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Distorted Pony › Instant Winner

lp/cd • 11 titres • 42:43 min

  • A
  • 1Dept. of Existence4:53
  • 2Smitten2:40
  • 3Lamb Stink3:04
  • 4Big Sprawling Corrupt4:02
  • 5Dollar Pizza3:02
  • 6Slow Leak6:40
  • B
  • 7Go Kart4:21
  • 8Sparkle5:37
  • 9Cripple4:36
  • 10Fifty Cent Pizza3:01
  • 11A Fine View From the Temple9:47

informations

« applied to magnetic medium in Chicago. comedy and commonsense provided by a cantankrous midwesterner ».

line up

Robert Hammer (guitare), Theodore Jackson (batterie, percussions), Dora Jahr (basse, voix), London May (batterie), David Uskovitch (guitare, voix)

chronique

« Instant Winner », tiens, la méchante blague de titre, pour un album sorti après la rupture, le split ! Excellent coup de Jarnac. Ce n’est qu’un au revoir... – mais ils l’ignoraient sans doute, alors ; et ça sonne, en effet, plutôt comme une dernière salve vomie à bout portant, à l’impromptue – façon artilleurs qui jettent le feu dans la poudrière quand on croyait prendre la place, enfin – la bouche du fort qui nous crache la fournaise, la déflagration qui plie l’assaut. Moins directement claquant que Punishment Room, sorti deux ans avant (et que l’EP Work Makes Freedom, de 1991) ; encore plus poisseux dans le son, au point d’abord de sonner comme englué… Jusqu’à ce terrible Go Kart, en ouverture de la face B ! Morceau peut-être bien le plus vénéneux du groupe, jusque-là – possiblement le plus vicieusement réussi de leur disco, si on me demande. De là – et ça reprend dès la première note de la première face, aux réécoutes, de plus en plus – on est gagné par sa sale fièvre, à ce disque. La bête – le méchant équidé – allait certes bientôt tomber ; mais pas sans nous la refiler.

Au vrai, Instant Winner est LOURD. La tête chargée, les tripes lestées. Tordu, aussi – peut-être bien encore plus que les précédents. Tout à fait à sa place sur Trance Syndicate, qui l’a sorti à l’époque – label, pour rappel, du batteur cinglé (King Coffey) des Butthole Surfers. Pas connaud-redneck comme The Cherubs ; pas grotesquement psycho (au point d’en devenir insidieusement flippant), comme Crust ; pas la corrosion cyprine-foutre-sang-irisés façon Pain Teens… Mais pas du tout déplacés, les Californiens, parmi cette nuée, poignée de Texans crashés du bulbe. Bon… Tout à fait dans les cordes, encore – avec les nœuds, étranglements, les arrachements d’épiderme que ça implique, les marques que ça laisse – d’autres noiserockeux contemporains, de divers états – tous pas bien nets, la focale mal alignée. Jesus Lizard, Scratch Acid avant, Cop Shoot Cop évidemment, Unsane même, si on y tient… Le caractère aussi buté que tous ceux-là, pas moins irréductible – et l’idée fixe, peut-être bien aussi, que « c’est du rock, bordel », en substrat commun. Avec – oui – tout ce que ça traîne de colère trop avalée, de désespoir qui serre le bide et les tempes, qui tiraille (A Fine View From the Temple… argh) ; tout ce que ça implique de galères sans arrêt revécues, remises, les emmerdes calées avec les amplis à l’arrière du van ; mais toujours au fond, qui taraude, l’envie – de mordre, cingler, foncer, brailler…

Certes, il y là-dedans de la hargne, un truc qui confronte, un « venez-y-donc, vous y frotter » ; quelque chose d’une averse d’horions qui s’annonce ou déboule sans s’échauffer. « Comme tout le monde » – comme le balançaient salement les paroles de Splinter, sur le précédent album – Distorted Pony veulent tout bouffer, bouffer tout court… Courir dans le feu, cracher de la tôle… « Comme tout le monde » (just like youuuu !!), Distorted Pony font avec ce qu’ils ont, sans chercher à nous faire croire qu’ils sont au-dessus de tout ça – pas de dédain mystique à la Swans, là-dedans, le dégoût reste chevillé, la chair ne peut pas se renier, même quand les moyens, l’histoire que ça raconte, même, pourraient paraître les mêmes peu ou prou (A Fine View From the Temple, encore). C’est une autre forme d’inconsciente course au bord du vide, vertige ou pas. C’est toujours excitant, autant – et pareillement flippé, et nous assénant ça, en partage. Années ou pas, passées. Photos louches ou pas – gamines et ongulés à la limite du flou ; bien Trance Syndicate, ça aussi, comme crapuleuse idée – sur le carton bleu-violacé.

note       Publiée le lundi 29 juillet 2019

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