The Damned › The final damnation

Comme je l’écrivais récemment, les Damned ont le goût de la célébration. Alors qu’ils viennent de cartonner avec ‘Phantasmagoria’ (mon Dieu, un succès commercial, un vrai !), de foirer avec le pourtant très bon ‘Anything’, la faute à une grosse maison de disques qui n’a pas la même vision des choses que ses poulains, surtout s’ils sont aussi indomptables que les Damned, refusant de les écouter, imposant des singles et des vidéos contre l’avis de ses artistes, on connaît la chanson, leur malédiction refait surface. Histoire de rentabiliser un maximum, MCA en profite pour sortir la compilation ‘Light at the end of the tunnel’, une VHS de clips (quand est-ce que quelqu’un va rééditer ça en Blu-Ray, bordel ?!?) et même une biographie…Qu’importe, le groupe a déjà passé à autre chose, Dave Vanian, notamment qui, avec Roman Jugg, veut s’investir de plus en plus dans The Phantom Chord. L’idée que le groupe va de nouveau finir en stand-by flotte dans les esprits mais histoire de terminer leur histoire de manière correcte, le projet germe d’offrir une belle tournée d’adieu. Si les changements de line-up font partie intégrante de l’histoire de nos Anglais, les (ex-)membres ne restent jamais fâchés trop longtemps (avec quelques exceptions, Rat Scabies notamment). L’idée est lancée de reformer les Damned d’origine et d’interpréter les morceaux du passé. Histoire de développer le concept, on élargit en décidant de faire venir les autres anciens membres au fur et à mesure que sont proposés des titres sur lesquels ils ont joué. C’est ainsi que Algy Ward, Paul Gray, sont conviés à la fête mais le projet n’aboutira pas. L’intérêt de ce live, les reprises: The Stooges, les Beatles et en final, les Stones. Les morceaux sont très bien interprétés, le son est bon mais comparé à d’autres concerts proposés en disques par la suite, ce n’est pas le meilleur. Il manque la communication que l’on retrouve sur d’autres, malgré quelques piques de Captain Sensible. C’est presque trop professionnel, un chouia tendu, le coeur n’y est pas à 100% même s’il est clair que les mecs passent un bon moment; dans l’esprit des musiciens, peut-être que cette fois la messe était dite ? Toujours est-il que les enregistrements live de la période post-‘I’m alright Jack and the beanstalk’ témoignent de plus de déconne, d’un plaisir de jouer plus frais, d’une meilleure entente au sein du line-up, simplement, Dave Vanian s’étant rapproché de Captain Sensible. ‘The final damnation’ est un album très correct mais vu la concurrence, ce n’est pas celui que l’on choisira en premier, à moins de le prendre dans l’édition cd+DVD qui vaut franchement la peine. Toujours est-il que la reprise des Stones que beaucoup croyaient prophétique à l’époque ne l’était assurément pas, les Damned ayant célébré leur quarante ans de carrière et ayant renoué pour la premières fois depuis 1987 avec les charts grâce à ‘Evil Spirits’…