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Darkthrone › Old Star

cd • 6 titres • 38:10 min

  • 1I Muffle Your Inner Choir06:26
  • 2The Hardship of the Scots07:36
  • 3Old Star04:28
  • 4Alp Man05:27
  • 5Duke of Gloat06:49
  • 6The Key Is Inside the Wall07:24

informations

Enregistré par N. Culto à Necrohell 2. Mixé par Sanford Park à Hypercube. Masterisé par Jack Control à Enormous Door.

Sorti en cd, cassette, vinyle, digital. Illustration par Chadwick St. John.

line up

Fenriz ([Gylve Fenris ~More Claypool~ Nagell] batterie), Nocturno Culto (voix, guitare, basse)

chronique

Quel drôle de groupe que Darkthrone... en même temps... quel groupe de rock pourrait se targuer d'avoir failli se cramer de si nombreuses fois à travers les tourmentes de la démence, de la drogue, du grondement médiatique ? Tous les vieux groupes de rock ? Tous ces vieux punks ou métalleux ou rockeur ou teufeurs qui se la ramènent dans le "c'était mieux avant" ? C'est ce que je me dis à chaque intervention de Fenriz. Même quand il pose avec le chat pour les bienfaits de la politique locale, je vois ça comme un appel du pied à la politique politicienne à revenir aux fondamentaux : "aimez-vous les uns les autres comme j'aime le chat. Halte aux invectives,aux images insultantes contre le candidat adverse. Aimez les chats, comme avant, comme quand on était plus sympas quoi !". C'est ce que je ressens à chaque fois qu'il l'ouvre, depuis sa résurrection sous les traits d'un Robert Crumb de Métal. Depuis 2005 en gros et ces retours aux sources du bien métal avec des cowbells ("Boreal Fiends"), avec des Ronnie James Dio ("Valkyrie"), ou avec de la Valstar ("Hiking Metal Punks", "Canadian Metal", "Graveyard Slut", "I Am the Working Class", etc.), je n'écoute plus Darkthrone comme un groupe glauque et démoniaque ou comme un groupe en panne d'inspiration dans son écurie BM Norge style mais comme un groupe qui va nous expliquer ce que c'est la vie et qu'en gros, comme d'habitude, aujourd'hui : ça craint, et que vous feriez mieux d'écouter Angel Witch. Mais pas parce que la décrépitude ou la dépression ou la faim transylvanienne, mais parce que Amazon et les batteries triggées bordel de merde ! J'ai donc, vous l'avez compris, assez mollement suivi leurs monologues depuis, même si le lyrisme de "The Underground Resistance" par exemple pouvait un peu me faire froncer du poing devant l'océan déchainé (mais la concurrence est rude dans le domaine, High on Fire, Judas Priest, Deep Purple... pfiou). Même si le côté soupe à l'oignon y croûton des albums à patches et bière comme "Circle the Wagons" ou "F.O.A.D." pouvait aussi être plaisant bourré (mais y a tout le thrash metal ou le crust qui existent déjà...). Même si, même si... rah, quand même la dépression ça me manque ! Ces riffs qui font chialer parce que c'est dur la vie ! Ces putains de frissons d'extase devant cette expression de la pure déchéance ! L'anémie ! Quand même ! Ça manque ! Ah oui, sur "Arctic Thunder" par exemple, on notera le final de "Inbred Vermin"... et alors là ? Sur cet "Old Star" ? J'ai déjà relevé l’occurrence "Celtic frost" une bonne soixantaine de fois en lisant les bafouilles par ci par là sur ce disque, ouais ok, Celtic Frost, mais lequel ? J'imagine celui de "Morbid Tales" avec des "HUGH" comme s'il en pleuvait...? Oui, c'est sûr, c'est mid tempo, très répétitif. Quelques accords par titre. De moins en moins de fioritures. Mais surtout, quasiment du début à la fin de cet album je retrouve le spleen qui me manquait tellement dans leur production... adieu l'exclusivité de l'expression au culte de l'authentique, du vintage ou de la randonnée en montagne, ici j'entends surtout la souffrance du corps et de l'esprit. Son vieillissement en marche ! Le processus de fatigue, de douleurs chroniques ! L'arthrose ! On a mal en se couchant ! En se levant ! En bouffant, chiant, pissant. Même quand on regarde la téloche. On peut plus supporter personne, tout le monde rajeunit putain ! Nocturno Culto a sa voix qui va finir par ressembler au bruit de la vapeur sortant d'un fer à repasser tellement il semble blasé de tout, Fenriz comme un maniaque va absolument jouer comme il veut, comme un métronome chiant, avec le son Qu'Il Faut... eh ! Je suis un peu dur, quand on voit que Tool a découvert le streaming et le digital cet été, on se dit que même les plus réactionnaires peuvent quelque part être plus à la page qu'on ne le pense... Enfin, cet album s'écoute tout seul et se permet le luxe de proposer des mélodies qui tuent - ce pont à 4:00 dans "I Muffle Your Inner Choir", le riff et le solo de "The Hardship of the Scots" comme un hommage à "Cherokee" d'Europe ? Non ? Je suis peut-être le seul à entendre ça ici, cette alliance de la mélodie entrecoupé de glauque sauce Iommi le tout saupoudré de solo comme on n'en fait plus sur MTV ?! Rah ça me donne envie de me décolorer et me crêper les cheveux, nom d'un punk à chien ! Où j'ai foutu mon flacon de laque ! Old Star traine aussi son thème comme dans un film avec François Pignon dedans, "Alp Man" débarque comme King Diamond dans ta chambre alors que t'as déjà enfilé le pyjama Tortues Ninja et lavé les chailles, "Duke of Gloat" est un hommage à Darkthrone (vous savez, ce groupe), et la conclusion de la clé dans le mur, cette fin du monde temporaire verse quand même un bon litre de lait dans les Celtic Frosties. Enfin, le modèle est simple : un riff ou deux qui tuent, pas de vocalises à la con, Nocturno Culto qui râle d'une voix de plus en plus grave, un album simple et beau à la fois, comme ayant gardé seulement le marc de café de cette énorme casserole que ces deux gars touillent depuis tellement d'années, depuis tellement de temps qu'on se demande vraiment pourquoi on s'attache comme ça à leurs histoires, à de la musique taillée pour une époque qui n'est plus. On en arrive à ne plus vouloir du tout se tourner vers ce qui se fait présentement et on est donc atteint de ce mal assez rongeant qui peut atteindre chaque génération de consommateur de la culture en masse, ce sentiment que le mieux est derrière nous, qu'il n'y a plus d'éthique, même plus de musique : du bruit, de la guimauve, de la pub... de la merde ! Et, pestant comme Picsou qui a perdu son sou fétiche, il peut arriver que l'on tombe sur une anomalie, comme cet album de Darkthrone qui arrive par alchimie à intégrer ces interrogations, les essorer pour ensuite les éparpiller comme un vulgaire et fragile tas de sable. Rongé par l'illusion de s'être libéré de sa formation musicale et des modes et travaux de l'industrie mondiale du divertissement, le Rastignac se lève donc devant une aube nouvelle, un CD dans la main droite, sa fidèle Ford Fiesta garée sur ce parking du col des goules. Il attend, en pleine descente de rhum coca, patient comme un pissenlit bourré, que le soleil se lève pour pouvoir s'asseoir dans le véhicule, enfiler l'album dans la bouche du lecteur et partir le sourire aux lèvres et les sourcils froncés, le regard porté sur l'horizon, content d'avoir enfin un nouveau Darkthrone à écouter sans cesse sans avoir peur de s'ennuyer, car, et c'est là-dessus que je finirai cette chronique : l'ennui, ça fait mal hein ? Mais ça fait acheter des trucs ! OUAIS !

note       Publiée le samedi 10 août 2019

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Note moyenne        15 votes

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Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

J'ai profité de me réécouter quelques albums déjà connus du groupe pour découvrir celui-ci, pas une mauvaise surprise au final, et bien mieux que le raté précédent. Tous les titres ne se valent pas, les plus frostiens étant, comme d'habitude, les plus chiants. 3,5/6

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(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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L'artwork du petit nouveau est épique. Ça redéfinit l'esthétique du beumeu de A à Z. Vacances à la neige, j'oublie tout. Et puis bon quand l'été indien voudra bien se casser (28 degrés prévu la semaine prochaine, tout va bien) ça sera à nouveau ma saison préférée pour écouter du Darkthrone, l'occasion de se pencher sur les dernières années. Ou le milieu. Ou réécouter les vieux classiques. J'adore l'Automne (dans 20, 30 ans, y en aura plus).

Message édité le 14-10-2022 à 17:48 par (N°6)

zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

Chewing gum dur arôme Boursin au poivre. Avec beaucoup beaucoup de poivre .

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Ah les salopiauds, Ils t'alignent de la mélodie de guitare primordiale comme on se gratte ses croûtes, et dans la foulée dooment tranquillou, au naturel, pépouze... Résister aux riffs de "The Hardship of the Scots" ? Impossible (C'te charge au milieu boudiou) ! Et c'est vrai qu'il y a comme un p'tiot côté "Cherokee" au début, héhé - mais sur les couplets c'est du fromage fondu, pas du hard FroMage. Et c'est bon, le fromage fondu, nom d'un mage fendu.

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taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

Darkthrone est mon groupe de black favori, mais j'avoue avoir été déçu par le dernier... Bon ceci dit après une 10aine d'écoutes je lui donne tout de même entre 7 et 8 sur 10 ! (alors que plutôt 9 ou 10 pour les autres ;-))

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