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Parliament › Mothership Connection

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Membre Note Date
Coltranophile      vendredi 4 octobre 2019 - 11:23
CeluiDuDehors      mardi 1 octobre 2019 - 22:04
Tallis      mardi 1 octobre 2019 - 12:48
Alfred le Pingouin      mardi 1 octobre 2019 - 11:46
Dioneo      mardi 1 octobre 2019 - 11:37
EyeLovya      mardi 1 octobre 2019 - 20:02
Ultimex      jeudi 12 mai 2022 - 17:09
Seijitsu      mercredi 2 octobre 2019 - 07:49

lp/cd • 7 titres • 38:25 min

  • 1P.Funk (Wants to Get Funked Up)7:41
  • 2Mothership Connection (Star Child)6:13
  • 3Unufunky UFO4:24
  • 4Supergroovalisticprosifunkstication5:03
  • 5Handcuffs3:51
  • 6Give Up the Funk (Tear the Roof Off the Sucker)5:46
  • 7Night of the Thumpasorus Peoples5:10

informations

Enregistré aux studios Limited Sound, Detroit, Michigan, par Jim Vitti et Hollywood Sound Hollywood, Californie par Ralphs (Oops) Jim Callow.

line up

Jerome Brailey (batterie, percussions), Michael Brecker (cuivres), Randy Brecker (cuivres), George Clinton (voix), Bootsy Collins (basse, guitare, percussions, voix), Ray Davis (voix), Joe Farrell (cuivres), Tiki Fulwood (batterie, percussions), Michael Hampton (guitare), Fuzzy Haskins (voix), Cordell Mosson (basse), Maceo Parker (cuivres), Gary Shider (guitare, voix), Calvin Simon (voix), Grady Thomas (voix), Bernie Worrell (synthétiseurs, claviers, arrangements de cuivres), Glen Goins (guitare, voix), Boom (cuivres), Gary Cooper (batterie, percussions, chœurs, claquements de mains)

Musiciens additionnels : Debbie Edwards (chœurs, claquements de mains), Taka Kahn (chœurs, claquements de mains), Archie Ivy (chœurs, claquements de mains), Bryna Chimenti (chœurs, claquements de mains), Rasputin Boutte (chœurs, claquements de mains), Pam Vincent (chœurs, claquements de mains), Debra Wright (chœurs, claquements de mains), Sidney Barnes (chœurs, claquements de mains)

chronique

L’ESPA(ÂÂÂ)CE ! Clinton et compagnie n’en sont pas descendus, cette année-là – de la grande percherie cosmique (propulsées aux carburants divers, moléculaires : substances distillées en labo et autres fluides corporels). 1975, Mothership Connection, donc : quelque chose « glisse », dans le son. De plus en plus loin, en apparence, du psychédélisme électrique, super-amplifié, au son dégueulant, des débuts – cette époque où l’on aurait été bien en peine de les différencier : quand de Parliament à Funkadelic, la nuance semblait presque infime. (Sur scène ils resteront d'ailleurs les deux faces d'une même entité, franchement mêlés, même, indistincts).

Et pourtant : le COSMOS, disais-je. Clinton et ses navigateurs, ses aèdes azimutés, le clament ici sur la longueur d’un album : C’EST DE LA QU’ILS VIENNENT ! George débarque en platform-boots chromées, argentées, tissu d’acier clair et souple, titane. Sort les cuisses nues et écartées, le cache-sexe en couleurs pétantes, d’une soucoupe qui ressemblerait plutôt – à vrai dire – à un bouton de thermostat démesuré ; ou à un cône de haut-parleur peint en ce même plastique-métal que la tenue, tiens ; à moins que ce ne soit… un énorme cyber-nibard ?! (Au dos, sur le montage photo, le voyageur et son éclat tranchent sur les gris d’une rue froide, plus familière). Sur scène, ce sera la folie. Il faut voir le film du concert de 1976, à Houston : Clinton qui se pointe POUR DE BON en vaisseau, via les cintres, les monte-charges destinés, normalement, aux techniciens. Le guitariste Gary Shider en Bébé Taille Adulte, la voix langoureuse, salace, la totote au cou, revêtu d’une couche-culotte. Musiciens, chanteurs, choristes apparemment innombrables – tous et toutes ceints de fringues incroyables (en couleurs, en matières). Eddie Hazel plus allumé que jamais, barré sans mesure dans son rôle de méta-Hendrix des galaxies lointaines, des dimensions multiples retrouvées... Bon. Mais voilà : sur ce disque, d’abord, le rock se tait. Les amplis sonnent clair, briqués – comme tout le reste de la machinerie, de la joaillerie.

L’espace, ici, s’écrit : F.U.N.K. ! Les trompettes, saxophones, trombones, sont les cors et les trompes qui sonnent l’arrivée – du Messie Stellaire, du Peuple d’En Haut. Pas n’importe qui, d’ailleurs, la section des Héraults : Fred Wesley et Maceo Parker, arrivés sans transit – comme l’inénarrable bassiste Bootsy Collins, d’ailleurs – de chez le Vieux en personne, le Démiurge de la Phase Ancienne (mais si, vous savez, lui, là… : James Brown). Les frères Brecker, aussi – Michael et Randy – et Joe Farrell, requins pour qui voulait, en ce temps (Donald Fagen, Johnny Mitchell…) mais avant tout, et de fond en comble : jazzeux, jazzmen. Tout ça mêlé : joueurs « savants » passés par les conservatoires ; hommes de terrain aux arcanes redoutables, affinées et rivetés longuement devant les foules ou les poignées impitoyables des clubs, des dancings… Ce Parliament ci, en délaissant le fuzz, s’enveloppe d’une autre mystique – la trimbalent sous les luisances, les surfaces lisses, les cuirs-spandex-latex ; découvrent un certain jazz, j’insiste ; reviennent – en le faisant muter – au groove serré du vieux rhytm’n blues et de ses avatars. Les jazzmen de métier, de leur côté – comme d’ailleurs les funksters transfuges de chez James B., habitués, eux, à la discipline, que le vieux sanctionnait à coup de retenues sur salaires (voire de beignes, direct) à la moindre « fausse » note – découvrent… une nouvelle forme du COOL – la seule, disais-je à propos de Free You Mind... (de Funkadelic) qui ne soit pas une pose... Le son change, oui, mais le COOL, CE Cool, LEUR COOL persiste – grandit, étend son territoire. Sa voix s’épand, s’écoule, se love – cette annonce DJ de radio, sur la longue première plage (qui se nomme… P.Funk… et la « radio », W.E.F.U.N.K. … peut-on faire plus explicite ?)... Tout le monde se cale, se laisse aller – à ses penchants, aux rapprochements. Personne ne relâche le jeu, pour autant, ne l’amollit – il s’agirait plutôt d’en étendre les paramètres. Les tensions se dissolvent – ou se font rebonds de cette section rythmique inouïe, obsessionnelle dans ses ostinatos, pourtant réactive, sensible à chaque changement d’accent, nuance expressive.

Ce funk là – massif et détaillé, nuancé quand ils veulent – n’est pas un repli dans un genre, une simple affaire de style. Ou alors : celui-là (le style) recoupe tout, englobe et permet tout, d’un même élan. Le sexe – ça aussi : c’est tellement évident qu’on pourrait l’écrire S.E.X.E., tout pareil – n’est pas une vile question de commerce, une pauvre marchandise. C’est le jeu – qui préfère les mises en scènes, le fantasme passé partie (menottes-mama etc.) à la jalousie meurtrière, à la guerre – celle des sexes comme l’autre, les innombrables toujours remises. Ici, le F.U.N.K. dissout les frontières, passe les lignes – de ce qu’on veut être à ce qu’on fait pour ; des délires cheap des cinémas d’exploitation (films de jungle etc.) à la jubilation hallucinée mais pure – Night of the Thumpasorus Peoples et son texte abruti en onomatopées (et sa graphie délibérément « fautive », peoples au lieu de people, comme au quartier), qui parvient à faire rire avec lui, et non de sa stupidité de surface. Ici le F.U.N.K. va trop loin – plus qu’il lui était permis, au-delà de tout ce qu’il englobe, bouffe, avale, recrache. En impros chorales qui sonnent plus nettes que toutes les fanfares réglées. En mouvements perpétuels au millimètre qui sonnent plus « ouverts » que bien des jams chaotiques, cahoteuses, ailleurs.

Oui : ce funk-ci est très typique de son époque, et de ceux qui le font, aussi ; très proche, dans la forme, de ce qu’en déduiront bien des suiveurs, juste après – mais combien parmi ceux-là, se soucieront de le continuer hors des clichés, des rodomontades de pimps en strasses et breloques ? D’en faire ainsi une ligne de vie – généreuse, aventureuse, gardant l’amour (de tout, de soi, de qui saura en être aussi) en ayant largué l’illusion, la mièvre romance autant que la maladive hantise de vouloir collectionner la chair, « l’expérience » en simple bannière ? Rick James, peut-être, un temps ? (Avant de se crasher longuement en histoires glauques, le nez dans poudreuse). Prince, sans aucun doute, autrement – ce qui me fait dire, encore plus, ce refus de dupliquer fidèlement, qu’il avait entendus de quoi, vraiment, il retournait. L’Espace est là, il faut le voir, en être, risquer – devenir assez fort pour en saisir la plénitude, la supporter, savoir la chanter, en rire, en pleurer. (Mais là, sur ce disque, on ne larmoie guère – pas le temps).

L’Espace n’est pas, là, une occasion de bientôt déchoir – comme le Ziggy de Bowie, quand s’enfuyaient les Araignées. Les Voyageurs, ici, sont autrement plus dessalés – et pas, comme eux, portés sur l’extermination et les mises en coupe, au pas, des Locaux – que les envahisseurs de They Live! (Invasion Los Angeles, le film de Carpenter sorti treize ans plus tard). Ils roulent bien plus aimablement du boule – et leurs invites à faire pareil n’a rien d’un abaissement, d'une conformation. Ils sont nous. Nous sommes eux. Et leurs lunettes pailletées ont une toute autre classe que les rayban-rayon-X des précités… C’est que ceux-ci, au contraire, viennent pour que tous – et eux avec – on se libère… Enfin.

note       Publiée le mardi 1 octobre 2019

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    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

    Il aura accompagné mon fiévreux week-end Moderna. J'aurais pas zooké et trempé le plumard sans me marrer.

    Note donnée au disque :       
    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
    avatar

    Eh eh, oui, Gary Shider, si je ne m'abuse - le guitariste bébé-géant - a tout le long l'air encore plus perché que les autres, tout le long, peut-être bien. Ce qui n'est pas rien tant sur cet aspect là aussi y'a du niveau, à vue de nez.

    Note donnée au disque :       
    CeluiDuDehors Envoyez un message privé àCeluiDuDehors

    Rahhh! La vidéo de ce concert a fait office de fond visuel et sonore à un paquet de mes soirées arrosées... j'ai des mémoires floues de m'être pris à beugler "bouuuuuh" à chaque apparition de Sir Nose D'Voidoffunk, et de me dire que le mec en couche culotte était sans doute encore plus sous acide que tous mes convives réunis. J'ai vu George Clinton en concert plusieurs fois depuis les années 90 mais c'était plus vraiment pareil...

    Note donnée au disque :       
    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
    avatar

    Bienvenu dans la ParliaSphEre, alors ! C'est par là que commencent les fameux sons dziou-dziou tellement samplés par Dre, oui (ou rejoués par des musiciens qu'il embauchait à cet effet...), et toute la clique G-Funk etc. - rien que les noms des styles revendiqués, d'ailleurs, GiFunk, PiFonk, on voit bien le rapport... Ici et chez Zapp/Roger (Troutman) and Bro. ... (Ledit Roger est d'ailleurs invité sur California Love de Tupac, à chanter dans sa talkbox comme au bon vieux temps de sa gloire).

    Sinon, de là - le ci-présent Vaisseau Mère - c'est très cool aussi de partir explorer la disco dans les deux sens, via Chocolate City la Magnifique et Up for the Down Stroke jusqu'à l'autrement touzazimuté Osmium originel (plus proche du Funkadelic qui lui est contemporain, début 70 donc), et/ou vers les suites de plus en plus BOOTY et gloss-latex, pour schématiser.

    Et sinon bis, de cette époque aussi à peu près (et 1976 précisément), je ne me lasse pas de pointer up-to-the-sky ce FABULEUX LIVE A HOUSTON de la bande réunie - sous Parliament Funkadelic donc... Light show et soucoupe volante descendant des cintres, tenues de scène invraisemblables et musique incroyable - folie et maîtrise, groove et pluie d'acides... J'en reprends une louche, tiens, allez.

    Message édité le 08-10-2021 à 16:31 par dioneo

    Note donnée au disque :       
    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    IL aura fallu le temps, mais j'écoute pour la première fois ce groupe, en bagnole, enfin c'est l'album suivant, Funkentelechy vs. the Placebo Syndrome ; si je suis bien, il est dans la continuité de celui-ci. Je connnais de loin le funk, mais là c'est vraiment autre chose, c'est un méli mélo d'énormément de sons, des chansons sans vraiment de thèmes, très rêveuses en fait, pas très dansantes finalement, assez lentes, parfois on dirait presque du reggae... On entend de futurs samples c'est sûr (notamment les espèces de "wiiii" qu'on trouvera chez Dre), mais surtout plein de bruitages, de voix, mais ce n'est ni agressif ni bizarre, c'est vraiment inclassable, les rythmiques très répétitives et hypnotiques balancé par des blips bloups à la TD et des choeurs en coton labourant bien le cortex. J'ai une édition CD récente, le son semble tout plat, tout au même niveau, notamment la basse quasiment inaudible, enfin comme si on écoutait un enregistrement de quelqu'un qui écoute ça dans la radio de son spaceship kitchou.

    Donc ça passe en boucle ici !

    Message édité le 08-10-2021 à 08:55 par Rastignac