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Swell Maps › A Trip to Marineville
- 1979 • Rough trade ROUGH2 • 1 LP 33 tours
- 1989 • Mute Records CD MAPS 1 • 1 CD
- 2007 • Mute Records CD MAPS 1/5016025640010 • 1 CD
détail des votes
Membre | Note | Date |
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Dioneo | mercredi 21 août 2019 - 15:37 | |
Walter Benjamin | mercredi 21 août 2019 - 18:54 | |
Klarinetthor | mercredi 21 août 2019 - 15:41 | |
taliesin | lundi 26 août 2019 - 07:50 |
cd • 22 titres • 59:32 min
- 1H.S.art2 :21
- 2another song1:43
- 3Vertical Slum1:12
- 4Spitfire Parade3:10
- 5Harmony in your Bathroom5:24
- 6Don’t throw ashtrays at me!1:16
- 7Midget Submarines4:33
- 8Bridge Head (pt.9)1:58
- 9Full Moon in my Pocket1:30
- 10BLAM!3:31
- 11Full Moon (Reprise)1:21
- 12Gunboats8:25
- 13Adventuring into Basketery7:28
- 14My little shops0:44
- Extra Tracks
- 15Rippe & Torn1:46
- 16International Rescue2:23
- 17Loin in the Surf2:18
- 18Shoot the Angels0:50
- 19Elephant Flowers (no.2)1:28
- 20Turn me on Dead Man0:28
- 21Bronze & Baby Shoes3:33
- 22nevertoseeanyotherway1:35
informations
Enregistré par John Rivers au studio WRMS, Leamington Spa, entre décembre 1978 et avril 1979. Sauf : Shoot the Angels, enregistré en juillet 1983 ; My Little Shops, enregistré en juillet 1977 ; Elephant Flowers, enregistré en février 1975 ; Turn me on Dead Man et nevertoseeanyotherway enregistré en août 1976, tous « à la maison » ; Vertical Slum et Ripped & Torn, enregistrés au studio Spaceward, Cambridge, en septembre 1977. Produit par Swell Maps.
La tracklist, passée la quatorzième piste, My Little Shops (ou My Lil’ Shoppes ‘Round the Corner, selon les versions) diffère d’une édition/réédition à l’autre du disque. La version originale – LP Rough Trade de 1979 – incluait également un 7’’ (45 tours) de quatre titres (Loin of the Surf/Doctor at Cake/Steven Does/Bronze & Baby Shoes). La version chroniquée est la réédition CD Mute de 2007.
line up
Richard Earl (guitare, claquements de mains, chœurs…), Epic Soundtracks (batterie, piano, claquements de mains, chœurs…), Jowe Head (basse, harmonica, guitare, claquements de mains, chœurs…), Nikki Sudden (guitare, claquements de mains, voix…)
Musiciens additionnels : David Barrigton (Phones), John (Golden) Cockrill
chronique
Swell Maps cultivent le bordel, l’apparence de Chaos – le Disparate, le collage-de-bouts ; le chant dans le choux qui tombe juste là où ça gondole en réjouissant… L’erreur ? Le groupe, en tout cas, fait partie de ceux qui se sont vus « classés punk » un peu n’importe comment, par hasard ou opportunisme (de la part surtout de ceux qui voulaient se raccrocher au truc en commentateurs) – par la grâce (sic) de cette étiquette à la fois très étroite stylistiquement (les foutaises du raccourci habituel, la légende des « trois accords de la disto sale et hopla c’est parti t’as ton groupe ») et complètement vague en terme de scènes, d’intentions, de ce que ça raconte et fait vraiment. Comme d’autres, au vrai : Wire, allez (trop vieux déjà pour en être, du gang, au moment de la survenue de l’accident ; bien contents de devenir visibles en se glissant dans la faille, on ne dit pas), Alternative TV (trop… bizarres, trop sarcastiques quant aux sarcasmes crêteux innocents ou grossiers ; bien contents… bref, aussi). Swell Maps, d’ailleurs, avaient commencé bien avant tout ça – dès 1972. Déjà post-punk, « avant l’heure », nous disent les anthologies et autres scrutateurs de restes. Alignés sur rien, en tout cas. Certainement pas venus de nulle-part. Foutrement ANGLAIS – secteur Birmingham, avec tout ce que ça change dans l’accent, dans la rudesse du climat, la volonté de ne pas passer pour des snobinards de la Grand-Londres. Britanniques avec tout ce que ça implique – allez, cliché à mon tour – de décentré, d’insulaire, d’irréductible dans leur vision de… Tout – musique, paroles, dissonances cognitives faites jeu, philosophie, fil conducteur, histoire, faits divers, sociopolitique de la mandale et de la blague qui sonne ou invite. Garage – parce que ça vient de cette partie de la maison autant que parce que ça riffe tout vrillé, les accords simples essorés par la torsion, changé en espèces de clusters. Le piano qui fait de jolis interludes réverbérés sans doute à la naturelle – avec la pédale de l’instrument dédiée à ça… Mais des bruits pas rassurants, en fonds, des trucs qui se trament. Des plages qui feignent de le jouer, le fameux jeu punk-rock : brèves et tapantes – mais qui annoncent de longues dérives avec le son qui enfle, coule, part en sucettes aux chimies diverses, amusantes et/ou flippantes selon le tempérament de qui se les enfile, selon la lumière, le moment. Un art des bouts de phrase balancées comme à la zob, au hasard, comme pour faire seulement du son – mais qui jurerait que ça n’est pas nettement mieux senti, à bien y regarder, que douze-milles volumes simili-école-de-Francfort, pensée d’art à la profondeur air-du-temps, en terme de sentences et distances ? Swell Maps savent bien qu’à ce point-là de la blague, « la scène », « le rock », c’est devenu depuis longtemps, comme dira plus tard, à peu près, l’autre : « des Américains imitant des Anglais en train de faire semblent d’être des Américains »… Et tout le tralala – sans déclarer mais ça s’entend, pour sûr, que certains Allemands (Can, le kraut etc.) avaient fait bouger le truc – en douce parfois, pas vraiment en douceur, en sous-couches à peu près partout, au moins en divers ça-et-là d’Europe, îles ou continent… Swell Maps aiment dévoyer des vieux bouts d’imageries pop de par chez eux, d’uniformes – histoires d’explorations de rivières sur bateaux mitrailleurs (chargés), cocardes de la RAF façon Mods – Spitfire Parade… mais il n’y a que le titre qui énonce clairement ça, le texte est plus diffusément menaçant, échappé, avis de non-suivi (mais le collimateur bien ajusté). On ne saura jamais, je pense, s’ils aiment les chansons d’amours malheureuses ou s’ils s’en moquent – s’ils s’en moquent parce qu’ils aiment trop ça, qu’ils s’en sont gavé, s’en régalent. Swell Maps ne font pas les choses « comme il faut » ; ils établissent – forcément là aussi les résonances ont une drôle de teinte, des reflets louches – « l’Harmonie dans ta Salle de Bain ». Investissent les sous-marins nabots (We all live in a Midget Submarine ?). Affichent tout ça en technicolor-lofi sur la pochette et dedans – et dites, cramer le pavillon, finalement, c’est autrement plus actuel, plus pertinent, au fond, que de s’attaquer à la paroisse du coin, aux vieilles maisons du Fantôme, du Problème, non ? C’est la fête dans les débris – on en fait des grattes aux angles pas communs, on les enterre, les décombres, pour que ça fermente ou en guise de fondations mouvantes. On sort très lucidement de la rationalité contrainte, peureuse. On s’éclate ? Ouais… Avec des fractures, et alors – courraient-elles en éclair en suivant les circonvolutions, les tracés dans le gris, les tissus de l’encéphale.
note Publiée le mercredi 21 août 2019
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Ou plutôt The Image Has Cracked... Persuadé que j'étais, que l'album y était, ici.
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- zen › Envoyez un message privé àzen
ah ben je l'ai finalement acheté à un prix raisonnable. Mes mp3 correspondaient à la version chroniquée, du coup le 7" bonus est une bonne surprise. Je me rappelais qu'il y avait une chronique ici, bien content de la relire. Je vais enfin pouvoir m'intéresser de près aux textes.
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Et puis cette pochette est assez fantastique, en plus. (Faudra d'ailleurs que je chope la version vinyle aussi pour ça, un de ces quat').
- Note donnée au disque :
- zen › Envoyez un message privé àzen
Ce disque est un univers qui change la vie de qui le découvre. Un jour je l'achèterai.
- Klarinetthor › Envoyez un message privé àKlarinetthor
J'étais persuadé que celui-ci était également chroniqué; trop d'occurence dans le topic vous ecoutez quoi, sans doute.
- Note donnée au disque :