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Hen Ogledd › Mogic

cd/lp • 10 titres • 42:16 min

  • 1Love Time Feel3:57
  • 2Sky Burial4:49
  • 3Problem Child5:08
  • 4First Date5:43
  • 5Gwae Reged o Heddiw2:15
  • 6Dyma Fy Robot1:32
  • 7Tiny Witch Hunter4:27
  • 8Transport & Travel6:25
  • 9Welcome to Hell3:59
  • 10Etheldreda3:57

informations

Enregistré et mixé par Sam Grant.

line up

Rhodri Davies (voix, clavier, harpe, guitare, baglama cura)), Richard Dawson (voix, basse, clavier, choeurs, solo de guitare sur Welcome to Hell), Will Guthrie (batterie sur tous les titres sauf Gwae Reged O Heddiw), Dawn Bothwell (voix, clavier, téléphone, chœurs), Sally Pilkington (voix, piano, chœurs, clavier)

Musiciens additionnels : Michal Poreba (pibau cyrn sur Love Time Feel et Problem Child), Mette Rasmussen 'saxophone sur Love Time Feel et Tiny Witch Hunter), Ben Jones (sh-101 sur Welcome to Hell et Etheralda), Sarah Sullivain (microkorg sur Welcome to Hell et Etheralda), E & B (voix sur Gwae Reged O Heddiw), Pat Thomas (clavier sur Dyma Fy Robot)

chronique

Si ça se trouve, un truc m'avait échappé... Richard Dawson : comme bien d'autres, j'étais « parti loin », à propos du gars – de deux de ses albums, basculés bien au-delà du folk un peu appliqué des précédents. The Glass Trunk, Nothing Important... Je m'étais enflammé à propos de son concert cru à Grrrnd Zéro, aussi – en partie dans le noir pour cause d'alimentation de groupe électrogène négligée... J'avais aimé chez ce type le côté rude et anguleux – le côté Bill Orcutt de pub, grandit sous une autre pluie, parmi d'autres verts et gris et bleus. J'avais encore parlé chamanisme de terrain, de maintenant, pas new age du tout, empirique – à la stout et à d'autres carburants, inducteurs, à peut-être rien de tout ça qui sait. Et puis... Et puis Peasant, le suivant, était sorti. Et j'avais DÉTESTÉ. Le clip, d'abord, qui l'accompagnait, l'annonçait – et pire : la chanson, Ogre ! Ses mines d'ours câlin renfrogné en linge immaculé ; la mise en scène digne d'un clip d'Eluveitie ou de Faun, tout le bazar "pagan", barbares-médiévaux bien repassés-vapeur ; et puis ces refrains en chœurs qui m'avaient parus dignes de Polyphonic Spree, ce genre de niaiseries... Bon. Avance rapide : à quelques mois de là, après, je tombe là-dessus. Hen Ogledd. Le Vieux Nord, en Gallois. Dawson encore. Et Rhodri Davies, présent lui aussi sur les deux disques déjà cités. Et deux nanas aux noms tout aussi britanniques – de bocages et de faubourgs, me suis-je dit alors, allez savoir. Deux clips, là aussi, qui me criaient "eh !". Problem Child et Tiny Witch Hunter. A vrai dire très... Cheap. Habillés chez Emmaüs – ou n'importe quel équivalent insulaire. Avec des effets de palettes graphiques piochés aux fonds de poubelles des décennies 80/90 – on croirait voir des pochettes de Chris & Cosey mises en mouvement, c'est dire. Seulement voilà : mon cerveau, alors, à fait BOUM ! Et pas d'affliction non, pas atterré... Parce que la musique, elle, était bonne. Très. Et excellente la distance, pour y voir et nous y perdre. Absolument déconcertant, l'humour du truc. « On » voulait de la transe aux moyens pauvres, pragmatiques ? Voilà qu'ils nous en balançaient ! Dénuée de tout solennel – ce piège où la critique, la louange, peut faire si facilement tomber les groupes, à force, les artistes, à trop les déclarer génies, magiciens. Magie ? Logique ? « Mogic », répondent-ils, mot-valise aussi bricolé que le reste – et tout ça laisse d'abord, oui, perplexe. Au vrai : ce disque explose. Les synapses, les attentes. Les limites du rien, du ridicule et de la plus grande finesse, de la pénétration loin, loin sous les surfaces – de nos jours, de la supposée blague et de la plus sincère gravité. Le « druidique » ne s'y pare plus de hardes reconstituées – mais la petite fille énonce en gallois (je crois?) on ne sait quoi – sans doute simplement des chiffres, ou quelque chose d'aussi simple, mais le ton est intime, le chuchotement plein d'intentions, entre l'adulte qui édicte et la gamine qui semble apprendre, et aimer ce qu'elle articule. Ailleurs ce sont les voix des deux femmes – sur Tiny Witch, encore – qui sont pitchées vers un juvénile assez perturbant, un peu flippant. Avec solo de sax dérapant. Et textures synthétiques, derrière, qui sonnent forêt de textiles où se paumer, qui cacheraient les pièges. Aussi : sérieuse ou pas, elle finit par prendre – par sonner belle, et un peu inquiétante, cette histoire facile – First Date – d'une dame qui a stalké son futur rendez-vous (sans aucun doute déniché sur un site fait pour ça), l'anticipe, « connaît tout de lui ». Les sorts d'investigation en trois clics – nous sommes toutes-tous sorciers-sorcières, agents secrets, profilers... La Magie, maintenant, c'est la Technologie – toute une industrie, massive, nous le clame depuis des lustres ; des pages et des pages de propagande là-dessus, papier puis virtuelle. Hen Ogledd prennent ça au pied de la lettre – mais autrement qu'entendu. Pour dissoudre ce en quoi ça nous enfermerait, facile – le confort, l'assurance qu'on ne va rien trouver d'autre que la commande. Les timbres se confondent, vraiment – de la harpe celtique aux claviers pour gosses. Une vidéo semble en attester : ils jouent, ajoutent, improvisent parfois longuement, comme ça vient sans restreinte – puis montent, superposent, coupent. Et l'écriture – brillante, vraiment – se dissimule sous les teintes primaires qui nous éclatent rétine, ouïe, récepteurs synesthésiques. Les cyborgs aussi – Dyma Fy Robot – se mettent à parler en langues, déblatérer en dialecte, entre eux ou vers nous, interdits. Les Transports et Voyages sont à courte portée et longues trajectoires – bouts-du-monde (il n'y en a plus, de fait, même pour ceux qui la disent plate, la planète) et guichets électroniques, télécharger la preuve sur le bureau. Une des femmes, au bout ou presque, ou les deux, ou eux tous, crient, sur la batterie qui roule et crisse : BIENVENUS EN ENFEEEEER !! Puis pour conclure vraiment : les voilà qui nous chantent une sainte – même pas martyre, "Patronne de Cambridge et de ceux qui souffrent d'affections de la gorge ou du cou". … Qu'est ce qu'il y a eu ?? Qu'est-ce que c'était ?! Eh bien... On y voit net, en tout cas, dans le silence qui suit – on se sent précisément dans un espace précis, avec des lignes de perspectives. La surprise n'est pas retombée, tout à fait – et c'est bien, c'était bien – on n'a pas eu cette fois, en tout cas, l'impression qu'on essayait de nous refourguer du sabbat de seconde main, de la world, de l'ancestrale-pour-notre-argent (voir suppléments pour les annexes et modules de perfectionnement). Bon. Je réécouterai Peasant, allez – pas sûr que je vais aimer, cette fois, mais après ça, certain que je ne vais pas l'entendre pareil tout à fait. Et puis Pagan Tango – de Chris & Cosey, justement. Très moche, vous disais-je, la pochette de celui-là. J'aime bien celle de Mogic, en revanche. C'est pas du tout-pareil, tout ça. Les liens, c'est peut-être bien dans ma seule tronche, qu'ils se font. Ou alors ça ne vient pas de nulle part, et eux me foutent en rigolant le doigt sur des intuitions. Quoi qu'il en soit... Ça me va. (Et je vous colle les clips en liens... Envie de passer la chose vers d'autres entendements, qu'on voit si ça les frappe).

note       Publiée le mardi 8 octobre 2019

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Oui, pour Dawson il y a déjà deux albums chroniqués ici... Après j'avais pas mal lâché avec Peasant, que je n'avais pas aimé, mais il faudrait que j'y revienne, le peu que j'avais écouté de celui avec Circle m'avait en revanche bien plu, oui ! Et puis le suivant du présent groupe (Free Humans) vaut le détour aussi, en passant... Avec encore du clip artisanale (ici à base de vues subjectives de chats en maraude).

    Message édité le 29-11-2022 à 14:49 par dioneo

    Note donnée au disque :       
    Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

    A noter, les albums de Richard Dawson sont très intéressants également, notamment sur duo avec Circle (Henki) ainsi que le dernier (The Ruby Cord) qui vient de sortir.

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    @Alfred : je l'écoute, là, donc, le dernier (oui... ma réponse a mis plus d'un mois à parvenir... c'est le confvrefeu...). Complet, oui, à leur manière bien particulière ! Il part carrément très pop et plus on avance, plus c'est pété du bulbe. (Earworm, Kebran Gospel Gossip, Paul Is 9ft Tall... Vlà la perchitude de ces trucs).

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    Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

    Trop beau, encore plus complet, ce "Free Humans", tu t'y es penché, Dio?

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    Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

    Et le premier single, "Trouble", est bien salace.

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