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Rob › Maniac

cd • 21 titres • 35:20 min

  • 1Doll
  • 2Haunted
  • 3Double Trouble
  • 4Bells
  • 5Haunted Piano
  • 6Headache
  • 7Floor Light
  • 8Haunted Sequence
  • 9Slow Machine
  • 10Floor
  • 11Maze
  • 12Headache City
  • 13Wedding Maze
  • 14Haunted (Alternate Version)
  • 15Boum
  • 16Juno
  • Bonus CD
  • 17Machine Metro
  • 18Haunted Vibe
  • 19Maniac Vibe
  • 20Slow Machine (Unreleased)
  • 21Floor (Alternate)

informations

chronique

Même si j'ai été contaminé tout petit par la musique de John Carpenter, ce revival synthé ("horror synth", "synth wave" ?) me laisse perplexe. Tous ces claviéristes ayant eu la chance de pouvoir se procurer de rutilantes bécanes, qu'ils soient de Lyon ou de L.A., sonnent un peu tous pareil. Comme produits par la même machine, en série illimitée. Comme des clones séquestrés dans le même tupperware de nostalgie, dupliquant la surface des choses. Combien de Johnny Jewel pour tous ces Perturbator ? Rob est a priori de cette masse de sosies du Korg traités au logiciel informatique. Mais il a un supplément d'âme, et sa B.O. tient très bien toute seule sans les images, qu'elle a fortement contribué à faire assimiler. Quand j'ai découvert le remake aussi gadget qu'honorable de Maniac, j'ai senti chez ce versaillais un vrai talent pour les mélodies hantées, et une soif sans limites pour le sirop de néons. Une approche lugubre et vieille école sur laquelle il brodera des variations plus ou moins fructueuses dans ses B.O. suivantes, dont on retiendra notamment celle très soignée pour le Bureau des Légendes. En tout cas, je ressens dans celle de ce Maniac nouveau millénaire une sincère envie non pas de dupliquer, mais de développer, modestement, sa propre partoche à partir de sons MIDI taillés pour les écoutes à minuit, lorgnant vers le Tangerine Dream de contrebande, évoquant parfois un François de Roubaix cheesy-putassier bloqué en mode version nocturne, voire, pour les demi-vieux à qui ça parlera, les thèmes de Georges Granier pour Le Grand Chemin (rapport à l'usage du piano pas du tout optionnel - et c'est tant mieux - pour les petites mélodies tristes-enfantines qui font clignoter des madeleines au fond du lobe temporel). Toutes les pistes sont comme baignées d'une lueur magnétique, nappant une bande-son foutrement homogène, et renvoyant sans trop d'imagination au monde fait de mannequins et de scalps sauvages du Maniac, qu'il soit joué par le gros Joe Spinnel ou le petit Frodon Saquet. On visualise le générique dès "Doll", cette maraude en voiture au ralenti dans les artères de la sordide Cité des Anges, à la recherche de poupées à rajouter à sa collection... englué de désespoir nocturne jusqu'au cou dans la bien-nommée "Haunted" ou cette "Headache" comme du Blade Runner sans futur capté au ras des trottoirs pisseux. Ce qui est cool avec cette B.O., c'est qu'elle ne cherche pas à singer celle de l'original (ni à faire hommage aux thèmes de Jay Chattaway malgré des clins d'œil qu'on soupçonne), malgré ce qu'on pourrait croire avec tous ces thèmes electro très typés "début/milieu des années 80", mais qu'elle utilise ces gros sons de synthétiseur avant tout pour dérouler ses propres thèmes et angoisses intimes, alignés comme des berceuses qui trottent peut-être dans la tête du protagoniste principal, qui sait... Suffira juste de s'arrêter à l'interlude "Boum" qui casse l'ambiance, et de ne pas subir la tentative tubesque d'un Rob qui se relâche dans la soupe french touch avec ce morceau chanté plus accessoire que du College, qu'on préferera ignorer. Un des rares disques à retenir de la déferlante synthé-geek des années 2010, car l'un des rares qui soient un tant soit peu personnels et qui déploie son monde à lui, à la mélancolie poisseuse. Comme un archétype de la musique de film la plus eau-de-rose des années 80, restituée à travers le prisme déformant du sinistre et du cafardeux.

note       Publiée le mercredi 28 août 2019

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    Dead26 Envoyez un message privé àDead26

    J'ai pas aimé le remake de Maniac car j'aime pas les hobbit, c'est une sale race point !! Par contre cette bo de Rob n'est pas mauvaise, elle a le mérite d'exister même hors film. Le main title qui revient à chaque fois me fait toujours son petit effet et c'est pas pour me déplaire. Ré-édité en cd après le sold-out du 1er pressage chez MBR. Ambiance bas-fonds NY & Tech Noir, j'adore pas, j'adhère. Le score de J.Chattaway reste indétrônable et insurpassable à mon sens..

    Note donnée au disque :       
    Bernard Envoyez un message privé àBernard

    Par contre le remake de Maniac j'avais bien aimé. Voilà.

    Bernard Envoyez un message privé àBernard

    Perturbator j'ai vu en concert il y a quelques mois et ça n'a fait que confirmer ce que je suspectait auparavant... En gros, une grosse soirée karaoké de vieux nostalgiques des séries Z des années 80, projetées sur le fond de scène, avec la reprise de Flashdance en cerise sur un gâteau beaucoup trop lourd pour être correctement digéré. Très vite je me demandais ce que j'étais venu foutre dans cette galère. Vraiment à l'opposé de la version Claudio Simonetti de Goblin reprenant en direct la musique de Dawn Of The Dead vu il y a 4 ans (au Roadburn). Sur ce, je retourne m'écouter un album de Zombi.

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar

    Perturbator c'est le seul d'écoutable dans le revival. Du reste, blâmez les milliards de banques de sons dispo pour Maschine, Traktor, Ableton & co. Ce genre de site, : https://www.adsrsounds.com/

    Raven Envoyez un message privé àRaven
    avatar

    "Par contre je me souviens que j'étais un peu amoureux de Vanessa Guedj" - ah, toi aussi ?

    Note donnée au disque :