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Swell Maps › ... In « Jane from Occupied Europe »

cd • 22 titres • 66:31 min

  • 1Robot Factory2:23
  • 2Let’s buy a Bridge1:53
  • 3Border Country2:10
  • 4Cake Shop2:26
  • 5The Helicopter Spies4:17
  • 6Big Maz in the Desert5:07
  • 7Big Empty Field3:44
  • 8Mining Villages1:04
  • 9Collision with a Frogman…3:41
  • 10…vs. The Mangrove Delta Plan4:23
  • 11Secret Island4:32
  • 12Whatever happens next…2:59
  • 13Blenheim Shots3:41
  • 14Raining in my Room1:42
  • Extra Tracks
  • 15Let’s build a car (single version)3:06
  • 16Epic’s Trip0:55
  • 17…uh…0:31
  • 18Secret Island (instrumental)6:27
  • 19Amphitheatres2:56
  • 20Big Empty Field (no.2)2:59
  • 21The Stairs are like an Avalanche4:04
  • 22… then Poland0:52

informations

Enregistré par John Rivers au studio WRMS, Leamington Spa, entre juin 1979 et mai 1980. Sauf : Mining Villages, enregistré en juillet 1977 « à la maison » ; Epic’s Trip et Big Empty Field (no.2), enregistrés à Londres en mars 1980. Produit par Swell Maps.

La tracklist, passée la quatorzième piste, Raining in my Room (ou A Raincoat’s Room, selon les versions) diffère d’une édition/réédition à l’autre du disque. La version chroniquée est la réédition CD Mute de 1991.

chronique

Cette fois ça commence étrange, carrément, ouvertement – étrangement chaud, aussi, le son rond dans les fréquences graves… Presque confortable ! Avec certes cette batterie maigre, qui claque comme lointaine, bien là mais séchée, presque machinique – un coup que ce morceau passait à l’aveugle, je me suis demandé un instant si c’était Squarepusher, ou un autre bidouilleur de bizarre drum’n’bass (débarrassé des tics jazz-rock qui plombent le secteur depuis des décennies, depuis quinze ans après le présent disque…). Bon, en même temps, elle s’appelle « L’Usine de Robots », cette entrée en matière. Et puis BLAM ! (ah non, ça c’est un titre du précédent album, qui cause de tentatives d’empoisonnement, il me semble… Mais bref). Bref, dès la deuxième plage, le son vrillé nous saute au colback, encore. La voix qui fait des torsions sur la justesse. Les guitares qui sonnent désaccordées sans que ça casse la ligne raide des intervalles. Et tout qui déborde, qui crie, qui crisse… sans que jamais ça bave, perde la texture graviers.

Ce deuxième Swell Maps s’en fout de plus en plus, des repères – s’en joue, en use pour nous faire tomber dedans. (Dans lui, dans sa torsion, son vortex narratif et sonore qui nous happe… On nous y sert du raide – mais dans un pub aux boiseries, sur les murs, aux bibelots pas possibles qui donnent envie de rester). Brouille de plus en plus ce qui est de la « vraie » chanson et de l’interlude semi-improvisé. Ce qui est expé en totale roue libre, ce qui est rock troussé. Le rock qui est comme un accent de quartier – qui se nourrit de tout, bouffe les morceaux de monde arrivés là via les avanies des histoires coloniales, les flux, les bouts d’infos trafiquées livrées par le tube (le cathodique… ceux des gommeux et starlettes qui y passent, « dans le poste », quoi, aussi). On ne sait toujours pas si ce sont des pavés d’agitprop déguisées en parfaites plages pop pour le transistor (« le poste », encore… un autre, qui diffusait encore largement, à l’époque, était encore un vaste moyen, sous nos cieux, les leurs). Et bien sûr la réponse – la musique – est bien plus réjouissante et directe, bien plus cinglante et belle (… oui), et perturbante que ces oiseuses questions. À faire penser que le jazz (encore lui…), le prog, tous ces machins compliqués s’étaient à un moment ou l’autre peut-être bien égaré en bidules péniblement lourds – mais eux de rétorquer en s’emparant de mêmes moyens : ruptures de rythmes, harmonies enrichies par l’accident, la friction.

Jane (sayyys… ah non pardon, c’en sont d’autres, loin par-delà la grande-salée, un continent plus loin, encore ; et un peu plus tard, oui)… Jane, disais-je, résiste en faisant du bruit – et en affirmant qu’il est articulé, que cet argot dit mieux les choses que toutes les brochures (et que les rebelles à la mode du jour, aussi, avec leur simplicité souvent si affectée – on ne va pas vous redire tout le truc du punk rock passé genre… Bon).

Swell Maps brouillent encore mieux ce qu’ils racontent – les titres qui répondent au texte balancé, éclairant parfois le tout par la contradiction même que ça combine, le grincement. Ah ! Et ça colle toujours un fameux sourire, au fait ! (Au moins). Le plus beau – le plus fou – c’est qu'il se prend comme un ensemble, s'écoute d’une coulée, ce disque tout parasité, aux charges sciemment déséquilibrées, aux axes assemblés tors.

Birmingham Ville Ouverte… Attention au fossé, on vous disait – vous risquez de vous y plaire un peu trop, une fois trébuchés-là. (Ensuite… « … Puis la Pologne », en fin des pistes bonus. On n’a jamais dit qu’ils l’avait innocent ou gentil, l’humour, dans leurs rues, eh).

Chef-d'oeuvre
      
Publiée le mercredi 21 août 2019

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Ils sont très cools, oui. Jamais envie de zapper, alors qu'il y en a un paquet et que l'album en lui-même est déjà sacrément dense !

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moustache Envoyez un message privé àmoustache
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D'habitude les morceaux bonus c'est pas trop mon truc, voire peuvent gâcher une expérience d'écoute. Mais ici les "Extra Tracks" sont quasi indispensables !

Message édité le 25-03-2025 à 19:44 par moustache

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Sacré album. Clairement barré/expérimental mais sans afféteries, loin des gimmicks artsy de certains. "Big Maz In The Desert" est plus extrême que toute la discographie de bien des ratons laveurs Norvégiens.

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Ah ben my pleasure... T'as tâté au premier, aussi, du coup ? (Non parce qu'il est très très TRÈS bien aussi, bien que finalement - comme on disait - assez différent... Enfin, moins frontalement expé disons... Je me répète).

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saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Je découvre grâce à la chro, putain c'est hyper cool !