrément inécoutable et dans un style complètement à l'opposé de celui de Cypress Hill!

    Note donnée au disque :       
    dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
    avatar

    Jeff Chang m'a tuer

    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Justicié true black music, c'est toi ?